Hydrie attique à figures rouges
Catalogue de vente Castellani 1866 : n°46
Description catalogue Castellani 1866 :
n° 46 : Hydrie.
Triptolème, TRIPTOLEMOS (1), accompagné des divinités d'Éleusis.
Au centre est le héros couronné de laurier, le buste nu, les jambes enveloppées d'un ample péplus; il est assis sur un char ailé et tient d'une main le sceptre et de l'autre la phiale.
Autour du char se tiennent debout quatre déesses, vêtues de tuniques talaires, deux à droite et deux à gauche. La première, en face de Triptolème, est Déméter, DÊMÊTER, qui tient le sceptre et l'oenochoé, de laquelle elle verse le cycéon, breuvage mystique, dans la phiale que lui présente le héros; le liquide s'échappe de la phiale et se répand à terre. La déesse porte une riche stéphané posée sur ses longs cheveux ; un ampechonium revêt le buste par-dessus la tunique talaire, qui n'a pas de manches. Suit Hécale, EKATÊ, vêtue à peu près comme Déméter ; seulement sa coiffure est moins riche et moins ornée. Dans chaque main la déesse tient un flambeau allumé. Plus loin, à droite, se présente à l'extrémité de la composition une déesse d'une taille inférieure à celle des autres personnages-, elle est vêtue d'une tunique talaire et enveloppée dans un ample péplus;. sur sa tête est posée une stéphané qui se combine avec un cécryphale. Elle tient à la main une corbeille remplie de fruits et semble accourir avec empressement vers la scène qui se passe sous ses yeux. Cette déesse, à moins qu'on ne veuille y reconnaître une fille de Celéus, peut recevoir le nom de Daïs ou le Festin personnifié, parce qu'elle se trouve en pendant avec Plutus, représenté à l autre extrémité du tableau, sous la forme d'un vieillard à cheveux et à barbe blancs, enveloppé dans un ample péplus, qui recouvre sa tunique talaire à plis fins. Plutus tient d'une main le sceptre et de l'autre la corne d'abondance, de même que sur une amphore de Nola inédite, de style sévère, autrefois de la collection Durand (1).
Entre Plutus et le char sur lequel est assis Triptolème, on voit, comme il a été dit plus haut, deux autres déesses. L'une, celle qui occupe la place immédiatement derrière le char et qui est en pendant avec Déméter, est Proserpine, qu'on peut reconnaître à son costume à peu près semblable à celui de sa mère, quoique son nom ne soit pas écrit près d 'elle. Une stéphané combinée avec une couronne de myrte ceint son front. Elle tient le sceptre comme reine des enfers et se retourne vers Artémis ou l'élété, 1 Initiation personnifiée, qui apporte deux flambeaux allumés. Cette dernière déesse n'a pas l'ampechonium que nous avons vu à Déméter, à Hécate et à Proserpine ; un ample péplus recouvre sa tunique talaire à larges manches. Une stéphané ceint son front.
Ce magnifique vase, un des plus beaux connus de la fabrique de Nola, a été découvert en 1826 dans une terre de M. Cucuzza, aux environs de cette ville. On a trouvé avec cette hydrie un élégant cyathus (1) et plusieurs vases de bronze.
En 1829, ce vase a été publié par l'Institut archéologique, Monuments inédits, t. I, pl. IV, avec une description de Léon Faucher, Annales, t. I, p. 261 et suiv. Mais les figures sont réduites aux deux tiers de la grandeur originale 14 centimètres, tandis que sur le vase elles ont 21 centimètres de haut.
Plus tard, cette hydrie a été reproduite dans le recueil d'Inghirami, Vasi fillili, tav. VII, 1 ; par K. O. Müller, Denkmäler der alten Kunst, II, 110, et enfin dans l'Élite des monuments céramographiques, t. III, pl. LVIII.
M. Gerhard a donné la description de ce vase sous la lettre x, p. 392, de son troisième mémoire sur les représentations d'Éleusis, dans les Mémoires de l Académie royale de Berlin, 1864 : Uber den Bilderkreis von Eleusis.
Hauteur 0m45.
(1) J'ai, le premier, signalé la présence du sigma lunaire, C, parfaitement tracé sur ce magnifique vase. Voyez Élite des monuments céramograph., t. III p. 175, note 2.
Le sigma lunaire se trouve dans la signature du graveur Aspasius sur la célèbre pierre du Cabinet de Vienne, illustrée par Eckhel, Choix de pierres gravées, pl. XVIII.
Le sigma lunaire se retrouve aussi sur quelques médailles de Rhodes postérieures à la mort d'Alexandre ; mais le vase Cucuzza, comme le style l'annonce, appartient à la plus belle période de l'art grec et doit avoir été fabriqué vers la fin du IVe siècle avant l’ère vulgaire, c'est-à-dire à l'époque même du règne d'Alexandre.
(1) Catal., n° 204.
On voit aussi Pluton (PLOUTON) assis, tenant la corne d'abondance, dans une réunion de divinités sur une coupe à peintures ronges du Musée Britannique, publiée par M. Éd. Gerhard, Trinkschalen und Gefässe des Konigl. Museums zu Berlin, Abth. II, Taf. H. Berlin, 1850, in-fol., et Monuments inédit de l'inst. arch., t. V, pl. XLIX.
(1) Ce skyphus de bronze, enrichi d'une élégante palmette, se trouve dans la collection de M. Castellani.
Castellani rachète le vase.
"N° PV 332
N° catalogue 47
460 francs"
Sur les terre de M. Cucuzza