La Musique profane
Il s’agit du pendant de La Musique sacrée, conservée dans le même musée. Selon Bertrand Bergbauer (2012), il est probable que ces deux peintures aient fait partie d'un décor d'épinette.
Cinq hommes sont agencés dans une composition horizontale. Tous sont à leurs occupations musicales : trois jouent de la viole autour de deux jouant de l'orgue positif. Remarquons la manière curieuse des musiciens de jouer de la viole de gambe : celle-ci reposant sur un support stable, et non soutenue par les jambes du musiciens comme il est de tradition. Seul le personnage de gauche se réfère à une partition posée.
L'orgue positif est joué, il s'agit sans doute d'un orgue régale, ses soufflés actionnés par un homme vu de face. Une forte lumière provenant de gauche éclaire la scène, et met en valeur les costumes, en plus de modeler les visages. Les personnages sont dotés de corps trapus, massifs et de visages ronds. L’œuvre se caractérise par un modelé des tons de bruns et de jaune moutarde en couche épaisse, sur un fond noir.
Il est écrit dans le compte-rendu du constat d'état : « Le panneau présente des traces de fixation anciennes au revers. Mais la couche picturale est en bon état. »
sans cadre
Selon Bertrand Bergbauer, tant leur style que leur iconographie incitent à les rapprocher des Deux couples dansant (Montauban, musée Ingres, inv. MI.867.142) peints par Girolamo Romanino (vers 1484-1560), artiste actif à Brescia et à Trente.
Le catalogue Un air de Renaissance, la musique au XVIe siècle indique « l'hypothèse selon laquelle ce panneau et son pendant auraient fait partie du décor d'un instrument de musique a été soulevée. La hauteur des œuvres (18cm), qui correspond effectivement à la hauteur des épinettes et des clavecins du XVIe siècle, et l'existence d'autres panneaux provenant de caisses décorées incitent à laisser la question ouverte ».
Pendants de Romanino conservés au Musée national de la Renaissance à Ecouen.
Voir la planche « Le char portant la chapelle du souverain » et « L'Empereur Maximilien assistant à la messe » de cette série. Les costumes des personnages, dont les longs manteaux à large plis et les grands chapeaux plats, semblent similaires à ces deux œuvres d'après Hans Burgkmair.
Sebastian Virdung, Musica getutscht, 1511.
La physionomie des violes représentées rappellent les violes gravées dans le traité de Sebastian Virdung : Musica getutscht (1511).