Ce portrait particulier, qui nous a été signalé par Victor Lopes, conservateur-restaurateur du musée d’Art et d’Histoire de Genève, est aujourd’hui conservé dans une collection particulière de la région grenobloise. Le costume de l’homme, qui demeure anonyme, situe sa réalisation autour de 1540-1545. Si la touche, agitée et lâche, ainsi que les traits morphologiques nous paraissent trop éloignés de la production de Capassini, il est vrai qu’il partage plusieurs points communs avec ce dernier. Le schéma de composition, présentant la figure de buste sur un fond vert, s’aligne en effet sur le corpus du peintre florentin, et plus largement sur la mode lyonnaise popularisée par Corneille de La Haye. Cependant, la légère inclinaison de la tête sur la droite, presque de face, et le regard vivant du personnage se distinguent singulièrement de Capassini, dont les habitudes sont plus hiératiques. Dans ce sens, l’auteur de ce portrait se rapproche d’artistes provençaux comme Simon de Châlons, avec lequel il partage cette manière libre de manier le pinceau.
A mi-chemin entre Giovanni Capassini et Simon de Châlons, entre Dauphiné et Provence
Grenoble, collection particulière