Apollon citharède et Victoire : scène de libation
Selon l'inventaire du musée du Louvre, le relief proviendrait de la collection Albani, saisie par les armées napoléoniennes en 1803 et rachetée par Louis XVIII en 1815. Or, il est le seul dont l'iconographie correspond exactement à la gravure de Lenoir, avec notamment la présence d'un omphalos entre Apollon et Nikè, et deux bandelettes de dimensions irrégulières qui pendent de la lyre. A moins que l'on puisse attester de l'existence d'un second exemplaire strictement identique qui aurait disparu aujourd'hui ou qui serait conservé dans une autre institution, l'inventaire du Louvre est erroné. Il a peut-être été confondu avec le relief archaïsant "Dionysos menant les Horai", Ma 968, qui provient bien de la collection Albani (bien que l'iconographie soit très différente).
Sur un fond neutre, se détachent en bas-relief Apollon vêtu d'un himation à plis "en zigzag", les cheveux longs retenus par un bandeau en un chignon, tenant la lyre de la main gauche et tendant une patère de la main droite à Nikè, jeune femme ailée vêtu d'un chiton et d'un péplos à plis "en zigzag", cheveux retenus par un chignon, tenant la patère de sa main gauche et y versant depuis une cruche tenue par son bras droit levé un liquide non représenté. Les deux personnages, représentés de profil, sont disposés de part et d'autre un omphalos.
Les plis "en zigzag" sont caractéristiques du style archaïsant.
Alexandre Lenoir voyait dans cette scène Hébé (déesse de la jeunesse) ailée "à la manière des Etrusques" accompagnée d'une personnification de la poésie : il en faisant ainsi une stèle funéraire d'un poète.
Production archaïsante de la Rome impériale peut-être créée sous Auguste, dont de nombreux exemplaires plus ou moins similaires sont connus (trois autres au musée du Louvre : Ma 683, Ma 519 et Ma 964).
Collection royale, salle des Antiques du Louvre. Musée des Monuments français le 4 avril 1796. Dévolution au Musée Napoléon entre 1810 et 1815.
p. 91, pl. 14
t. I, 1878, p. 97, n° 681 : "le 15 dudit [germinal an IV], [reçu] de la salle des Antiques, un petit bas-relief étrusque".
T. II, 1, p. 239, n° 41 ; planches II, n° 122.