Statuette qui était peut-être utilisée pendant l’office du jeudi de l'Ascension, hissée en l’air sous les voûtes de l’église selon un rite en usage en Allemagne aux 15e et 16e siècles , ou qui était placée au couronnement d'un retable.
Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2010.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul ?) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, cavité (diamètre 2 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois qui présente en son centre une légère dépression arrondie ; dessous de la base non accessible (fixée sur un socle postérieur).
- Revers évidé depuis la nuque jusqu’à la base de la statuette : évidement probablement refermé dès l’origine par une pièce de bois (remplacée au 19e siècle et restituant les boucles des cheveux et le drapé du manteau).
- Base de la statuette : percement cylindrique au centre de la base, entre les deux pieds du Christ.
- Éléments assemblés à l’origine : main et poignet droits (restitués), hampe de l’étendard (disparu) que tenait la main gauche sculptée pour enserrer un élément cylindrique.
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive), trous d’envol et galeries ouvertes, notamment sur le visage, le torse et les pieds.
- Principaux manques : extrémités des boucles sur le front, éclats sur les cheveux et le manteau, notamment en bordure du pan à senestre.
- Interventions postérieures : restitution de la main et du poignet droits, de la pièce de bois fermant l'évidement au revers ; base de la sculpture fixée (collage, clou) sur un socle polygonal (19e ou 20e siècle).
Polychromie d’origine très endommagée, encrassée et localement recouverte de polychromies postérieures ; importantes lacunes laissant le bois visible.
1. Polychromie d’origine :
Préparation blanche.
- Manteau : rouge vif, glacis rouge (?).
- Bordure du manteau: or.
- Revers du manteau: bleu (azurite ?).
- Cheveux : brun.
- Carnations : restes de rose ; sur la plaie du torse, restes de rouge vif (d’origine ?).
2. Polychromies postérieures :
- Manteau : couche brune ; sur la pièce de bois postérieure fermant l’évidement au revers, couche brune tachetée de rouge pour imiter les restes de la polychromie d’origine mêlés à la polychromie postérieure.
- Bordure du manteau : beige.
- Revers du manteau: couche sombre(aspect brun gris).
- Carnations : reprises locales.
Le Christ de l’Ascension suit un type iconographique courant dans la sculpture allemande à la fin du Moyen Âge, qui représente le Christ montant aux cieux au milieu d’une nuée qui le dérobe aux regards de ses disciples. Cet épisode est relaté dans les Évangiles (Marc 16, 19 ; Luc 54, 51) et les Actes des Apôtres (1, 9-12). Le Christ, debout sur une base sculptée de méandres évoquant des nuages, porte un ample manteau qui dévoile son corps, marqué sur le torse et les pieds par les plaies de la Crucifixion. Bénissant de la main droite (restituée), il devait tenir de la gauche la hampe de l’étendard (disparu), symbole de sa victoire sur la mort et le monde païen.
Souabe (Schwaben)
Origine inconnue. Collection baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild (Paris, 1864-Davos, 1934). Legs à l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France, 1933.
p. 264 (« La statuette du Christ de l'Ascension (vers 1500) est caractéristique de l'Allemagne du Sud par son style et son sujet : les statuettes de ce type, munies d'un crochet ou d'un anneau, étaient hissées à la voûte de l'église le jeudi de l'ascension. Comme les sculptures allemandes présentées dans le vestibule, elle était installée sous un dais avec un fond de brocard appliqué. »).
p. 215-217, n° 20 (suite de Niclaus Weckmann, vers 1500-1510).
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