[1840, sculpture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de sculpture de 1840TYPE : rapport d [...]
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Description
[1840, sculpture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de sculpture de 1840
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Institut de France // Académie Royale des Beaux-Arts // Le Secrétaire perpétuel de l’Académie certifie que ce qui suit est extrait du procès-verbal de la séance publique du samedi 3 octobre 1840. // Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par les Pensionnaires de l’Académie Royale de France pour l’année 1840.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1840
Rapport sur les envois de sculpture de 1840
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Institut de France // Académie Royale des Beaux-Arts // Le Secrétaire perpétuel de l’Académie certifie que ce qui suit est extrait du procès-verbal de la séance publique du samedi 3 octobre 1840. // Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par les Pensionnaires de l’Académie Royale de France pour l’année 1840.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1840
Descriptions
Transcription :
[f°550 bis] M. Bonnassieux. M. Bonnassieux qui devait, pour son travail de troisième année une figure de bas relief, d'après nature, [f°551] de grandeur naturelle, ou bien, à son choix, un modèle de figure en ronde bosse, de la proportion de demie nature, au moins n'a satisfait ni à l'une ni à l'autre de ces obligations. Entraîné par un mouvement de zèle sans doute irréfléchi, c'est le modèle en plâtre d'une figure de grandeur naturelle, qu'il a présenté à l'exposition, et dont il espérait pouvoir achever l'exécution en marbre pour l'époque de l'envoi ; mais le temps a manqué à l'artiste, et l'exposition s'est trouvée privée, pour cette année, des travaux de M. Bonnassieux. C'est un regret pour l'Académie, et ce doit être un avertissement pour l'artiste. / M. Ottin / M. Ottin n'ayant à jouir que de quatre années de pension, était tenu de remplir, dans le cours de ses troisième et quatrième années de pensionnat, les obligations des quatrième et cinquième. Il devait le modèle d'une figure de sa composition, de grandeur naturelle, plus, une esquisse d'un groupe en ronde bosse, d'un pied de proportion, au moins. L'esquisse a été envoyée, mais le modèle de la figure étant sous les points n'a pu être exposée, et c'est, sans doute, pour en tenir lieu, que l'artiste a envoyé une figure en marbre intitulée : une Danaïde. Les nombreux accidents arrivés à ce marbre dans le transport, et qui n'en ont pas permis l'exposition publique, imposeraient, en toute autre circonstance, à l'Académie l'obligation d'une extrême [f°551 bis] indulgence : mais le regret qu'éprouve l'Académie ne saurait l'empêcher de remplir envers M. Ottin un devoir qui lui est dicté par l'intérêt même qu'elle prend à la destinée de son talent. Cette figure de Danaïde, considérée sous le rapport du sujet, n'est pas bien conçue ; elle n'offre ni l'attitude ni le caractère d'une Danaïde, et l'exécution n'en est pas plus heureuse. La figure est courte, lourde, sans vérité ; sans étude, ni dans les nus ni dans les draperies. À tout prendre, c'est un ouvrage très faible, et qui semble avoir été exécuté dans des vues de commerce, plutôt qu'avec ces intentions d'études fortes et sérieuses, qu'on était en droit d'attendre de M. Ottin, d'après les dispositions qu'il avait montrées et dans la situation où il se trouve, au milieu de tous les secours et de tous les chefs-d’œuvre de l'art. L'esquisse du même artiste ne donne malheureusement pas lieu d'atténuer ce que ce jugement de la figure peut avoir de sévère. Le sujet de cette esquisse est trop insignifiant. Les jambes des deux figures sont mal agencées et produisent un mauvais effet. Il y a là aussi défaut d'étude dans ce vice de composition. Cependant, le mouvement de la figure de la femme [f°552] ne manque pas de grâce ; mais le principal défaut de l'esquisse de M. Ottin, c'est qu'il n'en saurait résulter un groupe satisfaisant. / M. Chambard. / M. Chambard a envoyé un bas relief de trois figures représentant Alceste reconnue par Admète, au lieu d'une figure de bas relief de grandeur naturelle, qui était prescrite par le règlement. Sans s'attacher à cette différence, et, en ne considérant que le travail en lui-même, on ne peut s'empêcher de trouver que le sujet est mal conçu ; il y a tout à la fois de la froideur et de la prétention. La figure d'Alceste, dans une pose immobile, dénuée tout à la fois de sentiment, avec les bras parallèlement abaissés, et la tête privée d'expression, n'offre rien qui réponde au personnage dans la situation indiquée. Alceste, rendue à l'époux pour lequel elle s'est sacrifiée, devrait montrer plus d'émotion ; en revenant à la vie, elle devrait revenir au mouvement. Le personnage d'Admète, n'est pas rendu avec plus d'intelligence du sujet ; il semble n'admirer qu'une statue, au lieu de revoir une épouse qui s'est dévouée pour lui. Quant à l'exécution, on doit dire que le bas-relief est mal entendu comme plan ; [f°552 bis] que l'étude ne s'y fait sentir ni dans les draperies, ni dans le nu ; ce travail de M. Chambard n'est en réalité qu'une grande esquisse ; et l'on regrette que son auteur ait eu sous la main un beau sujet, et qu'il n'ait pas su mieux le rendre. La figure que le même artiste a jointe à son envoi, et qui est en dehors de ses obligations, fournit à l'Académie l'occasion, qu'elle saisit toujours avec empressement, de louer dans les travaux des Pensionnaires tout ce qu'elle y trouve d'estimable, en outre d'un devoir accompli. Cette figure de M. Chambard offre une intention heureuse et neuve ; mais elle est courte de proportion, ronde de forme ; et cette forme n'a pas toute l'élévation que le sujet comporterait. L'exécution aussi manque d'étude, et la tête n'a pas assez d'expression et de finesse. À tout prendre, cependant, c'est un motif de statue, qui, avec plus d'étude et un dessin plus correct, pouvait produire une figure charmante ; l'Académie aime à le reconnaître ; et il est à désirer que M. Chambard trouve dans cette manifestation assez d'encouragement et dans son propre talent assez de confiance, pour perfectionner lui-même son ouvrage, et pour tirer de [f°553] son idée tout ce qu'elle serait susceptible de produire entre les mains d'un habile homme. Le buste qui fait aussi partie de l'envoi de M. Chambard, est un morceau assez satisfaisant. Le masque ne manque pas de finesse dans certaines parties, quoiqu'on n'y sente pas suffisamment le modelé des os et des chairs. On regrette encore d'avoir à dire que les cheveux et la barbe sont d'un travail uniforme et lourd. Ces observations, qui ne sont que justes dans leur sévérité, n'empêchent pas que l'Académie ne se plaise à reconnaître que M. Chambard a fait preuve de zèle ; et, c'est un mérite, qui, joint à ce qu'il y a d'estimable dans la figure en marbre, lui donne droit à d'honorables encouragements. / M. Villain [sic] / M. Villain [sic], pour son travail de première année, devait une copie d'une statue antique, à son choix et de la grandeur de l'original. Il est à regretter que ce choix soit tombé sur la Vénus accroupie, statue si bien [f°553 bis] copiée, il y a peu d'années par un pensionnaire, car cette répétition est contraire à l'objet même de l'institution, qui tend à enrichir successivement nos élèves et nos musées de copies de toutes les belles statues antiques. Du reste, cette copie est très défectueuse et très négligée ; on n'y reconnaît pas l'original dans ce qu'il a d'antique ; et les mains, qui sont de restauration moderne, très médiocre, n'ont pas été améliorées dans la copie. À ce sujet, l'Académie croit devoir exprimer le vœu que les pensionnaires s'exercent, tout en copiant des figures antiques, à y restaurer les parties qui y manquent ; il y aurait là pour eux tout à la fois une étude utile et un essai intéressant de leur propre talent ; et, pour peu qu'ils missent d'application et d'étude à ce travail, les originaux y gagneraient quelque chose dans leurs copies, puisqu'il est trop certain, qu'à part quelques restaurations dues à des artistes habiles, la plupart de ces sortes de travaux, abandonnés à de médiocres praticiens, ont gâté plus de monuments de l'art, qu'ils n'en ont restauré. Envisagé dans son ensemble, cet [f°554] envoi de la sculpture donne lieu d'exprimer le même regret qu'a fait éprouver à l'Académie celui de la peinture. On n'y sent pas assez ce noble intérêt de l'art, qui éloigne des pensées vulgaires, en même temps qu'il porte aux études sérieuses. La sculpture est un art si grave, qui exige de la part de ceux qui le cultivent, comme de ceux qui en jouissent, un sentiment si élevé, qu'on ne saurait trop recommander aux jeunes statuaires de notre école, de se pénétrer de l'importance et de la dignité de leur art, en présence de tant d'admirables monuments qu'ils en trouvent à Rome, et de réserver, au moins pour d'autres temps que celui de leurs études, les applications lucratives qu'ils pourront faire de leurs talents.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
20180612/1-249, fol. 546-565
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 261, p. 262 (Ottin), p. 286-288 (Chambard), p. 291 (Vilain)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1840, sculpture£ Notice créée le 08/03/2003. Notice modifiée le : 25/10/2017. Rédacteur : Hélène Marraud.
Rédacteur
Hélène Marraud