Statue conçue pour être vue sur toutes ses faces, à l'origine soit placée au couronnement d'un retable, soit posée sur une console sur l'un des côtés de la caisse, comme saint protecteur (« gardien de la caisse du retable » : en allemand Schreinwächter), en pendant d’un autre saint en armure.
Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Damien Berné, 2020.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul ?) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité cylindrique en partie comblée par une pièce de bois.
- Éléments assemblés à l’origine : lance (manquante), éléments en bois imitant des rivets sur les coudières et les genouillères (?).
- Traces de fixation : entre les épaules, deux cavités comblées ; sous la base, deux cavités cylindriques, deux cavités rectangulaires comblées par des pièces de bois, une cavité cylindrique ayant probablement servi à la fixation dans le retable.
- Attaque d'insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : lance ; partie arrière de la base.
- Intervention postérieure (?) : semelle sous la partie avant de la base.
Couche brune sur l’ensemble de la sculpture. Restes de préparation blanche.
L’épisode le plus populaire de l’histoire de saint Georges, diffusée en Occident par la Légende dorée de Jacques de Voragine, est le combat du saint contre le dragon. Les habitants d’une ville de Cappadoce étaient menacés par un dragon auquel ils devaient offrir chaque jour deux brebis, puis, quand il en manqua, une brebis et un jeune homme ou une jeune fille tirés au sort. Lorsque la fille du roi fut désignée, elle fut sauvée par saint Georges, un officier de l’armée romaine qui, montant sur son cheval et faisant un signe de croix, attaqua le dragon et le transperça de sa lance. Le saint légendaire est ici représenté selon une formule iconographique traditionnelle à la fin du Moyen Âge. D’apparence juvénile, il est imberbe, avec des cheveux bouclés ceints d’un cercle de tête. En armure, dominant le dragon terrassé à ses pieds, il tient dans la main droite une lance (manquante). Décrites avec précision, les pièces de l’armure ont ici des formes caractéristiques des premières décennies du 16e siècle. Saint Georges était rangé parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Autriche, Tyrol
Origine inconnue. Acquisition,1866. Mode d'acquisition inconnu. Dépôt déposé au château-musée d'Azay-le-Rideau en de 1928 à 1976.
p. 64, n° 738 (« Deux figures de même provenance, même école et même époque : Saint Michel »).
p. 14, n° 60 (« Saint Georges, terrassant le dragon. Statue peinte et dorée. Bois de tilleul. Art allemand. Premier tiers du XVIe siècle »). La description correspond au n° 61, Cl. 8032.