La Résurrection du Christ

Relief constitué d’une planche de bois (tilleul ?) avec éléments secondaires assemblés. 

- Traces de fixation dans l'étau de l'établi : sur la tête, une cavité cylindrique.

- Traces de fixation sur le volet du retable : sous la base, deux cavités.

- Revers plat : traces de fendage.

- Éléments assemblés : mains du soldat assis à dextre ; main droite (restituée) du Christ.

- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive) ; partie inférieure endommagée.

- Principaux manques : main gauche du Christ et extrémité du majeur et de l’auriculaire de sa main droite ; extrémité de l’auriculaire, de l’annuaire et du majeur de la main droite du soldat assis à dextre et l’arme qu’il tenait dans sa main gauche ; main gauche du soldat étendu au premier plan et extrémité de son pied droit ; extrémité de l’auriculaire de la main droite du soldat assis à senestre, et l’arme qu’il tenait dans sa main gauche ; parties du bord supérieur du relief ; bord du tombeau près de la jambe gauche du Christ ; éclats sur les cheveux et la barbe du Christ, sur les bords de son manteau, sur les saillies des armures des soldats, au bord de la base.  

- Interventions postérieures : main droite et nez (?) du Christ ; nez du soldat étendu au premier plan ; au revers, cavité pour une vis près du bord supérieur.

Polychromie « ancienne » (non d’origine). Polychromie postérieure (20e siècle).

Préparation blanche (carbonate de calcium).

- Tombeau, manteau et périzonium du Christ : bol, or.

- Armures et certains vêtements des soldats : localement, or.

- Autre vêtements : vert, rouge ou brun.

- Sol : vert clair et vert plus soutenue, trois fleurs rouges avec feuilles vert clair.

- Carnations des soldats : rose.

- Carnations du Christ : beige ocré ; cheveux : brun.

F. Olheim : nom d’un ancien propriétaire de l’œuvre ?

La Résurrection du Christ, évoquée dans les évangiles lors de la Visite des saintes femmes au tombeau (Matthieu 28, 1-8 ; Marc 16, 1-8 ; Luc 24, 1-8), reprend ici l’une des formules iconographiques traditionnelles aux XVe et XVIe siècles. Au centre de la composition, le Christ sort du tombeau en enjambant le bord du sarcophage entouré par les gardes endormis ou effrayés. Vêtu d’un manteau qui laisse voir son corps dénudé ceint du périzonium, le Christ bénit de la main droite (restituée) et de la gauche (disparue) devait tenir la hampe de la croix munie d’un étendard. Le nombre des gardiens du tombeau est variable dans les représentations. Selon l’usage, les quatre gardes ont des poses et des gestes expressifs : mains levées traduisant l’effroi ou la surprise (Matthieu 28, 4), main soutenant le visage du soldat endormi, attitudes du soldat étendu au sol s’éveillant et du soldat vu de dos s’enfuyant. Les formes des pièces des armures et les taillades (crevés) ornant un pourpoint sont caractéristiques des années 1520-1540. Armures ou vêtements sont ainsi en général adaptés aux modes contemporaines, sans renoncer aux détails fantaisistes comme le décor du casque du soldat endormi. La scène est traditionnellement située dans un paysage montueux, que rappelle ici le sol escarpé aux ressauts rocheux et herbeux garnis de fleurs. Le format et la structure du relief suggèrent qu’il était peut-être à l’origine appliqué sur la face interne d’un volet de retable d’autel. Dans cette hypothèse, il serait possible d’imaginer, sur les volets dextre et senestre, quatre scènes de la Passion superposées deux à deux, par exemple la Prière du Christ au mont des Oliviers, le Portement de croix, la Déploration, la Résurrection, et dans la caisse du retable, une représentation de la Crucifixion.

Origine inconnue. Commerce de l’art (Lyon ?). Collection Georges Bonnet (? -2023). Legs Georges Bonnet au musée Crozatier, Le Puy-en-Velay, 2023.

Œuvre inédite.