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[1885, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1885TYPE : rap [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1885, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1885
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Lenepveu, Jules-Eugène
PAGE DE TITRE : Séance du 18 juillet 1885. M. Lenepveu, au nom de la section de peinture, lit le rapport sur les envois de Rome
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 18/07/1885
COMMENTAIRE : Les archives de l'Académie de France à Rome (carton 118-1, f° 17-18) présentent une version manuscrite conforme au rapport du procès-verbal, sauf à noter que l'ordre d'examen des envois est modifié, allant de la première à la quatrième année.
Descriptions
Transcription : 
[p. 179] M. Doucet, quatrième année. Intérieur de Harem : l'oeuvre de M. Doucet témoigne à la fois d'un fâcheux oubli des engagements pris par chacun des pensionnaires et d'une blâmable infraction du règlement de l'Académie lequel impose au pensionnaire de quatrième année un tableau dont le sujet sera tiré soit de la mythologie, soit des littératures soit de l'histoire sacrée ou profane. Le titre de Harem que M. Doucet a choisi pour son tableau est d'ailleurs difficilement justifié par son effet et par sa composition. Le tableau représente un lieu problématique au sol jonché de lambeaux indéfinissables qui servent en quelque sorte de litière à quatre femmes : celle qui occupe le premier plan s'est écroulée, pour ainsi dire, sur le sol sans pudeur et sans beauté. Néanmoins les qualités de quelques unes des parties , notamment la figure de dos dont le style et la forme si vulgaires sont relevés par une grande vigueur de modelé et de coloration, expliquent l'extrême indulgence de l'Académie et lui permettent d'accepter comme dernier envoi un tableau dont la conception et la composition sont si complètement opposés à la lettre et à l'esprit du règlement. L'Académie déplore que le talent que montre ce pensionnaire soit si mal dépensé. L'esquisse de M. Doucet, Noli me tangere est si absolument nulle que l'Académie ne juge pas à propos de s'y arrêter. Elle blâme sévèrement ce pensionnaire de lui soumettre [p. 180] un tel ouvrage en remplacement de celui qu'elle a dû lui refuser l'année dernière. M. Fournier, troisième année. Rahab cachant les espions de Josué : cette esquisse aux ombres uniformément bleues même dans les parties ou le voile transparent qui les porte devrait les colorer est jugée très faible par l'académie. La tête d'étude du même pensionnaire, au contraire mérite de éloges pour la conscience avec laquelle elle a été étudiée et par la fermeté de l'exécution, il en est de même pour la copie d'après Véronèse. M. Popelin, deuxième année. Ave Maria : la confusion intentionnelle des divers plans du tableau jointe à un mélange d'archaïsme florentin et de combinaisons japonaises troublent le regard et déconcertent le jugement jusqu'à faire hésiter sur l'intention de l'artiste et sur la nature même du sujet. Cependant on distingue le visage joufflu et congestionné d'une jeune femme vêtue de peluche blanche et rigidement assise sur un trône du XVIe siècle. Cette jeune femme est la Vierge, à ses pieds, lui faisant face et tournant le dos au spectateur, un adolescent agenouillé est en contemplation. C'est l'ange car des ailes sont greffées sur les maigres et brunes omoplates, le reste de son corps est entortillé dans un morceau de vieux lampas qui dissimule le torse, les hanches et les jambes de façon à ne pas laisser aux formes la place suffisante. L'Académie ne voulant pas s'arrêter aux négligences du modelé, du style et l'abus des détails puérils trop curieusement accentués, on constate dans cet ouvrage dont la bizarrerie dépasse l'originalité une finesse de pinceau qui permettent d'espérer que M. Popelin abandonnant ses préoccupations parisiennes il reprendrait possession de lui-même et produirait des ouvrages plus dignes de ses prémisses couronnés. M. Baschet première année. Étude : l'absence de mouvement de cette figure fait penser à une statue tombée de son piédestal. Tout en tenant compte de quelques qualités de délicatesse et de conscience dans l'exécution de cette étude, l'Académie ne peut s'abstenir de critiquer la faiblesse du dessin et la pauvreté de la composition de ce tableau. Les dessins de M. Baschet, l'un d'après l'antique, l'autre d'après Michel-Ange exécutés sans conscience et sans respect des maîtres sont rejetés par l'Académie qui impose à ce pensionnaire l'obligation d'en envoyer d'autres l'année prochaine. Elle l'engage à voir dans cette obligation, non un devoir dont il doit se libérer à tout prix mais une étude dont il a besoin et que les pensionnaires ne doivent jamais négliger. En résumé l'Académie regrette de n'avoir cette année que des sévérités pour les pensionnaires peintres, elle voudrait les voir diriger leur esprit et leurs efforts vers des pensées plus élevées ou considérer les nombreux chefs-d'oeuvre, si variés, des maîtres qu'ils ont sous les yeux comme de précieux auxiliaires servant à les initier à la beauté et à la grandeur de la nature au milieu de laquelle ils vivent pendant leur séjour en Italie.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 17, p. 179-180
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1885, peinture£ Notice créée le 19/06/2002. Notice modifiée le : 19/10/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter