Pichon, Alfred
Père : Pichon, Charles Adolphe, professeur de rhétorique
Mère : Guinefollaud, Marguerite Justine Marie, sans profession
Épouse : Boutroux, Suzanne Christine (Nancy, 21/08/1879 (source : AD de Meurthe et Moselle 2 Mi-EC 394/R 4, acte n° 1078) – Vence, 11/05/1929 (source : AD des Alpes Maritimes, 2 E 452, acte n° 50)), mariage célébré le 26/10/1901 (source : AP, V4E 8456, acte n° 901). Parmi les témoins du mariage, Louis Liard, Directeur de l’Enseignement supérieur, plus tard vice-recteur de l’Université de Paris qui, dans ce rôle, encouragea le don de la Bibliothèque d’art et d’archéologie à la Sorbonne.
Décède à Paris chez son beau-frère, Pierre Boutroux, professeur de l’Université de Poitiers, au n° 5 du rond-point Bugeaud (actuelle place du Chancelier Adenauer), proche de son propre logement et dans la proximité de la rue Spontini où se situait la Bibliothèque d’art et d’archéologie. Cette adresse correspond au siège de la fondation Thiers dont le beau-père d’Alfred Pichon, Émile Boutroux, philosophe et membre de l’Institut, était le directeur (source : AP, 16D115, acte n° 1213).
Meurt des suites d’une maladie contractée à la guerre quand il était officier d’administration au Service de santé. Considéré comme mort pour la France.
41, rue Poussin
Adresse connue à son décès (source : AP, 16D115, acte n° 1213)
Ancien élève de l’École normale supérieure, condisciple de Louis Hourticq, professeur agrégé de lettres en 1900. Enseigna en différents endroits. À son mariage est chargé de cours de littérature française à l’Académie royale de Milan sur recommandation de Bédier qui dresse dans sa correspondance le portrait de son jeune étudiant (source : Alain Corbellari, Joseph Bédier, écrivain et philologue, Paris-Genève, 1997, p. 136). Est ensuite professeur de rhétorique à Brest, au Havre (1906-1910) et à Chartres (1910-1903). Poursuit sa carrière à Paris (1913) avant d’être mobilisé comme officier du Service de santé (source : Camille Mauclair, « Alfred Pichon, peintre et critique d’art (1877-1918) », La Revue hebdomadaire, 7 août 1920, n° 32, p. 50-59).
Depuis 1910 au moins, expose des toiles aux Salons des Indépendants, essentiellement des paysages de Bretagne et d'Italie. Exposition monographique posthume à la galerie « Les Feuillets d’art » en juin 1920. Catalogue avec brève introduction de Louis Hourticq : « La guerre l’a emporté bien jeune encore et déjà pourtant, il avait rempli une double existence d’écrivain et d’artiste. La peinture était pour lui mieux qu’un simple jeu d’images. Il s’était façonné une technique : des tons simples, presque plats, qui éliminaient l’épisodique et le fortuit pour faire ressortir avec plus de puissance le caractère. Il avait la nostalgie de la fresque » (source : Comoedia, le 21 juin 1920). Selon un autre hommage de Camille Mauclair : « On s’est trouvé en présence d’œuvres de peintre-né, fort personnelles et fort curieuses. Ce sont des études de Bretagne, des aspects de montagnes, des plages normandes, des impressions de l’Oise, de la Champagne, des souvenirs d’Italie. Tout cela est « écrit » avec une rare fermeté (…) Ces œuvres ne sont pas des tableaux, mais des préludes à un art mural. Elles ont été exécutées par un artiste adorateur de la fresque, qui se souvenait des analyses techniques faites en Toscane par l’évocateur littéraire de Fra Angelico » (source : Camille Mauclair, « Alfred Pichon, peintre et critique d’art (1877-1918) », La Revue hebdomadaire, 7 août 1920, n° 32, p. 50-59).
Auteur d'une unique monographie sur Fra Angelico et travaillant à une thèse sur Giotto interrompue par la guerre.
Condisciple de l’École normale supérieure, Hourticq dirige l’Encyclopédie des Beaux-Arts. Architecture, sculpture, peinture, arts décoratifs à laquelle collaborent Alfred Pichon et son épouse. Hourticq rend hommage à Pichon lors de l’exposition posthume de ses tableaux à la galerie les « Feuillets d’art ».
Alfred Pichon signe dans la Revue de synthèse historique (février 1914) un compte rendu de la monographie de René-Jean sur Puvis de Chavannes et celui-ci signala dans ses critiques d’art les tableaux d’Alfred Pichon et de son épouse en termes sensibles et élogieux. En particulier lors de l’exposition posthume des œuvres de Pichon : « Aux Feuillets d’Art, se trouvent réunies, pour quelques jours, les peintures d’une victime de la guerre, Alfred Pichon, esprit généreux et lucide, historien de mérite et artiste de talent, emporté à l’aurore de sa production et qui a laissé un souvenir vivace au cœur de ceux qui l’approchèrent. C’était un peintre délicat qui aimait d’un égal amour les solitudes montagnardes, les landes et les villages bretons, comme les terres que la légende a glorifiées, telles Palerme-en-Assise, dont il exprimait les beautés avec une conscience absolue. Quelques dessins à la plume réunis à ses peintures, portraits, paysages ou allégories, sont aussi d’un illustrateur apportant à ses moindres notations, la probité qui était l’essence de ses recherches. » (source : Comoedia, 12 juin 1920, p. 2).
Époux de Suzanne Boutroux.