Portrait de jeune fille prenant le voile
dépôt du musée du Louvre (Paris) au musée Baron Martin (Gray)
Longtemps interprété comme une sainte martyre, ce tableau représente en réalité une jeune femme entrant dans les ordres.
Elle arbore une alliance, le lys de chasteté ainsi qu'un crucifix. Derrière elle, un verset de l'épitre de Paul aux Philippiens est inscrit sur un phylactère coupé. Dans le coin supérieur gauche, une colombe porte un rameau où sont attachées trois couronnes renvoyant aux trois vœux de saint Benoit : obéissance, stabilité et conversatio morum (peut se comprendre comme pauvreté et chasteté). [identification iconographique de Cécile Vincent-Cassy, communication écrite en mai 2022].
TESTIS ENlM MICHI EST D ... / QUOMODO CUPIAN ... / OMNES VOS IN ... / VISCERIBUS jESU CHRISTI .
épitre de Paul aux Philippiens
JESUS
Il a été proposé de rapprocher cette œuvre de la production du peintre castillan Diego Valentín Díaz (1586-1660), dont la fille ainée entra dans les ordres en 1627 ; il pourrait peut-être s'agir d'un portrait de celle-ci [communication orale Cécile Vincent-Cassy juillet 2022].
L'attribution de cette peinture prête à discussion. Elle était considérée comme une œuvre d'Antonio de Pereda dans la collection Marthe Favetier, où elle se trouvait au début du XXe siècle. De fait, quelques détails, comme la cape de soie rouge aux motifs floraux, peuvent rappeler certaines toiles peintes dans l'entourage de Pereda à Valladolid. Cependant, le caractère archaïque de la composition et l'accumulation des attributs symboliques ont incité certains historiens à pencher vers un artiste d'Amérique latine. Cette opinion est partagée par A.E. Pérez Sanchez (communication écrite, 2002) qui suggère pour cette œuvre une origine mexicaine (C. Ressort cf. Catalogue des peintures espagnoles du Louvre, 2002). Toutefois, suite à la révision de l'iconographie, les dernières études semblent à nouveau donner cette œuvre à l'école espagnole.
Boulogne-sur-Seine, collection Marthe Favetier, début du XXe siècle (selon une photographie de l’agence Giraudon) ; acquis par Albert Pomme de Mirimonde dans une vente à Versailles, vers 1950 (communication orale de R. Ergmann, 1987) ; légué par Albert Pomme de Mirimonde à la Réunion des musées nationaux, en 1974 ; affecté au musée Baron Martin de Gray, en 1988.
p. 373