Statue au revers sculpté et polychromé, conçue pour être vue sur toutes ses faces, à l'origine posée sur une console placée sur l'un des côtés de la caisse d’un retable, probablement à senestre : la sculpture représente un saint protecteur, « gardien de la caisse du retable » (en allemand Schreinwächter).
- Intervention de conservation, 1933.
- Restauration, Georges Charles Zezzos et Myriam Chinn, 1966-1969.
- Interventions de conservation, 1995 et 1998.
- Étude et restauration, Marta Garcia-Darowska, Anne Portal, Isaure d’Avout, 2015.
- Analyses de la polychromie, Yannick Vandenberghe, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2015.
Sculpture taillée dans une bille de bois feuillu (tilleul ?) avec éléments assemblés.
- Traces d’étau : cavité cylindrique sur la tête ; dessous de la base non accessible.
- Éléments assemblés à l’origine : bras droit ; tête (constituée de deux pièces de bois, l’une pour le visage, l’autre pour la chevelure, assemblées par des chevilles) ; cubitière droite, gantelets, soleret gauche et rivets de l’armure ; griffe, dents et queue du dragon (manquante).
- Détails sculptés à la surface du bois : sol travaillé au tremblé.
- Plusieurs fentes, la plus importante ouverte sur le buste et la cuisse droite.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : trois rivets de l’armure ; sept griffes, deux dents et la queue du dragon.
- Interventions postérieures : restitution du pouce gauche, de la pointe du soleret gauche, de certaines pièces des cubitières et de la braconnière, des oreilles, du museau et de la patte postérieure droite du dragon ; ajout, au 19e siècle, d’une épée dont certains éléments sont datables de la fin du 16e ou du début du 17e siècle ; ajout d’un nimbe, d’un bouclier et d’un médaillon en métal (manquants, attestés par les photographies anciennes) ; flipots insérés dans les fentes ; ajout de pièces de bois sous la base et à l’arrière de la base ; semelle rapportée sous la base pour stabiliser la statue (en 2015).
Cinq interventions sont discernables. La troisième correspond à une reprise complète de la polychromie qui a fait disparaître la quasi-totalité des polychromies antérieures.
1.Polychromie d’origine (vestiges observables notamment dans les narines, sur les cheveux, et au revers) :
Préparation blanche (carbonate de calcium).
- Cheveux : mixtion, or parti.
- Chausses, chaussures : rouge.
- Revers de la braconnière : noir (galène).
- Carnations : beige rosé.
2.Polychromie postérieure, locale, sans préparation :
- Cheveux : brun clair.
3.Polychromie postérieure (18e ou 19e siècle ?) :
Préparation blanche épaisse avec fibres végétales (carbonate de calcium, roche dolomitique, terre).
- Pièces d’armure argentées : sous-couche gris bleuté (blanc de plomb, grains de smalt), argent.
- Pièces d’armure (aspect doré) : mixtion beige, laiton.
- Couvre-nuque : couche gris bleuté (blanc de plomb, grains de smalt) ; lignes : alternativement laiton et rouge.
- Dragon, sol : vert.
- Cheveux : brun.
- Carnations : beige ; lèvres : rose soutenu ; yeux : brun clair.
4. Polychromie postérieure (fin du 19e siècle ou début du 20e siècle, supprimée en 1966-1969).
- Armure : bronzine (témoin laissé en 1966-1969 à l’arrière de l’épaulière dextre).
5.État après l’intervention de 1966-1969 :
- Préparation blanche de la troisième polychromie visible sur le visage après le retrait des couches colorées.
- Comblements et retouches à la gouache (retirés en 2015).
L’épisode le plus populaire de l’histoire de saint Georges, diffusée en Occident par la Légende dorée de Jacques de Voragine, est le combat du saint contre le dragon. Les habitants d’une ville étaient menacés par un dragon auquel ils devaient offrir chaque jour deux brebis, puis, quand il en manqua, une brebis et un jeune homme ou une jeune fille tirés au sort. Lorsque la fille du roi fut désignée, elle fut sauvée par saint Georges, un officier de l’armée romaine qui, montant sur son cheval et faisant un signe de croix, attaqua le dragon et le transperça de sa lance. Le saint légendaire est ici représenté selon une formule iconographique traditionnelle à la fin du Moyen Âge. Debout, le jeune guerrier imberbe aux cheveux bouclés porte une armure médiévale et enfonce son arme dans la gueule du dragon à ses pieds (l’épée est un ajout postérieur). Il devait tenir dans sa main gauche la hampe d’un étendard (disparu). Les pièces de son armure ont des formes aigües caractéristiques de la fin du 15e siècle. Modèle du chevalier chrétien défenseur de la foi contre le paganisme, saint Georges était très vénéré et rangé parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), quatorze saints et saintes ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril.
Autriche, Tyrol du Sud (Südtirol), Brixen ?, actuellement Italie, Haut Adige
Origine inconnue. Collection Dubreuil. Collection Jean-Antoine Vayson (Abbeville, 1828-Abbeville, 1912). Legs Vaysson, 1913.
p. 506 (« Saint Michel ou Saint Georges ? bois sculpté polychromé, travail allemand du XVe siècle »).
p. 238-239 (Tyrol ? vers 1480-1490 ; notice d’Agathe Jagerschmidt).
Tyrol, fin du 15e siècle.