Lettre de Jacques Bacot

Kalimpong, Himalayan Hôtel, le 29 avril 1932

Je vous envoie, au Musée, une caisse contentant quelques objets tibétains et, pour faire le plein, des livres à moi dont je vous débarrasserai dès mon retour. Ces objets sont pour la plupart destinés au Trocadéro mais ils nous serviraient pour récupérer ceux qui, dans un envoi de l’été dernier au Trocadéro, étaient destinés à Guimet.

Je les signalais bien à mesure qu’on les déballait, mais G.H. Rivière était atteint ce jour-là de surdité intermittente. Il a tout enregistré et mis en cave. Dans la caisse, il n’y a d’intéressant pour Guimet que des livres bonpos, des moules à figurines et une Tara qui n’est pas tibétaine et qui vient du Tashi Lama dont les biens confisqués par le gouvernement de Lhasa n’ont pas tous été inventoriés avec le soin que met à ce travail le directeur du Trocadéro. Il n’y a pas de peinture, donc pas de cadre en soie susceptible de mettre en péril l’industrie lyonnaise – ceci pour la douane.