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[1842, peinture, rapport Institut primitif 2]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1842, [...]

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02/12/2021 10:46 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1842, peinture, rapport Institut primitif 2]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1842, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1842
Descriptions
Transcription : 
M. Papéty a envoyé un grand tableau dont l'exécution est malheureusement trop peu avancée pour se prêter à un jugement complet. Cependant, même dans l'état où en est le tableau, l'Académie doit des conseils à son jeune auteur. La manifestation [ajouté : de la pensée] est difficile à saisir au premier coup d’œil, les épisodes de cette composition quoiqu'ingénieux concourent peu à l'intelligence d'une [rayé : 1 mot ill. ; mis à la place : scène] aussi vague et dont le défaut de clarté est augmenté encore par la dimension de la toile. L’œil, en effet, forcé de parcourir un aussi grand espace ne sait où s'arrêter. [rayé : pour trouver l'action principale] distrait qu'il est de tous côtés par des épisodes éparpillés qui semblent autour des sujets principaux. Cette composition eut donc beaucoup gagné à être exécutée dans un cadre plus restreint. En général, les sujets métaphysiques ou philosophiques obscurs partout, le sont particulièrement en peinture et bien que nos grands maîtres les aient quelquefois traités, ce n'a jamais été qu'avec la plus grande mesure et lorsqu'ils l'ont fait, ils sont restés fidèles même au milieu de nombreux épisode à cette condition si importante de notre art, à cette règle commune à tous, à l'unité qui veut que les lumières et les groupes subordonnés concourent, tout en augmentant la valeur du groupe principal à établir l'harmonie générale. / M. Papéty ne s'est pas assez pénétré de cette vérité et s'il eut imposé plus de retenue à son heureuse faculté de disposer habilement des figures, sa composition aurait beaucoup gagné à ce sacrifice qui sans aucun doute eût tourné au profit de l'intelligence et de l'intérêt de son sujet. Si l'Académie a cru devoir blâmer M. Papéty sur ce choix de son sujet dans un tableau aussi important, elle se plaît à reconnaître dans cet ouvrage [ajouté : encore] inachevé des qualités assez brillantes pour attendre de ce jeune artiste la réalisation des hautes espérances qu'elle a fondée sur son talent. // M. Murat / M. Murat a continué la copie déjà commencée depuis plusieurs années des fresques de la Farnésine. Son envoi se compose cette année [rayé : du groupe de ; mis à la place : d'un des pendentifs représentant] Jupiter et l'amour. L'Académie n'a plus rien à dire sur ce choix qui a été fait de ces peintures qui pour être bien appréciées ont besoin d'être vues dans leur ensemble et dans les mêmes conditions où se trouvent les originaux. Du reste la copie de M. Murat rappelle bien le fragment de l’œuvre d'après laquelle elle est faite et l'on a rien à reprendre quant au soin et à l'exactitude. Le même artiste au lieu de l'esquisse d'un tableau qu'il était tenu d'envoyer, a envoyé le tableau même. M. Murat en cela a fait preuve d'un zèle auquel l'Académie ferait hommage de n'avoir à donner que des éloges ; mais elle se croit obligée de rappeler M. Murat, ainsi que MM. les Pensionnaires, à la stricte observation des règlements. Ce n'est pas légèrement que l'Académie a classé les études des pensionnaires. Elle a voulu par les règles qu'elle a posées que la plus grande partie du temps que doit passer un jeune artiste à l'Académie de France fut employé à une étude sérieuse de l'antiquité, de la nature et des chefs-d’œuvre que nous ont légués les grands maîtres. Elle a voulu enfin que ce temps précieux fut destiné à acquérir les connaissances si variées et si difficiles qui sont nécessaires à un peintre d'histoire et dont il a tant besoin pour se trouver à la hauteur de la tâche qui lui est imposée. Les envois demandés aux pensionnaires ont été calculés de manière à bien établir aux yeux de l'Académie les progrès de l'élève pendant chaque année de son pensionnat. Ce temps qui lui est accordé, et que M. Murat aurait pu consacrer à enrichir sa mémoire et son portefeuille, il ne le retrouvera plus. / M. Murat a voulu représenter saint Antoine convertissant deux philosophes païens aux idées chrétiennes. Ce sujet est encore de cette nature vague, qui laisse bien peu de ressources à l'artiste pour exprimer clairement sa pensée. En le choisissant, M. Murat a oublié que le peintre n'a qu'un seul sentiment à exprimer, qu'un seul instant à saisir et qu'il ne saurait, comme le poète et l'historien entrer dans un assez grand nombre de développements pour bien faire comprendre les sentiments divers qui animent ces deux philosophes dont la physionomie exprimant une conviction subtile profonde, devrait affirmer un contraste frappant avec saint Antoine, le vrai héros de la scène. Enfin cet ouvrage ne dit pas ce qu'il doit dire au spectateur et l'exécution généralement monotone en augmente encore la froideur. / Il y a cependant plusieurs parties de ce tableau qui font espérer à l'Académie que M. Murat sera plus heureux dans son envoi de cinquième année. // M. Pils / Saint Emide guérissant un aveugle. M. Pils ne s'est pas non plus assez pénétré de son sujet. Le miracle opéré par le saint n'excite [rayé : rien ; mis à la place : ni] l'admiration, ni l'étonnement des personnages qui assistent à cette scène. Ces deux sentiments qui trouveraient tout naturellement leur place auraient dû amener des oppositions de gestes et d'expression qui eussent ajouté à la gravité du personnage principal. Il y a de la raideur dans le dessin, de la crudité dans les couleurs et la valeur des tons est trop égale du premier au dernier plan. La figure de l'aveugle manque de caractère. / L'Académie espère que les prochains envois de l'auteur ne porteront plus l'empreinte des défauts qu'elle lui signale. // M. Hébert / M. Hébert est déjà parvenu à sa seconde année de pensionnat et son deuxième envoi ne [rayé : témoigne : mis à la place : prouve] pas qu'il ait profité des conseils que l'Académie lui a donné l'année passée. M. Hébert, sous le voile de l'allégorie, a voulu représenter un peuple qui sommeille, il fallait alors qu'il se souvint que l'allégorie exige une grande beauté de style [rayé : trois mots ill.] les anciens l'ont comprise ainsi. Le choix de [ajouté : la pose de] sa figure est vicieux car il se prête bien peu aux développements d'une belle nature. Le dessin en est lourd et le ton ainsi que le modelé ne témoignent en aucune façon que M. Hébert se soit pénétré des grands modèles. / L'Académie espère encore que M. Hébert plus docile à de sages avis rentrera dans la voie qui lui a valu un premier succès. // M. Brisset / Pour son premier envoi, M. Brisset devait une figure peinte. Il a choisi pour sujet saint Sébastien venant de subir son supplice. Cette étude laisse beaucoup à désirer. Le mouvement en est affecté, le dessin manque de grandeur, l'arrangement du fond en est mesquin. L'horizon est placé trop bas, il en résulte un désaccord choquant entre les lignes perspectives de la figure et la hauteur de l'horizon. / L'Académie se plaît à reconnaître toutefois la minutie de la tête du saint et elle espère que M. Brisset reprendra ses avantages dans son prochain envoi. // M. Buttura / Le paysage de M. Buttura témoigne de progrès sensibles, malgré des défauts qui lui avaient déjà été signalés dans ses précédents envois et qui se retrouvent en partie dans celui-ci. Ce tableau manque d'étude, surtout dans les premiers plans, l'aspect en est noir et plat. Ces défauts semblent tenir à un système que l'Académie a déjà réprouvé et dont elle n'a cessé de signaler le danger à M. Buttura.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 30
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1842, peinture3£ Notice créée le 10/08/2004. Notice modifiée le : 10/03/2017. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin