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[1841, peinture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de peinture de 1841TYPE : rapport de [...]

Statut
Publiée
Contributeur
flechlei
Dernière modification
01/12/2021 16:18 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1841, peinture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de peinture de 1841
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Institut de France // Académie Royale des Beaux-Arts // Rapport sur l'envoi des pensionnaires du Roi à Rome pour l'année 1840, fait à l'Académie par les diverses sections et approuvé par l'Académie.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1841
Descriptions
Transcription : 
[f°1] Peinture / M. Papety / M. Papety a choisi pour sujet de sa copie la grande fresque de la Farnésine qui représente l'Assemblée des dieux. Ce choix a sans doute été suggéré à l'artiste par l’obligation de compléter l'ensemble des peintures de la Farnésine, dont plusieurs morceaux détachés ont fait partie des envois précédents. Envisagée sous le rapport de l'exécution, cette copie de M. Papéty ne mérite que des éloges ; elle est très juste et très exacte ; les draperies en particulier sont parfaitement traitées. Il faut louer aussi, dans l'auteur de cet ouvrage, le zèle et le dévouement à l'art qui font entreprendre de si grands travaux, et l'intelligence qui réussit aussi bien à les accomplir. / L’esquisse du même artiste n'est qu'un dessin, tandis que les règlements exigent une esquisse peinte. Sauf cette observation à laquelle l’Académie ne veut pas attacher, dans cette circonstance, plus d’importance qu’il ne convient, bien que toute infraction au règlement lui semble toujours mériter d’être arrêtée dans son principe, l’Académie n’a que des éloges à donner à l’esquisse de M. Papety. Le sujet en est bien choisi et bien conçu ; l’idée neuve et poétique ; la disposition heureuse et pittoresque. Mais on pourrait y reprendre une obscurité trop complète. Il devrait y avoir plus de lumière sur quelques objets, la figure principale, celle d'Achille, n'est pas assez apparente ; il manque d’espace entre cette figure et la ligne du haut. Ces observations n'empêchent pas que l’esquisse de M. Papety ne soit très remarquable. // [f°1 bis] M. Blanchard / Le sujet que M. Blanchard s'est proposé de traiter est le moment où Jésus apparaissant à Marie-Madeleine, qui se tenait près du sépulcre, en pleurant, et qui s'est retournée vers lui, en s'écriant : Mon Maître, lui dit : Femme, ne me touchez pas (Evang. De St Jean, Ch XX. 16, 17). La composition de M. Blanchard a le défaut de n'être pas suffisamment d'accord avec le texte sacré ; du reste, cette composition, considérée en elle-même, est sage et raisonnable. Mais l’exécution est généralement faible ; la pose du Christ est simple et naturelle, son geste est vrai et noble, mais la draperie n’en est pas bien disposée ; les plis en sont raides et n’accusent pas assez le nu. L’ensemble de la figure a de la noblesse ; mais la tête n’est pas d’un caractère qui convienne assez au sujet. Quant à la Madeleine, la pose ne manque pas de naturel et de noblesse ; mais la draperie a le défaut de ne pas suivre assez le mouvement de la figure. D’ailleurs, cette figure manque de franchise et de vigueur, elle ne se détache pas assez, et n’offre pas assez de large dans l’effet. Les deux anges ont du naturel et de la grâce. Celui de gauche aurait dû se trouver presque en entier dans l’ombre ; ce qui aurait détaché la Madeleine ; l’ange de droite est d’un ton trop brillant ; en somme la lumière de ces deux figures d’anges nuit à la saillir des deux figures principales ; mais l’exécution en est d’un mérite supérieur à celui du reste du tableau, sous le rapport de la vérité et de la souplesse. Quant au style de l’ouvrage, il est assez dans le caractère du sujet, bien qu’il manque d’élévation. // M. Murat. / Le sujet du tableau de M. Murat est : Agar et Ismaël dans le désert. Le sujet qui est pathétique et intéressant (Genèse, XXI, 15, 16) est bien rendu. La figure du jeune homme est bien dessinée et bien modelée, sauf l’avant-bras droit qui laisse à désirer. La figure de la femme est bien conçue et elle offre des parties très bien dessinées ; la draperie est bien ajustée et bien peinte ; la tête est bien posée et expressive ; mais il y a de la raideur dans la forme et de la dureté dans l’expression. Généralement, les contours sont un peu trop durs, et les demi-teintes trop foncées, ce qui fait que les figures ne paraissent pas assez être en plein air. Malgré les imperfections qu’on vient de signaler, à côté de qualités très réelles qu’on se plaît à y reconnaitre, ce tableau de M. Murat constate une grande amélioration dans le talent de ce jeune artiste ; c’est un ouvrage qui, d’après les progrès sensibles qu’il présente, ne peut que faire concevoir de belles espérances de l’avenir de son auteur. // M. Pils / À ne considérer le tableau de M. Pils que comme deux figures d’étude, ce qu’on en peut dire, c’est qu’elles sont généralement bien dessinées et bien modelées. La différence des âges y est bien sentie et bien exprimée. Le torse du jeune homme est très bien peint, et le dessin a de l’élégance et de la fermeté ; mais la tête pourrait être plus noble et d’une exécution plus vraie. Le tireur d'arc se recommande par les mêmes qualités, bien qu’on puisse y reprendre une certaine [f°2] exagération des formes, particulièrement dans le dos. La couleur ne manque pas de vérité, mais l’effet serait plus satisfaisant, si le ton du fond et des accessoires ne détruisait pas l’harmonie des chairs. En résumé, ce tableau signale un progrès très remarquable chez M. Pils. On y reconnaît des études fortes et consciencieuses, qui permettent de beaucoup attendre du talent de son auteur. // M. Hébert / La figure est bien posée ; la tête est belle et pleine d'expression ; ce qui est un mérite à signaler dans le premier ouvrage d'un jeune artiste. Il y a aussi de belles parties dans la figure, notamment dans les cuisses et dans les jambes ; mais en revanche la vérité exige que l’on blâme le bras qui s’appuie sur l’autel, dont la forme est indécise et molle, ainsi que le haut du torse. Quant à la couleur, on doit dire que les demi-teintes qui avoisinent le contour sont beaucoup trop fortes et réparties trop également. L’effet s’accorde bien avec la pensée de la figure ; mais le manque de lumière et la monotonie se font trop sentir dans ce tableau, qui, à tout prendre, et comme premier envoi, est d’un heureux augure pour l’avenir du talent de son auteur. // M. Buttura / Cet artiste n’a pas fait les progrès qu’on devait se promettre d’études sérieuses faites durant près de trois années à Rome. De ses deux paysages ; celui qui représente Rome vue des hauteurs de San'onofrio, est noir et sans transparence ; l’air et la lumière y manquent complètement. Quant aux figures de moines, elles donnent lieu aux mêmes reproches ; l’exécution en est dure et sèche, et la ligne qu’elles forment présente un parallélisme avec les autres lignes du tableau qui semble tenir à un système. / Le second paysage représentant une vue de la Riccia, est d'un bon choix ; il offre assez de style, surtout dans les fabriques ; mais on y trouve à peu près les mêmes défauts que dans le précédent.
Localisations
Cote / numéro : 
20190056/1-1, fol. 1-6
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
France Lechleiter