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Portrait de Charles de Refuge, abbé de Montier-la-Celle de 1488 à 1514

Statut
Publiée
Contributeur
cmarsal
Dernière modification
26/02/2024 13:42 (il y a 22 jours)
Type d'oeuvre
Titres
Titre : 
Portrait de Charles de Refuge, abbé de Montier-la-Celle de 1488 à 1514
Localisations
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
895 4
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
RE 367
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 

Issu de la noblesse locale, Charles de Refuge est abbé de Montier-la-Celle, près de Troyes, de 1488 à 1514. C’est sous son abbatiat que plusieurs travaux de construction et réfection sont entrepris, notamment du cloître entre 1508 et 1510 environ. C’est dans ce dernier qu’il a choisi de se faire représenter à genoux, devant son prie-Dieu, recouvert d’un tissu brocardé violet qui montre également ses armoiries (d’argent à deux fasces de gueules, à deux givres ou couleuvres d'azur posées en pal et affrontées, brochant sur le tout, avec en chef une rose de gueules), accompagnées de la croix épiscopale. Un manuscrit rédigé au XVIIIe siècle par un moine de l’abbaye nous apprend que Charles de Refuge avait fait édifier une niche dans le cloître, dans laquelle se trouvait un Ecce homo et qui se fermait grâce au panneau de bois sur lequel il s’était fait portraituré et qui comporte des traces de serrure (Debuisson 1972, p. 25-26). C’est donc un jeu particulièrement habile de mise en abîme que met en place le commanditaire au sein de l’espace religieux et peint, qui nous permettrait de dater le tableau autour de 1510.

Le panneau a été donné par Mathieu Gilles à celui qu’il nomme le Maître de Clairvaux, stylistiquement très proche de Nicolas Cordonnier et dont il est parfois difficilement séparable. Bien que le portrait soit « extrêmement repeint », il nous semble possible de directement rendre l’effigie de Charles de Refuge à Nicolas Cordonnier lui-même. Cette hypothèse s’appuie non seulement sur des comparaisons avec les œuvres connues du peintre troyen, mais également sur des documents d’archives. Premièrement, le portrait de l’abbé s’apparente particulièrement bien aux figures presque germanisantes de l’artiste, notamment les portraits intégrés à ses compositions religieuses. L’homme en noir isolé au fond à droite de la Prédication de saint Vincent Ferrier, qui pourrait être le portrait du commanditaire, est par exemple fort similaire dans sa conception comme géométrisée et anguleuse du visage. De plus, les architectures sont conçues dans une perspective un peu maladroite et ornées de fins éléments de décors communs aux deux panneaux. Deuxièmement, Charles de Refuge et Nicolas Cordonnier se fréquentent déjà à la fin du XVe siècle, lorsque ce dernier est chargé en 1497 de peindre les armoiries de l’abbé sur les clefs de voûte et les nervures de la première travée de la cathédrale de Troyes («Despence pour paintrerie : A Nicolas Cordonnier, paintre, filz de Jaquet le paintre, pour avoir painct la clef, les quatre branches et la filature de la premiere volte en laquelle sont les armes Monsr le grant archidiacre de Refuge, par composition faicte avec luy, payé la veille de Pasques 4 l. t. » Archives de la cathédrale de Troyes, comptes de la fabrique, G 1570, fol. 250v, cité de D. Minois, Le vitrail à Troyes. Le chantier et les hommes, 2005, p. 314, 367). Ces liens stylistiques et documentaires nous incitent donc à attribuer le portrait de Charles de Refuge à Nicolas Cordonnier.

Matérialité
Matériau : 
Technique : 
Dimensions
Hauteur : 
1,48
Largeur : 
0,95
Unité de mesure : 
Commentaire Dimensions : 

Avec cadre

Inscriptions
Type d'inscription : 
Emplacement : 
en bas à gauche, sur le prie-Dieu
Commentaire Inscriptions : 

armoiries de Charles de Refuge, abbé de Montier-la-Celle de 1488 à 1514

Type d'inscription : 
Emplacement : 
En bas à droite, sur le cadre
Commentaire Inscriptions : 

traces d'inscriptions très lacunaires

Créations / exécutions
Rôle : 
Type de date : 
Date de création : 
Vers 1510
Période de création : 
Lieu de création : 
Commentaires historiques
Commentaire historique : 
Le tableau porte les traces d'une serrure et l'on a pensé qu'après de multiples vicissitudes il avait pu vers la fin du 19e siècle être appelé à fermer quelque poulailler ou clapier. Cependant, nous savons par un manuscrit écrit par un moine de Montier-la-Celle au 18e siècle que Charles de Refuge avait fait faire dans le cloître de son couvent une niche contenant un Ecce Homo et l'avait fait fermer par une porte sur laquelle il s'était fait représenter à genoux. C'est cette porte qui serait parvenue jusqu'à nous, tandis que la niche et la statue auraient disparu dans la démolition du monastère de Montier-la-Celle ; Cossard ; acheté par le musée en 1895.
Historiques de collection
Nom du propriétaire : 
Statut de la propriété : 
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 26

Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 164, comme « Maître de Clairvaux »

Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 61

Sources en ligne
Référence de notice : 
00000057206
Date de consultation : 
28/05/2019
Source
Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Clara Marsal et Camille Larraz (modifications 3 juillet 2023)