Tête d'un saint évêque
Fragment d’une statue provenant de la caisse d’un retable.
- Étude et restauration, Acanthe, 1999.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2012.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Juliette Levy-Hinstin, 2020.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (probablement tilleul) ; tête arrachée à la figure sculptée dont elle faisait partie, puis sciée.
- Trace d’étau ( ?) : sur la mitre, entre les deux pointes, pièce de bois quadrangulaire (L. 1 cm).
- Restes de l’évidement au dos de la statue : traces de gouge au revers, dans le bas de la sculpture.
- Traces d’arrachement et de retaille ; sciage de la base.
- Élément assemblé : toute la partie senestre de la mitre (cheville).
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : fanons, extrémités des pointes et partie antérieure senestre de la mitre ; partie arrière de la chevelure à senestre ; éléments décoratifs rapportés sur la mitre ; éclats sur les boucles de cheveux et les bords de la mitre.
Polychromie d'origine lacunaire et polychromie postérieure.
1. Polychromie d'origine :
Toile encollée, préparation blanche, ponçage à la prêle.
- Bords et bandeau vertical de la mitre : bol, or ; entre deux cordons torsadés en saillie, bande plate gravée au tremblé dans la préparation, dorée et parsemée d’éléments décoratifs rapportés dont il reste des traces (pointes métalliques, cavités) et deux fleurs fragmentaires en métal (d’origine ?).
- Manteau de la Vierge et chape de l’ange représentés sur la mitre : bol, or, avec traces du décor de « pastilles » (petits disques en papier ou parchemin ; diamètre 0,2 cm environ) parsemées sur le fond doré.
- Ailes de l’ange : or, glacis vert.
- Aube et phylactère de l’ange, robe, revers du manteau, livre et prie-Dieu de la Vierge : bol, argent ; avec glacis vert sur l’aube et lignes rouges sur le phylactère.
- Fond des champs triangulaires de la mitre : bol, argent, motifs végétaux peints en blanc.
- Vêtements de l’évêque : bol, argent sur l’amict ; noir sur le col (d’origine ?).
- Fanons et intérieur de la mitre : rouge vif.
- Carnations de l’ange et de la Vierge : rose.
- Carnations de l’évêque : rose pâle ; sur le cou, à dextre, est visible la polychromie d’origine, à la limite de la polychromie postérieure qui recouvre les carnations.
- Cheveux : gris.
2. Polychromie postérieure (18e siècle ? avec retouches du 20e siècle), en particulier conservée sur les cheveux et le visage de l’évêque :
- Cheveux : noir.
- Carnations : beige rosé, rose soutenu et rouge ; barbe grise ; sourcils brun gris ; yeux : iris gris cernés d’une ligne noire, bords des paupières soulignés de noir.
La mitre qui coiffe cette tête d’évêque, fragment d’une statue de saint, est richement ornée à l’imitation de mitres des 15e et 16e siècles en étoffe brodée, enrichie de passementeries, de perles et de pierres précieuses. L’ange et la Vierge de l’Annonciation représentés sur les champs triangulaires ne permettent pas d’identifier le saint évêque. L’image de l’Annonciation peut être sculptée sur la mitre de statues de divers évêques, tels saint Martin ou saint Wolfgang. Selon l’iconographie traditionnelle, l’ange, en vêtements liturgiques, fléchit les genoux pour saluer la Vierge et tient un phylactère sur lequel pouvaient s’esquisser les paroles de son message. Agenouillée à son prie-Dieu, la Vierge interrompt sa pieuse lecture, se retourne vers l’ange, et lève la main droite en signe d’acceptation de la volonté divine (Luc 1, 26-38).
Franconie (Franken) ?
Origine inconnue. Collection de la marquise Gianmartino Arconati Visconti, née Marie Louise Peyrat (Paris, 1840-1923). Donation Arconati Visconti, 1916.
p. 120-121, n° III-77 (Art franconien, fin du 15e siècle).