Statue au revers sculpté, conçue pour être vue sur toutes ses faces : à l'origine placée au couronnement d’un retable ou sur l'un des côtés de la caisse comme saint protecteur (Schreinwächter : « gardien de la caisse du retable »).
Sculpture taillée dans une pièce de bois (tilleul ?) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : non décelables ; sur la tête, une pièce de bois assemblée postérieurement masquant l’éventuelle trace de fixation ; la base de la statuette a été fixée postérieurement sur un socle octogonal constitué de deux planches.
- Éléments assemblés à l’origine : main droite (restituée) ; partie centrale et extrémité de la queue du dragon (restituées ?).
- Détails sculptés à la surface du bois : traces de gouge fine sur le sol, près de la gueule du dragon ; mailles de la cotte sous les bras.
- Traces de fixation : une cheville (diamètre 1 cm) sur le haut du bras droit, une cheville (0,5 x 0,7 cm) sur la main gauche ; quelques chevilles ?, notamment une (diamètre 0,5 cm) sur la salade à dextre, au-dessus de la visière.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : plusieurs dents à la mâchoire inférieure du dragon ; bord de la base à dextre, à senestre et au revers ; nombreux éclats et usures sur l’ensemble de la sculpture.
- Nombreuses fentes suite au décapage de la sculpture ; fentes et joints d’assemblage ouverts comblés pour certains par des flipots.
- Éléments assemblés postérieurement : la partie haute (H. 21 cm) de la lance (restituée) ; une pièce de bois (L. 10 cm ; L. 3 cm environ) sur le dessus de la salade ; une pièce de bois (5 cm x 5,5 cm environ) sur le bord de la braconnière ; plusieurs pièces de bois sur le mollet et le pied gauche du Saint ; oreille gauche du dragon (restituée ?, d’origine ?) ; au revers, une pièce de bois (H. 38 cm environ) sur la partie inférieure de la salade et du dos ; une pièce de bois (H. 22 cm) dans le bas du dos.
- Interventions postérieures : surface abrasée et retaillée localement lors du décapage de la sculpture ; nombreuses restitutions, notamment le nez, la main gauche, la partie arrière de la base ; ajout d’un socle constitué de deux planches (H. 3,5 cm ; L. 25,5 cm ; P. 21,5 cm environ) de bois (résineux) et d’une fine planche de contreplaqué fixée par des clous (milieu 20e siècle).
Sculpture polychromée à l’origine. Bois décapé.
Infimes vestiges de la préparation blanche ; intérieur de la gueule du dragon : rouge.
Couche beige sur l’ensemble de la sculpture.
avec socle et avec lance
avec socle et sans lance
sans socle et sans lance
à l’encre brune
St Michel / Ecole allemande XVe siècle
ancienne attribution iconographique (« Faux » inscrit au crayon graphite)
L’épisode le plus populaire de l’histoire de saint Georges, diffusée en Occident par la Légende dorée de Jacques de Voragine, est le combat du saint contre le dragon. Les habitants d’une ville étaient menacés par un dragon auquel ils devaient offrir chaque jour deux brebis, puis, quand il en manqua, une brebis et un jeune homme ou une jeune fille tirés au sort. Lorsque la fille du roi fut désignée, elle fut sauvée par saint Georges, un officier de l’armée romaine qui, montant sur son cheval et faisant un signe de croix, attaqua le dragon et le transperça de sa lance. Le saint légendaire est ici représenté selon une formule iconographique traditionnelle à la fin du Moyen Âge. Debout, le guerrier porte une armure médiévale et enfonce sa lance dans la gueule du dragon à ses pieds. Modèle du chevalier chrétien défenseur de la foi contre le paganisme, saint Georges était très vénéré et rangé parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), quatorze saints et saintes ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Allemagne du Sud
Origine inconnue. Collection Michel Van Gelder (1864–1929). Acquisition en vente publique, Paris, Hôtel Drouot, 25 juin 1953.
n° 45 (« Statuette en tilleul. Saint Michel debout, casqué et en armure, transperce de sa lance la gueule du dragon étendu à ses pieds. Allemagne, XVe siècle »).
p. 118 (« Une statue de saint Georges de la fin du XVe siècle achetée en vente publique »).