Bas-relief appliqué à l’origine sur la face interne du volet (senestre ?) d’un retable.
- Étude et restauration, Arnaud de Villeneuve, 1992-1994.
- Intervention de conservation, Daniel Ibled, 2005.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2008.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Laurence Brosse, Emma Garnier, 2024.
Sculpture constituée de trois planches de bois (tilleul) assemblées verticalement (planche senestre : L. 18 cm ; planche centrale : L. 27 cm ; planche dextre : L. 31 cm), avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation du relief sur le volet du retable : un clou forgé (diamètre : 1,4 cm) en bas à dextre (extrémité du clou en saillie sous la base) ; une cheville sur l’épaule de l’apôtre en haut à dextre ; sous la base : autres cavités de fonction indéterminée ; un clou à senestre.
- Éléments assemblés : le pied gauche de l’apôtre agenouillé au premier plan ; la partie supérieure du montant du lit à dextre ; neuf petits éléments métalliques insérés dans le voile de la Vierge, probablement restes d’une auréole rapportée (d’origine ?) ; le cierge (manquant) tenu dans la main droite de l’apôtre barbu, fixé dans une cavité sur le buste de la Vierge.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : une partie dans le haut du relief entre la tête de saint Jean et de saint Pierre ; une partie au centre de la base ; une partie inférieure à senestre du siège de l’apôtre assis au premier plan et l’extrémité de l’orteil du pied gauche de cet apôtre ; l’extrémité de l’auriculaire de l’apôtre à genoux ; le goupillon dans la main droite de saint Pierre ; le cierge dans la main de l’apôtre barbu en haut à senestre ; trois percements circulaires sur le fond à dextre ; éclats et usures sur l’ensemble de la sculpture.
- Interventions postérieures : au revers, plusieurs cavités pour des vis, comblements et renforts localement en partie haute à dextre, deux pièces de bois fixées horizontalement par des vis pour renforcer l’assemblage des trois planches (20e siècle).
Polychromie d’origine et, localement, polychromie postérieure (retouches locales, 1994).
1) Polychromie d’origine
Préparation blanche.
- Manteaux des apôtres, chape et chef d’amict de saint Pierre, vêtements de saint Jean, de l’apôtre à senestre et de l’apôtre à genoux au premier plan, encensoir : bol, or.
- Cheveux de saint Jean et de la Vierge : mixtion, or.
- Seau à eau bénite : argent.
- Bordure de la couverture du lit et de certains vêtements : or ?
- Robe de la Vierge, couverture de son lit : décors moulés et appliqués (dits « brocarts appliqués »).
- Revers du manteau de l’apôtre à genoux au premier plan, robe de l’apôtre à l’encensoir, revers de la couverture du lit : vert, glacis vert.
- Revers de la chape de saint Pierre, robe de l’apôtre assis au premier plan : bleu (azurite).
- Revers du manteau de l’apôtre à l’encensoir et de l’apôtre assis au premier plan, revers de la robe de l’apôtre à genoux, revers de la robe de la Vierge, coussin, couvertures des deux livres, sol, braises dans le seau de l’encensoir : rouge.
- Sol, braises dans le seau de l’encensoir : noir (sur le sol, lignes peintes noires et blanches : dallage ?).
- Voile de la Vierge, amict et aube de saint Pierre, draps du lit, tranches et pages des livres : blanc.
- Lit : brun.
- Cheveux des apôtres sauf saint Jean : brun, brun clair, brun sombre ou gris.
- Carnations : rose ; lèvres et joues rouges, yeux bruns, gris sombre ou noir ; sourcils des apôtres bruns, sourcils de la Vierge et de saint Jean bruns clair.
2) Restes de la polychromie postérieure
- Robe de l’apôtre à genoux au premier plan, robe du second apôtre dans le haut à dextre, couverture du lit : vert.
Des récits apocryphes, largement diffusés à partir du 6e siècle et repris par Jacques de Voragine au 13e siècle, relatent les derniers moments de la vie de la Vierge : la Dormition (en latin dormitio, du verbe dormire, dormir), dite aussi transitus (passage), suivie de l’Assomption (assumptio, du verbe assumere, prendre). Les apôtres, qui étaient dispersés à travers le monde, se trouvent miraculeusement rassemblés autour de la Vierge expirante, puis Marie s’élève vers les cieux. Selon l’iconographie usuelle de la Dormition aux 15e et 16e siècles, la sculpture représente la scène dans la chambre de la Vierge qui est étendue sur son lit, ici yeux entrouverts. Huit apôtres sont présents, dont les pieds nus rappellent la mission évangélisatrice des disciples du Christ, auxquels est demandé de se dépouiller de leurs biens et de partir vêtus d’une seule tunique, sans chaussures ni bâton (Matthieu, 10, 9-10). Les livres de prière, l’eau bénite, l’encens et le cierge évoquent les pratiques rituelles auprès des mourants ou des défunts. Un apôtre à dextre balance un encensoir. Au centre, saint Pierre est identifiable à son type physique et à ses habits liturgiques, chape et aube avec amict. Il porte un seau à eau bénite et tenait sans doute un goupillon dans sa main droite. L’apôtre barbu, en haut à senestre à côté de saint Jean, devait tenait un cierge dans sa main droite repliée.
Autriche, Tyrol du Sud (Südtirol ; actuellement Italie, Haut Adige)
Origine inconnue. Collection Pierre Marie (Paris, 1853 - Cannes, 1940). Don sous réserve d'usufruit de M. et Mme Pierre Marie, 1929. Usufruit levé en 1940.
Œuvre inédite ?