[1813-1815, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé de l'Institut sur le [...]
Pas d'illustration
Description
[1813-1815, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé de l'Institut sur les envois de 1813 et 1814, examinés en 1815, peinture
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Lebreton, Joachim
PAGE DE TITRE : Notice des travaux de la classe des Beaux-Arts de l'Institut royal de France, depuis le mois d'octobre 1814, par Joachim le Breton, secrétaire perpétuel de la Classe, Membre de celle d'Histoire et de Littérature Ancienne, chevalier de la Légion d'Honneur, lue à la Séance publique du samedi 28 octobre 1815, de l'Imprimerie de Firmin Didot
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 28/10/1815
SOURCE : Leniaud, 2001, p. 473-476
COMMENTAIRE : il s'agit des envois de 1813 expédiés à Paris en 1814 et examinés par l'Institut en 1815. La fin du rapport présente un état des envois des pensionnaires peintres exécutés en 1814 pour 1815 et non parvenus à temps à Paris pour l'époque de la séance publique annuelle.
Rapport imprimé de l'Institut sur les envois de 1813 et 1814, examinés en 1815, peinture
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Lebreton, Joachim
PAGE DE TITRE : Notice des travaux de la classe des Beaux-Arts de l'Institut royal de France, depuis le mois d'octobre 1814, par Joachim le Breton, secrétaire perpétuel de la Classe, Membre de celle d'Histoire et de Littérature Ancienne, chevalier de la Légion d'Honneur, lue à la Séance publique du samedi 28 octobre 1815, de l'Imprimerie de Firmin Didot
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 28/10/1815
SOURCE : Leniaud, 2001, p. 473-476
COMMENTAIRE : il s'agit des envois de 1813 expédiés à Paris en 1814 et examinés par l'Institut en 1815. La fin du rapport présente un état des envois des pensionnaires peintres exécutés en 1814 pour 1815 et non parvenus à temps à Paris pour l'époque de la séance publique annuelle.
Descriptions
Transcription :
[p. 473] " Lue à la séance publique du samedi 28 octobre 1815. // Quelque grand, quelque légitime soit le deuil de nos artistes et de tous les Français qui attachent du prix aux progrès des beaux-arts, ainsi qu'aux douces jouissances qu'ils donnent, nous croyons pouvoir leur offrir des consolations dans un prochain avenir. Sans doute nos pertes sont irréparables, et ne pas les déplorer ici serait d'une insensibilité honteuse ou une lâcheté. // C'est maintenant à l'histoire qu'il appartient de prononcer sur la justice ou l'injustice qui les produit, de juger les formes qui les ont accompagnées. Mais nous sommes déjà fondés à croire qu'elle ne dira point que notre nation, qui s'était enrichie de leurs chefs-d’œuvre, se soit montrée indigne de les posséder. Ennoblissons du moins un de nos malheurs par la persuasion qu'il ne fut pas mérité. // Avant que la victoire abusât du droit de la force, ce qu'elle ne tarde jamais de faire, elle obtint pour la France un choix de monuments de l'art statuaire antique et des plus beaux ouvrages de la peinture moderne ; elle se borna aux objets stipulés, et les groupes inappréciables de Monte-Cavallo, ainsi que beaucoup d'autres statues et bas-reliefs d'un transport plus facile, ne furent point enlevés. On laissa au souverain le temps de prendre des images identiques de tous les originaux qu'il perdait, précédé honorable et délicat qu'on n'a point [p. 474] pour nous qui en avions donné l'exemple. Ne veut-on nous imiter que dans le mal ? Une réunion d'hommes estimables, sous le double rapport des talents et de la moralité, fut envoyée de Paris, moins pour ravir à Rome des monuments cédés, et dont la possession n'était pas douteuse, que pour veiller à leur conservation dans le déplacement et le voyage. Ainsi l'on a peine à concevoir, surtout aujourd'hui, le succès de cette étonnante opération. Arrivés ici sans aucun accident, par le prodige de cette surveillance religieuse et de tous les instants, pendant le cours d'environ une année, les sociétés savantes de tous les genres, les corps enseignants avec tous leurs élèves accompagnèrent leurs chars, que tous les arts avaient concouru à décorer et leur présentèrent au gouvernement, aux autorités constituées et à la population de la capitale réunis au Champs de Mars pour les recevoir et célébrer en quelque sorte leur apothéose. Qu'aurait fait de plus Athènes au temps de Périclès ? Ce que je rappelle, vous l'avez vu pour la plupart, et l'Europe entière a lu les relations de cette fête mémorable. C'est déjà se montrer digne d'un si grand bienfait, et se rapprocher autant que possible des dieux qui venaient honorer de leur présence. // On ne dira pas aussi que la France ait manqué de magnificence pour leur ériger un temple, ni de générosité pour en faciliter l'accès à tous les étrangers, amis ou ennemis. Il semblait ne plus exister, dans son auguste enceinte, de haines ni de rivalités nationales. Nous jouissons peut-être davantage, parce que nous faisons jouir les autres. Mais personne n'osera nier que Paris n'ait paru retenir ces chefs-d’œuvre qu'à titre de dépôt, pour le plus grand avantage de l'Europe, et non pour l'orgueil d'une propriété exclusive. // Telle est, si je ne me trompe, la vraie morale des beaux-arts, et nous l'avons pratiquée. Ce n'était donc pas d'eux qu'il convenait de prendre texte pour nous donner de dures leçons ; car, en les invoquant, ces beaux-arts que nous avons respectés, cultivés et propagés, ils nous donneraient le droit d'exercer de sévères récriminations ; en effet, pour éviter ce qui pourrait sembler nous être personnel, et nous réduisant à un seul fait, ce ne sont pas des Français qui ont arraché par lambeaux les sculptures de Phidias des monuments d'Athènes, et mis en ruine les portiques des temples violés. // Détournant les regards de ces tristes souvenirs, je vous propose, messieurs, de porter votre attention sur des espérances dont vous reconnaîtriez la réalité, puisqu'elles reposent sur les lumières du roi et sur des ressources qui nous appartiennent, savoir, une grande richesse de talents, et le goût de la nation. // On peut transférer partout des statues et des tableaux, les traîner en vaincus à la suite des chars de triomphe, l'ancienne Rome en donna l'exemple ; mais elle n'eut point pour cela de Praxitèle, de Phidias, d'Apelle ni de Zeuxis. Les beaux-arts, comme les productions exquises de la nature, ont leur zone, leur température de prédilection, et la France est une patrie qu'ils ont adoptée, depuis le XVIe siècle, non par le besoin d'en chercher une autre ni par l'effet des catastrophes politiques, car ce fut sous le beau règne de Léon X qu'ils en devinrent Français. Ils ne cesseront pas de l'être. // [p. 475] Les malheurs de l'État pèsent sans doute sur les beaux-arts, mais n'en éteignent pas le flambeau, quand la sagesse veille à sa conservation. Certes, lorsque François Ier l'alluma pour nos aïeux et le fit briller d'un éclat si vif, le royaume n'était pas florissant ! Le règne même de Charles IX n'en étouffa point la flamme. Ce ne sont pas des profusions irréfléchies qui les font prospérer ; elles produiraient au contraire leur décadence par le désordre des conceptions et le mauvais emploi des talents. On peut compter des milliers d'artistes, multiplier les monuments à l'infini, et n'avoir qu'à gémir sur les beaux-arts. Un gouvernement n'est jamais assez riche pour se livrer à une munificence aveugle, même dans les arts ; mais une nation n'est jamais assez pauvre pour ne pas les cultiver et les encourager, lorsqu'elle a le bonheur d'en posséder le germe et d'en avoir le goût. // Cependant, quelque bien fondée puisse être notre confiance dans la sollicitude paternelle du roi, elle deviendrait illusoire si l'école française n'avait pas à lui offrir des talents capables de remplacer des chefs-d’œuvre par d'excellents ouvrages. On connaît notre richesse en ce genre, elle est telle que nous pourrions la partager avec toutes les nations civilisées, et les écoles royales de Paris et de Rome préparent des talents qui succéderont dignement aux maîtres qui les ont formés. Je vais, selon nos usages, vous soumettre un précis des travaux de ces gymnases des arts, et de l'examen que la classe en a fait dans le cours de l'année. // Les agitations de l'Europe ont eu depuis deux ans une influence nuisible à l'École royale de Rome, au moins sous quelques rapports. Les peintres ont hésité à s'y rendre, et ces retards leur ont fait perdre un temps précieux. Pour ne pas soupçonner leur zèle, nous en chargerons les circonstances désastreuses qui ont frappé la France et fait sortir les autres nations du calme nécessaire à tous les genres d'études. // Peinture // En représentant l'Enlèvement de Déjanire par le Centaure Nessus, M. Langlois a montré qu'il possédait le talent de faire concorder toutes les parties dont se compose l'ensemble d'un tableau. On reconnaît ce genre de mérite dans l'étude des nuds [sic] et du paysage, ainsi que dans la partie inférieure du Centaure, dans les formes, le ton et la manière de rendre. A ce mérite essentiel de l'unité, qui prouve des études complettes [sic], la Classe aurait désiré que l'auteur joignît plus d'élévation de style et d'idéal. // La même observation s'applique à deux des ouvrages envoyés de Rome par M. Droling [sic], savoir : un Philoctète dans l'île de Lemnos, et une Nymphe de la suite de Diane. Ces sujets appartenant, comme celui que M. Langlois a traité, au genre héroïque, devait avoir la noblesse de caractère et de formes qui distingue ce genre. Dès l'an dernier la classe avait averti MM. les élèves qu'ils ne se pénétraient point assez de ce premier principe du beau dans les arts. Mais si l'on considère les autres qualités qui distinguent les deux tableaux de M. Droling [sic], et les deux têtes d'études qu'il a jointes, la sévérité se désarme [p. 476] elle-même : on y reconnaît une grande vérité de nature et d'effet, et du charme dans l'exécution. Les deux têtes d'étude ont surtout le mérite de naïveté qui caractérise le talent aimable du jeune peintre. // Nous avons vainement attendu jusqu'ici les travaux de l'année 1815, dont M. le directeur de l'École nous a annoncé le départ, à la date du 2 septembre. Quoique que nous ayons retardé de trois semaines notre séance publique, nous ne pouvons encore qu'annoncer les sujets, sans en porter aucun jugement. // Il y a dans cet envoi un tableau d'étude de M. Droling [sic], représentant la Mort d'Abel (figures grandes comme nature). // M. Léon Palliere a peint, aussi de grandeur naturelle, une figure de Prométhée et un Mercure. // Un tableau de M. Deforestier [sic] représente Anacréon et l'Amour. // M. Dejuine a peint une Présentation au temple, et M. Picot une Psyché. // L'examen de ces ouvrages sera fait immédiatement après leur arrivée, et le résultat sera communiqué à son excellence le ministre secrétaire d'état de l'intérieur, ainsi qu'à l'école de Rome.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 4ème classe des beaux-arts, 1803-1816 (1815)
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
Leniaud, 2001, p. 473-476
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1815, peinture£ Notice créée le 04/07/2002. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Isabelle Loddé.
Rédacteur
Isabelle Loddé