Peinture monumentale de l'église Saint-Gilles d'Étampes

La nef de l’église est couverte d’un lambris en berceau divisé en six sections par des fermes de charpente portant des peintures. Ces peintures, autrefois dissimulées derrière une voûte en briques construite en 1868, ont été redécouvertes à la suite d’un bombardement qui affecta lourdement l’église le 10 juin 1944 et entraîna l’effondrement de la voûte du XIXe siècle.

- Une première section du berceau figure un semis de fleurs de lis et d’hermine, ce qui doit pouvoir permettre de dater cette partie des années 1513-1524 qui correspondent au rattachement du comté d’Étampes au duché de Bretagne à la mort de Claude de France, héritière du duché. Le centre de cette section figure cependant une croix pattée, une étoile à cinq branches, et surtout les trois croissants entrelacés emblématiques d’Henri II (emblème qui se retrouve sur la clé de voûte de la troisième travée du premier collatéral gauche, et qu’Henri portait déjà alors qu’il n’était que dauphin), qui constituent probablement un ajout postérieur. Il est à noter que les comptes des marguilliers de l’an 1547 et suivants indiquent que les nefs latérales, les chapelles et la sacristie de l’église ont été ajoutées par leurs soins aux frais des paroissiens. Peut-être cette retouche date-t-elle de cette période.

- La seconde section, comme toutes les suivantes, est constituée d’un semis d’emblèmes au centre duquel est représentée une figure de saint entre un monogramme et un blason, désignant à chaque fois un donateur et son saint patron. La plus remaniée, elle figure un personnage hybride, auréolé et portant une aube, indiquant probablement un saint ecclésiastique. Cependant, un sceptre et une main de Justice ont été ajoutés dans ses mains, le transformant peut-être ainsi a posteriori en saint Louis en l’honneur de Louis XIII. À ses côtés figurent un blason dont le motif héraldique est proche de celui d’Anne de Montmorency et un monogramme (LP). Le semis comporte des H et des fleurs de lis sommés de la couronne impériale, qui peuvent constituer une référence à Henri II, ou bien à Henri IV: non loin figure en effet la date 1596, qui constitue probablement une retouche ou un ajout postérieur. Les L du semis constituent également un ajout, là encore peut-être en référence à Louis XIII.

- La troisième section représente l’archange saint Michel entre le monogramme LM et une cloche héraldique sur un semis constitué du chiffre IHS et de la coquille, attribut de saint Michel.

- La quatrième section figure un saint entre deux arbres ainsi qu’un blason, tous deux non identifiés. Le monogramme est constitué d’un F ou de FI.

- La cinquième section figure saint Vincent, identifiable à la serpe qu’il tient dans sa main et au ceps de vigne, entre un monogramme effacé et un blason ajouté au XVIIe siècle qui est celui d’Étienne Baudry, marchand hôtelier à Étampes mort en 1652, et dont la croix potencée cantonnée de petites croix se retrouve en semis. Il est possible que cette partie ait été réalisée a posteriori, mais également qu’elle ait été simplement retouchée en jouant des similitudes entre l’iconographie de saint Vincent et celle de saint Étienne, tous deux diacres et martyrs.

- Enfin, la sixième section représente saint Jean accompagné de son aigle, situé entre le monogramme IC et un agneau héraldique. Elle porte également la date de 1596.