Statuette sculptée sur toutes ses faces : œuvre de dévotion indépendante ou provenant du couronnement d’un retable.
- Restauration, François Péquignot, 1993.
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2006.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2021.
Sculpture constituée d’une pièce de bois (tilleul).
- Traces de fixation (dans un retable ?) : sur la tête, une cavité (diamètre : 1 cm environ) ; sous la base, une cavité (1 x 1, 3 cm environ ; P. 8 cm).
- Forte attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive), bois vermoulu et endommagé.
- Manques : l’Enfant Jésus ; bras droit et genou droit de sainte Anne, bord de son manteau et de sa robe à dextre, bord de son voile au revers ; les deux bras de la Vierge ; bord de la base et angles senestres du banc ; nez de sainte Anne arasé ; nombreux éclats et galeries d’insectes ouvertes sur les saillies des vêtements, les cheveux, le banc.
Polychromie d’origine et polychromies postérieures.
Description de la polychromie actuellement visible :
Toile encollée localement sur le bois. Préparation blanche.
- Manteau de sainte Anne, robe de la Vierge : bol, or.
- Robe de sainte Anne : feuilles métalliques ; restes de rouge vif (postérieur).
- Revers du manteau de sainte Anne : bleu (mélange de plusieurs polychromies).
- Voile de sainte Anne : blanc (deux couches).
- Cheveux de la Vierge : brun.
- Banc : rouge (postérieur).
- Carnations : rose (plusieurs polychromies).
La sculpture illustre le thème, très populaire à la fin du Moyen Âge, de la sainte Anne dite trinitaire (en allemand Anna Selbdritt) car elle réunit trois personnes : Anne, sa fille la Vierge Marie et son petit-fils Jésus. Cette œuvre suit un type iconographique fréquent dans l’art allemand qui montre Anne assise en position centrale, avec la Vierge debout à ses côtés et l’Enfant Jésus sur l’un de ses genoux. Ici disparu, l’Enfant devait être maintenu par le bras droit de sainte Anne. La composition et l’amenuisement de la figure mariale, sans souci de vraisemblance, s’accordent au caractère symbolique de l’image de la triade, soulignant ainsi le rôle dominant de l’aïeule et de la lignée féminine dans la généalogie du Christ. Sainte Anne est coiffée d’un voile dissimulant ses cheveux selon l’usage médiéval pour les femmes mariées ou d’âge mûr. La Vierge est une fillette à la chevelure dénouée, allusion à la jeunesse virginale de la mère du Christ.
Rhin supérieur (Oberrhein), Strasbourg ?
Origine inconnue. Don de Léon Ungemach en souvenir de Marguerite Himleg, 1933. Musée des Arts décoratifs, Strasbourg (inv. MAD XXXIII.136). Musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg (inv. MOND 193).
p. 61, n° 309 (Strasbourg, vers 1490).
p. 9, 22, n° XXII (Rhin supérieur, Strasbourg, vers 1480).