Statuette provenant d'un retable, probablement du couronnement.
- Identification du bois, Centre de Recherche des musées de France, Élisabeth Ravaud, 2009-2010.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Laurence Brosse, 2023.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul) ; emplacement du cœur de l’arbre (fentes rayonnantes) visible sous la base, dans la partie dextre.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : une cavité cylindrique (diamètre : 1,5 cm environ) sur la tête, comblée par une pièce de bois sculptée de mèches en prolongation des cheveux sculptés sur la tête.
- Détails sculptés à la surface du bois : mèches creusées au perçoir, une mèche ajourée ; détails vestimentaires ; sol travaillé au tremblé.
- Traces de fixation (sur le couronnement du retable et dans l’étau de l’établi ?) : dans la base, un percement central (diamètre : 2 cm, P. 3,5 cm environ) partiellement comblé sous la base par une pièce de bois (probablement ajoutée au 20e siècle).
- Traces de fixation (de présentation postérieure de l’œuvre ?) : sous la base, deux cavités cylindriques (diamètres : 1 cm à dextre ; 1,3 cm à senestre ; P. 3,5 cm environ).
- Nombreuses fentes, certaines ouvertes : notamment sur le visage, la manche droite, la base et au revers.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : l’Enfant Jésus porté sur l’épaule gauche du saint, partie du manteau près du tronc d’arbre, bord inférieur du manteau près de la jambe droite, extrémité du tronc ; nombreux éclats dans les cheveux, sur les bords du manteau, de la tunique et de la base.
- Usures (dues au décapage de la sculpture?) : sur la barbe, la main droite, le bord du manteau sur le genou gauche, la cheville gauche.
- Interventions postérieures : nez refixé par un petit clou ; épaule gauche retaillée à l’emplacement de l’Enfant (disparu) ; percement sous le bras gauche à hauteur de la taille ; clou au bord antérieur de la base ; sous la base, trois cavités pour des vis ; comblement partiel du percement central de la base.
Sculpture polychromée à l’origine. Bois décapé, vestiges de polychromie.
Préparation blanche.
- Manteau : rouge.
- Sol : vert.
L’histoire de saint Christophe est relatée dans la Légende dorée de Jacques de Voragine. Le géant, qui aidait les voyageurs et les pèlerins à traverser un fleuve dangereux, s’est mis au service d’un enfant qui est devenu de plus en plus lourd à porter et s’est révélé être le Christ. Le saint est représenté selon le type iconographique traditionnel en Occident. Barbu, vêtu d’une tunique courte et d’un manteau, il s’appuie sur un tronc d’arbre. Prenant appui sur la berge du pied gauche, il lève la tête vers l’Enfant Jésus (disparu) qui était placé sur son épaule gauche. Ses vêtements ont des détails finement sculptés, boutons, boutonnières et lacet de la chemise, lien fermant le manteau. Saint Christophe, patron des voyageurs, invoqué contre la mort subite sans recevoir les sacrements, compte parmi les Quatorze Intercesseurs, quatorze saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort ou d’épidémies, selon la vision d’un jeune berger allemand au 14e siècle.
Allemagne du Sud.
Origine inconnue. Collection François-Achille Wasset (Paris, 1818-1895). Legs Wasset à l'École nationale des Beaux-Arts, 1896, transféré au Musée de Cluny, 1903, inventorié en 1906.
p. 13, n ° 56 (« Saint Christophe, traversant le torrent. Statue. (La figure de l’Enfant, indépendante, a disparu). Art des Pays-Bas du sud. Premier tiers du XVIe siècle »).
p. 56 (Allemagne du Sud, vers 1500).