Sculpture provenant de la caisse d'un retable.
- Observation, Juliette Levy-Hinstin, 2010.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2010.
- Analyses de la polychromie, Nicolas Bouillon, Centre Interdisciplinaire de Conservation et de Restauration du Patrimoine, 2010.
Sculpture taillée dans une demi-bille de bois (tilleul) avec éléments assemblés ; base polygonale à six pans irréguliers.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : dans le haut, entre les deux pointes de la mitre, cavité cylindrique (diamètre : 2,5 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois, dont la partie supérieure est saillante et grossièrement retaillée ; sous la base, quatre petites cavités de forme quadrangulaire (environ 0,5 x 0,5 cm).
- Revers évidé à l’herminette et à la gouge ; revers de la mitre et des fanons laissés ébauchés avec traces de gouge visibles.
- Éléments assemblés dès l’origine : main droite (?) ; hampe de la crosse (disparue) : paume de la main droite taillée pour la tenir ; éléments rapportés sur la bordure inférieure de la mitre et sur la bride de la chape : petites cavités avec restes de tiges en bois ou en métal (perles en bois ou ornements métalliques).
- Plusieurs fentes radiales.
- Forte attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive) ; nombreux trous d’envol sur l’ensemble de la sculpture, bois fragilisé et détérioré, en particulier à la base.
- Manques : pointe antérieure de la mitre, crosse, extrémité du pied ; éclats sur les bords de la chape et du livre, sur les doigts de la main gauche et les côtés de la base.
- Interventions postérieures : restitution de l'extrémité du pouce de la main gauche (recollé).
Vestiges de la polychromie d’origine recouverts par des polychromies postérieures (16e /17e siècle-19e siècle) actuellement visibles.
1. Polychromie d’origine :
Préparation blanche (carbonate de calcium, avec, localement, quelques grains de gypse et de quartz).
- Chape : bol (ocre rouge et carbonate de calcium), or.
- Bordure de la chape : bol (ocre rouge et carbonate de calcium), argent, deux couches de glacis vert (pigment au cuivre et matière organique).
- Revers de la chape : bleu (azurite, carbonate de calcium, en moindre quantité blanc de plomb, terres -aluminosilicates de potassium-).
- Gants : jaune (jaune de plomb et d’étain, quelques grains d’azurite).
- Carnations : rose (blanc de plomb, vermillon, ocre rouge, noir de carbone).
2. Polychromies postérieures :
- Chape (une ou deux interventions) : préparation blanche (deux couches au carbonate de calcium, la première contenant quelques grains d’ocre rouge), couche rouge (minium, carbonate de calcium, ocre rouge), couche de nature organique, seconde couche rouge (minium, vermillon, blanc de plomb, quelques grains de noir d’ivoire).
- Bordure de la chape : couche jaune, peut-être mixtion (blanc de plomb, ocre jaune probablement artificiel -jaune de Mars-), résidus de feuilles d’argent, couche organique, motifs peints en blanc (carbonate de calcium et quartz) et en brun rouge, bordés d’une ligne brun rouge.
- Revers de la chape (plusieurs interventions) : couche blanche (carbonate de calcium, en moindre quantité terres -aluminosilicates de potassium-, chaux dolomitique -magnésium associé aux carbonates-) ; couche gris bleu (smalt, blanc de plomb, en moindre quantité carbonate de calcium, quelques grains de quartz) ; couche organique (forte proportion de matière organique, blanc de plomb, aluminosilicates de potassium, carbonate de calcium) ; couche blanche (blanc de plomb, carbonate de calcium, en moindre quantité aluminosilicates de potassium) ; couche rose (blanc de plomb, carbonate de calcium, ocre rouge) ; couche finale grise (blanc de plomb, noir d’ivoire).
- Dalmatique et mitre (deux interventions) : couche bleue (smalt, blanc de plomb, quartz), seconde couche gris bleu (smalt altéré, blanc de plomb, carbonate de calcium) ; motifs blanc gris et rouge (ocre rouge, carbonate de calcium).
- Doublure de la mitre : brun rouge.
- Bonnet, amict et chef d’amict, livre, aube : noirs.
- Gants (motifs peints évoquant les plaques de gants ; deux interventions) : couche blanche (blanc de plomb, carbonate de calcium, quelques grains de minium) avec motifs bruns (blanc de plomb, carbonate de calcium, ocre rouge) ; couche gris beige (blanc de plomb, carbonate de calcium, ocre, quartz), avec motifs beiges (blanc de plomb, carbonate de calcium) et rougeâtres (ocre rouge, blanc de plomb, carbonate de calcium).
- Carnations (trois interventions ?) : couche organique, couche rose (blanc de plomb, vermillon, gypse) ; couche beige (carbonate et sulfate de calcium, chaux dolomitique -magnésium associé aux carbonates-), couche organique, couche rose (blanc de plomb, carbonate de calcium, vermillon) ; couche brune (blanc de plomb, carbonate de calcium, ocre rouge), couche rose pâle (carbonate de calcium, blanc de plomb, grains rouges).
L’évêque porte des habits liturgiques (aube, amict avec chef d'amict, dalmatique, chape, gants, mitre avec fanons, coiffée sur un bonnet) reconnaissables malgré la modification des couleurs de la polychromie d'origine. Le livre ouvert dans sa main gauche n'est pas un attribut suffisamment significatif pour permettre d'identifier ce saint.
Souabe (Schwaben)
p. 221 (Saint évêque, Provence ou Avignon, 16e siècle).
p. 7, n° 4 (Saint Blaise, 16e siècle).
p. 26, n° 78 (idem).