Carreño de Miranda, Juan
D’origine noble, cet artiste remarquable du plein-Baroque de cour s’est formé à Madrid avec Pedro de Cuevas et Bartolomé Romàn. Au milieu du XVIIème siècle, il entama sa carrière de peintre en traitant des thèmes religieux pour un grand nombre d’églises et de couvents madrilènes. Nombre de ses oeuvres religieuses soulignent sa condition de fresquiste, une spécialité qui n’était alors pas courante parmi les artistes espagnols et qui, dans le cas de Carreño ou de son compagnon Francisco Rizzi (1614-1685), s’explique par la rencontre, dans les deux cas, avec les Italiens Angelo Michele Colonna (1600-1687) et Agostino Mitelli (1609-1660).
En 1669, il fut nommé peintre du roi et exerça surtout son art en tant que portraitiste du roi Charles II et de la reine régente Marie-Anne d’Autriche. Au cours d’une carrière soutenue, qui fut à la fois admirable et originale, il perpétua le formules auliques du portrait de cour, en particulier les règles établies par Velasquez, mais en apportant de subtiles modifications, tant du point de vue iconographique que stylistique.
Concernant ce dernier aspect, Carreño fut un peintre très influencé par la technique vénitienne et les compositions flamandes. Il employait une palette chromatique riche en nuances et de qualité, appliquée avec grâce et légèreté. De plus, le raffinement et la distinction, qui caractérisent l’architecture de certains de ses portraits, établissent un lien certain avec l’oeuvre de Rubens et, surtout, avec celle de Van Dyck 1559-1641). L’exemple le plus notable de son art est le Portrait du duc de Pastrana (Prado, P-650).
[L.R. pour Musées Occitanie]