Statuette provenant peut-être du couronnement d'un retable.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2013.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2007, 2014.
Sculpture taillée sur toutes ses faces dans une pièce de bois (tilleul), avec éléments secondaires assemblés.
- Trace de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une dépression irrégulière (diamètre 3 cm environ) et endommagée, avec restes d’éléments rapportés en bois, pourrait indiquer l’emplacement d’une cavité ultérieurement comblée par une pièce de bois.
- Éléments assemblés : trois faisceaux de rayons (disparus) insérés dans plusieurs cavités sur le sommet et les côtés de la tête (diamètre : 0,5 à 1 cm environ) ; croix (disparue) fixée dans la cavité sur le globe terrestre (H. 2 cm ; diamètre 1,3 cm à l’ouverture).
- Trace de fixation dans le retable : sous la base, cavité centrale tronconique (H. 12 cm ; diamètre environ 3 cm à l’ouverture), probablement ancien logement d’une cheville servant au maintien de la statuette sur son support dans le retable.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : index, majeur et auriculaire de la main droite ; petit élément en bordure du manteau près du bras droit ; rayons sur la tête et croix sur le globe ; partie inférieure de l’arête du nez, dont l’extrémité a été restituée (en plâtre ?) et maintenue par un petit clou ; éclats sur la chevelure et la barbe.
- Interventions postérieures : surface du bois endommagée par un décapage brutal qui a altéré la surface du bois, en particulier sur la tête, les cheveux, les épaules et le dessous de la base ; probablement retaille ou sciage de la base endommagée (hauteur de la sculpture diminuée d’environ 5 cm) ; sous la base, plusieurs petites cavités ; au revers, plusieurs cavités, parmi lesquelles deux de forme rectangulaire (environ1 x 1,5 cm) ; un clou et deux étiquettes en papier de l’Union centrale des Arts décoratifs.
Décapage partiel de la sculpture ; restes altérés de polychromie sur les vêtements, principalement au revers.
- Manteau : préparation blanche, rouge vif, rouge sombre.
- Tunique : blanc, gris, avec rares vestiges d’une couche rouge en surface.
Union Centrale des Arts décoratifs.
La statuette offre l’image du Salvator mundi, le Christ « Sauveur du monde ». Vêtu d’une chape et d’une tunique, la main gauche soutenant un orbe, le globe terrestre, la dextre levée en un geste de bénédiction, le Christ est doté des insignes de sa souveraineté. L’orbe (orbis : le monde), symbole de divinité et de puissance dans l’Antiquité tardive, est associé à la figure du Christ dès les premiers siècles chrétiens et, sommé de la croix, devient à Byzance un emblème du pouvoir impérial. En Occident au 15e siècle,le globe terrestre s’ajoute à la représentation traditionnelle du Christ Pantocrator (« souverain de l’univers »), en tant que signe de la suprématie divine universelle. Le port d’un manteau attaché par un fermail d’orfèvrerie, une chape qui évoque le pouvoir sacerdotal, accroit la majesté de la personne christique. Le Christ rédempteur apparaît en Christ triomphant qui apporte le Salut au monde entier.
Souabe (Schwaben)
Origine inconnue. Commerce de l'art, Paris. Collection Émile Peyre (Bruxelles, 1828-Paris, 1904), sculpture peut-être identifiable à la « statuette en bois » acquise en mai 1880 à Paris chez l'antiquaire Henri Franck. Legs Émile Peyre, 1904.
p. 142-143, n° 6 (Souabe, vers 1480-1490).