Statue au revers sculpté et polychromé, conçue pour être vue sur toutes ses faces.
- Intervention de conservation, Aubert Gérard, 1988.
- Étude et restauration, Anne Gérard-Bendelé, 1990-1991.
- Analyse de la polychromie, Sylvie Colinart, Laboratoire de recherche des musées de France, 1991.
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Pantxika Béguerie-De Paepe, 2021.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (bille de tilleul).
- Trace de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité cylindrique (diamètre 2 cm environs, profondeur 1 cm environs) comblée ultérieurement par une pièce de bois ; sous la base restituée, traces non conservées.
- Éléments assemblés à l’origine : bras gauche, deux petites pièces de bois derrière le coude droit et sur l’épaule droite.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques sur la couronne d’épines, les cheveux, le bord du manteau et la base de la sculpture.
- Interventions postérieures : éléments restitués et assemblés postérieurement (19e ou début du 20e siècle ?) : base de la sculpture et partie antérieure du pied droit, bord supérieur du pli arrondi frontal, extrémité de l’index de la main droite, index, majeur, annulaire et auriculaire de la main gauche ; légère retaille des bords latéraux verticaux du manteau.
Vestiges de la polychromie d’origine ; polychromie des 17e-18e siècles ; parties restituées (19e ou début du 20e siècle ?) non polychromées.
1.Polychromie d’origine, en majeure partie disparue :
Préparation.
- Carnations : rose sur la jambe gauche et la cheville droite qui n’ont pas reçu la polychromie postérieure.
- Évocation des gouttes de sang : traces de rouge sur le visage.
2.Polychromie postérieure (17e-18e siècles) :
Préparation blanche (carbonate de calcium, colle protéinique) ; au revers de la sculpture, couche ocrée sans préparation.
- Manteau : bol rouge, or.
- Couronne d’épines : trace d’or.
- Revers du manteau : rose (vermillon, pigment type terre d’ombre, un peu de carbonate de calcium).
- Cheveux : noir.
- Carnations : rose avec rehauts rose soutenu.
- Évocation des gouttes de sang : rouge sur le visage et le corps.
La sculpture figure l’ « Homme de douleur » (en allemand Schmerzensmann), image symbolique de la Passion du Christ, qui dérive des représentations de la vision de saint Grégoire. Debout, portant la couronne d’épines et un manteau ouvert sur son corps dénudé vêtu du périzonium, le Christ montre les stigmates de la Crucifixion suivant un type iconographique répandu dans la sculpture allemande à la fin du Moyen Âge. Le Christ désigne la plaie sur son côté droit et présente la paume de sa main gauche. Son pied gauche est marqué par la plaie de la Crucifixion (absente sur le pied droit restitué où elle n’a pas été indiquée). L’évocation du sang versé et des souffrances du supplice, soulignée par l’expression douloureuse et les coulures rouges sur les carnations, est également traditionnelle dans cette iconographie.
Par comparaison avec plusieurs œuvres bâloises de même style rapprochées des deux Prophètes payés au sculpteur en 1521 (Bâle, Hôtel de ville).
Rhin supérieur (Oberrhein), Suisse, Bâle (Basel).
Provient du couvent des dominicains de Guebwiller (Haut-Rhin). Localisation inconnue après la Révolution (l’église du couvent est fermée en 1791 et achetée en 1792 par Jean Ulrich Metzger de Colmar, elle sert d’écurie en 1814 et de dépôt d’une teinturerie en 1826 ; don du couvent à la Ville de Guebwiller en 1836). Acquisition, 1868.
p. 349 (Christ montrant ses plaies provenant de l’église des Frères prêcheurs de Guebwiller).
p. 190, 192 (attribué au sculpteur de la Vierge des Vignerons de Thann).
p. 90, n° 115 (16e siècle).