Statue provenant de la caisse d'un retable.
-Étude et restauration, Dominique Faunières, 1989.
-Analyses de la polychromie, Sylvie Colinart, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 1989.
-Identification du bois, Emmanuel Maurin, Nathalie Pingaud, Laboratoire de recherche des monuments historiques, 2005.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (demi-bille de tilleul) avec éléments assemblés aujourd’hui disparus. Bois altéré avec des fentes, manques et réfections.
-Trace de fixation dans l’étau de l’établi : cavité sur la tête (diamètre : 2 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois.
-Revers évidé à la gouge.
-Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
-Dessous de la base scié pour éliminer le bois endommagé.
-Fente ouverte au centre de la partie inférieure, comblée grossièrement par une pièce de bois résineux et un matériau gris débordant (principalement carbonate de calcium et colle protéinique).
-Manques : sur le côté dextre du manteau, pièce de bois à l'origine assemblée par collage (plan d'assemblage incisé de traits entrecroisés pour assurer une meilleure adhérence de la colle) ; bout du pied, bas de la robe et du manteau, bord du pan du manteau sur la face ; les avant-bras (assemblés dès l’origine ?) : sur le bras droit, plan de cassure irrégulier et logement de cheville (joint d’assemblage auparavant plus proche du poignet), sur le bras gauche, plan d’assemblage incisé de traits entrecroisés avec logement de cheville ; sur la partie dextre de la tête, fente avec perte de l’extrémité du voile et flipot recollé, mal positionné.
-Restitution : extrémité du nez, avec retaille partielle de la partie originale du nez.
Polychromie d’origine très lacunaire, recouverte par une polychromie postérieure probablement du 16e siècle, en partie conservée.
1.Restes de la polychromie d’origine :
Préparation blanche (carbonate de calcium et colle protéinique).
-Cheveux : fine couche jaune (carbonate de calcium, silice, trace de fer), mixtion (minium, liant huileux), feuilles métalliques probablement d'or parti.
-Revers du manteau : rouge.
-Robe : vert (malachite, jaune de plomb et d’étain, probablement liant huileux).
-Carnations pâles avec accents roses et rouges, appliquées en deux couches liées à l’huile : sous-couche rose (blanc de plomb, vermillon) et couche blanc rosé (blanc de plomb, rares grains rouges).
2.Polychromie postérieure :
Préparation épaisse (carbonate de calcium, rares pigments rouges et noirs, colle protéinique en faible quantité).
-Manteau : bol rouge, or et, dans les creux des plis sur les côtés, probablement or parti ; sur les zones moins visibles du drapé, couche d’ocre jaune posée directement sur la préparation.
-Bordure du manteau : bol rouge, argent, motifs végétaux peints en blanc.
-Revers du manteau : bol rouge, argent, glacis rouge sombre.
-Robe : bol rouge, argent, vert (vert au cuivre et probablement malachite).
-Voile : blanc (sur la fente du bois à dextre, toile appliquée avant la pose de la préparation) : bol rouge orangé, couche blanche (blanc de plomb, liant huileux).
-Cheveux : brun (ocre, pigments noirs, vermillon, blanc de plomb, liant huileux).
-Carnations pâles avec accents rouge vif sur les joues et les lèvres, accents roses autour des yeux, sur les ailes du nez, le menton et sa fossette, le cou ; yeux cernés d’une ligne brune (paupière supérieure) et rose (paupière inférieure), pupilles noires, iris bruns avec touche blanche ; sourcil indiqué par une fine ligne ocrée.
Malgré la perte des bras et l'absence d'attribut, il est possible d'identifier cette figure féminine à sainte Marie Madeleine. Son voile enroulé sur ses longs cheveux, sa tenue élégante et sa beauté juvénile correspondent à l'image traditionnelle de la sainte sur les retables peints ou sculptés en Souabe à la fin du 15e et au début du 16e siècle. A l'origine, la sainte pouvait soutenir le vase de parfum de la main gauche et de la droite, elle en soulevait le couvercle. Cet attribut évoque la pécheresse anonyme qui a versé des parfums précieux sur les pieds du Christ, lors du repas chez Simon le Pharisien (Luc 7, 36-50), et a été identifiée à Marie de Magdala, l’une des saintes femmes venues embaumer le corps du Christ déposé dans son tombeau (Matthieu 28, 1-10 ; Marc 16, 1-8 ; Jean 20, 1), à laquelle le Christ ressuscité apparait en premier (Jean 20, 14-17).
Allgäu
La sainte Marie Madeleine et un saint Nicolas (collection particulière), qui proviendrait du même retable, s'inscrivent dans la production sculptée de l'Allgäu (communication écrite d’Albrecht Miller, 2007).
Origine inconnue. Collection Roger de Quirielle (1848-1924) ? Acquise de l'antiquaire Joseph Altounian (Constantinople, 1889-Mâcon, 1954), 1923.
p. 89, n° 1901 (Ateliers franconiens, fin du 15e siècle).
p. 7 (Souabe, Ulm ?, fin du 15e siècle).
p. 198 -199, n°54 (idem).
Validé