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Statut
Publiée
Contributeur
lbrosse2
Dernière modification
13/11/2024 11:18 (il y a environ 16 heures)
Titres
Titre : 
La Vierge à l'Enfant
Type de titre : 
Titre : 
La Vierge d'Issenheim
Localisations
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
RF 1833
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 

Statue provenant de la caisse d'un retable.

Restaurations
Commentaire Etat de Restauration : 

- Restauration, Dominique Faunières, 1992 ; Sophie Joigneau, Marie Louis, Dominique Faunières, 1996.

- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Laboratoire de recherche des musées de France, 1997.

Matérialité
Matériau : 
Commentaire Matérialité : 

Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (une bille de tilleul), avec éléments assemblés ; bois présentant des défauts dus à des départs de branches.

- Traces de fixation dans l'étau de l'établi : sur la tête, une cavité (diamètre 1 cm ; P. 6 cm d’après la radiographie), partiellement comblée après la taille par un matériau composé de carbonate de calcium peu lié ; sous la base, deux cavités rectangulaires aux angles fourchus (quatre autres cavités, l’une de section carrée et trois de forme arrondie : traces d’étau ?).

- Revers évidé : traces de gouges et d’herminette.

- Éléments assemblés à l’origine : partie antérieure de la tête de l’Enfant, constituée de deux pièces de bois assemblées par une cheville, manquante, dont le logement subsiste (diamètre 0,5 cm, longueur 4 cm environ) ; les deux bras de l’Enfant (bras gauche assemblé par une cheville : diamètre 1,1 cm, longueur 9,5 cm ; bras droit fixé par un clou postérieur) ; une partie des cheveux et du drapé à senestre, à hauteur du coude gauche de la Vierge (trois clous forgés) ; l’élément saillant du grand rabat circulaire à dextre sur le devant du manteau, constitué d’une pièce de bois assemblée à plat joint (H. 56 cm, P. 14 cm environ ; logement de cheville : diamètre 1 cm, longueur 7/8 cm environ ; neuf clous postérieurs).

- Éléments assemblés postérieurement à l’exécution de la sculpture, mais anciennement, avant le 19e siècle (17e siècle ?) : deux pièces latérales en bois de tilleul plus dense et bien moins altéré par les insectes xylophages que le bois de la partie centrale ; côté dextre, depuis l’avant-bras droit jusqu’à la base, une grande pièce (H. 119 cm, P. 12 cm environ) a été assemblée probablement par collage et chevillage (un clou postérieur) ; côté senestre, à hauteur du coude gauche de la Vierge, une pièce constituant une saillie du manteau a été fixée (deux chevilles : diamètre 0,6-0,7 cm, longueur 3-4 cm ; clous postérieurs) sur la partie sous-jacente des cheveux et du drapé, assemblée à l’origine : ces deux pièces superposées ont été retaillées ensemble, l’extrémité des mèches de cheveux a été arasée et le drapé entaillé obliquement, probablement pour adapter le volume de la sculpture à un espace plus réduit.

-Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

-Interventions postérieures (19e siècle) : pièces de bois ajoutées sur les bords des deux gros plis arrondis du manteau, sur les côtés du voile et à la base de la sculpture endommagée par les attaques d'insectes ; pièces exécutées dans un bois différent (hêtre ?) épargné par les insectes : extrémité de la mèche à dextre, phalange du pouce droit et auriculaire de la main gauche de la Vierge et plusieurs petites parties sur le drapé ; nombreux flipots comblant des fentes ; sous la base, trois cavités cylindriques ménagées dans la partie d’origine assemblée à dextre et une cavité cylindrique dans la partie assemblée postérieurement à senestre ; décapage du bois : griffures, rayures, fibres soulevées dues au passage de la râpe, usures.

Technique : 
Commentaire Matérialité : 

Sculpture polychromée à l’origine et polychromie postérieure ; bois décapé au 19e siècle (vestiges de polychromie).

Préparation blanche : restes minimes, notamment sur les cheveux de la Vierge, les yeux et les bouches de la Vierge et de l’Enfant, les grains de la grenade, le dessus de la cuisse de l’Enfant.

-Lèvres de l’Enfant : préparation blanche, couche ocrée, rose vif.

-Manteau (restes d’une polychromie postérieure ?) : feuille métallique, glacis (au revers du rabat circulaire sur le devant du manteau) et un fragment détaché de feuille d’argent (posé sur un flipot).

Dimensions
Hauteur : 
172
Largeur : 
69
Profondeur : 
49,5
Unité de mesure : 
Inscriptions
Type d'inscription : 
Transcription : 

Spetz

Emplacement : 
au revers, dans le haut de l’évidement à dextre
Commentaire Inscriptions : 

inscription manuscrite à l’encre, mentionnant le nom du collectionneur Georges Spetz

Représentations
Commentaire Représentations : 

La Vierge debout sur un croissant de lune est un nouveau type iconographique apparu au 14e siècle, qui se répand largement en Allemagne et dans les anciens Pays-Bas aux 15e et 16e siècles. Cette image, qui évoque la croyance en l'Immaculée Conception (Marie conçue exempte du péché originel), présente la Vierge identifiée à la Femme de l'Apocalypse : « le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête » (Apocalypse, 12, 1). À l'origine, une couronne tenue par deux anges devait surmonter la tête de la Vierge à l’Enfant d'Issenheim. Les rayons du soleil pouvaient être représentés de diverses façons autour de la figure sculptée. Les longs cheveux dénoués de la Vierge font allusion à la jeunesse virginale de la mère du Christ et son voile est un symbole de pureté. L’anneau nuptial à l’annulaire de la main gauche rappelle que Marie est considérée comme la Sponsa Filii (l’Épouse du Fils) : cet anneau est le symbole du mariage spirituel entre la mère et son Fils, préfiguré dans l’Ancien Testament par l’union de l’époux et de l’épouse du Cantique des cantiques. La signification de l’autre bague, portée à la main droite, reste inconnue. L’Enfant tient un oiseau et une grenade. La perte de la polychromie ne permet pas d’identifier l’oiseau de petite taille, peut-être un chardonneret en général mis en relation avec la Passion du Christ. Plusieurs sens sont prêtés au fruit du grenadier. Symbole antique de l’immortalité, la grenade évoque notamment le sacrifice du Christ, promesse du rachat de l’humanité. La couleur de sa pulpe rappelle le sang du Sauveur et la fente du fruit mûr, la plaie du crucifié. La présence simultanée de l’oiseau et de la grenade permet de renforcer le sens mutuel des deux attributs, chacun évoquant à la fois les thèmes de l’Eucharistie, de la Passion et de la Rédemption.

Créations / exécutions
Rôle : 
Date de création : 
Vers 1510
Période de création : 
Lieu de création : 
Commentaire Lieu de création : 

Rhin supérieur (Oberrhein), Bâle (Basel)

Historiques de collection
Date Propriété : 
1924
Collection : 
Commentaire Historique de collection : 

Provient vraisemblablement de la commanderie des Antonins d'Issenheim (Haut-Rhin). Collection Georges Spetz (Issenheim, 1844 - 1914), Issenheim. Mise sous séquestre à Colmar de 1914 à 1918, avec la collection Spetz, par les autorités allemandes. Classée monument historique lors de la vente de la collection par les héritiers de Georges Spetz à un antiquaire suisse, 25 février 1924. Acquise avec le concours de la Caisse des monuments historiques, 1924 (arrêté du 26 juillet 1924).

Protections
Type de protection MH : 
Date de protection MH : 
25 février 1924
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 48, n° 438 (« Collection de M. Georges Spetz à Issenheim, Haute-Alsace. Statue de la Vierge, bois sculpté, commencement du XVIe siècle, provenant de l’église des Antonites d’Issenheim. »).

Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 19, n° 116 (« La manière, comme aussi l’expression du visage de la Vierge, donnent lieu de croire que le maître a subi l’influence de l’école de Franconie ; cette Vierge rappelle beaucoup celles de Tilman Riemenschneider »).

Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 6, 14 (« Il y a dans la grande galerie où M. Spetz se plaît à réunir ses trésors […] une splendide statue de la Vierge aux vêtements savamment drapés, comme c’était l’usage à l’époque de Martin Schœngauer […]. On comprend qu’habitant le charmant paysage d’Issenheim, l’endroit où s’élevait ce couvent des Antonites si célèbre par les trésors qu’il contenait, M. Spetz ait pris un soin pieux à recueillir tout ce qui provenait de cette maison, et il a heureusement réussi à réunir un certain nombre de pièces tout à fait remarquables, telle une statue en bois représentant la Vierge portant l’enfant Jésus […]. »).

Sources en ligne
Date de consultation : 
09/02/2023
Source
Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Sophie Guillot de Suduiraut et Laurence Brosse