Sculpture provenant de la caisse d'un retable.
- Intervention de conservation, Pascale Klein, 1991.
- Observation, Juliette Levy-Hinstin, Sophie Guillot de Suduiraut, 2007.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2011.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (demi-bille de tilleul), avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, cavité (diamètre : 2,7 cm environ) comblée ultérieurement par une pièce de bois ; dessous de la base non accessible.
- Revers évidé : traces de gouge et de hache.
- Éléments assemblés (dès l’origine ?) : la tête (restituée) de l’Enfant Jésus ; la partie supérieure du tronc d’arbre.
- Fentes visibles au revers, notamment une fente largement ouverte en partie haute, au centre.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : la partie supérieure du tronc d’arbre ; l’extrémité des deux premiers orteils du pied gauche de l’Enfant ; parties du bord du manteau au centre ; l’extrémité du gros orteil du pied droit du saint ; le gros orteil du pied gauche et le bord de la base à proximité ; une partie du bord de la base et du manteau à dextre ; éclats sur l’ensemble de la sculpture.
- Interventions postérieures : tête de l’Enfant Jésus restituée (18e siècle ?) ; élément métallique de fixation (19e-20e siècles) inséré au revers, dans le haut de la partie évidée ; sculpture vissée au 20e siècle sur une planche rectangulaire.
Restes de la polychromie d’origine et de polychromies postérieures.
1. Polychromie d’origine :
Toile encollée localement. Préparation.
- Sol : vert.
- Carnations de saint Christophe : rose ; yeux : pupille noire, iris brun clair ponctué de deux touches blanches pour indiquer les reflets de la lumière.
2. Polychromies postérieures :
- Manteau : rouge avec une large bordure beige ocré.
- Tunique : bleu-vert ; dans le haut du buste, beige ocré avec motifs blancs en bordure de l’encolure.
- Robe de l’Enfant : gris avec une large bordure beige ocré, soulignée par un filet rouge.
- Tronc d’arbre, barbe et cheveux : brun noir.
- Carnations : gris.
- Épais vernis brillant recouvrant l’ensemble.
Saint Christophe est représenté selon le type iconographique traditionnel en Occident. Barbu, coiffé d’un turban, jambes nues, il porte sur une épaule l’Enfant Jésus muni du globe terrestre et il s’appuie sur un tronc d’arbre. Le géant, qui aidait les voyageurs et les pèlerins à traverser un fleuve dangereux, s’est mis au service d’un enfant qui est devenu de plus en plus lourd à porter et s’est révélé être le Christ. Le geste de l’Enfant Jésus, dont une main est posée sur la tête de Saint Christophe, évoque la puissance divine dominant le géant fier de sa force. Saint Christophe, patron des voyageurs, invoqué contre la mort subite sans recevoir les sacrements, compte parmi les Quatorze Intercesseurs, (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Attribution à un sculpteur allemand par Sophie Guillot de Suduiraut (communication écrite, 2007).
Allemagne du Sud
Origine inconnue. Collection d'Auguste-François Alfred Béthouart (1839-1907) et de son épouse, née Augustine Marie Pauline Chauveau, Chartres. Legs de cette dernière, 1933.
Les parentés stylistiques et techniques qui unissent le Saint Christophe et la Sainte Barbe (inv. 7243) du musée de Chartres incitent à proposer l’hypothèse d’une origine commune : les deux sculptures pourraient provenir de la caisse du même retable (communication orale, Sophie Guillot de Suduiraut, 2020).
p. 30 (« Saint Christophe »).