Statue provenant de la caisse d'un retable.
- Étude et restauration, Anne Gérard-Bendelé, 1990.
- Identification du bois, Élisabeth Krebs, 2007.
- Observation visuelle, Pantxika Béguerie-De Paepe, Sophie Guillot de Suduiraut, Juliette Levy-Hinstin, 2022.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul), avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, pas de traces observables ; dessous de la base non accessible (sculpture fixée postérieurement sur un socle).
- Sur la tête de l’Enfant : petite cavité (diamètre : 0,5 cm).
- Revers évidé à l’herminette (largeur de la lame 7 cm environ) ; à dextre, à hauteur de la ceinture, bois involontairement transpercé lors de la taille et renforcé par une pièce de bois (13,2 cmx 4,5 cm).
- Éléments assemblés à l’origine : main droite de la Vierge ; bras droit et avant-bras gauche de l’Enfant ; extrémité (restituée) du pied droit de la Vierge.
- Plusieurs fentes radiales : l’une, ouverte au revers du buste, comblée en partie haute par un flipot puis recouverte d’une pièce de toile encollée.
- Attaque d'insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : éclats sur les bords des vêtements et le croissant de lune.
- Interventions postérieures : retaille du nez de la Vierge ? ; restitution en bois de la main droite de la Vierge ou remploi d’une main provenant d’une autre sculpture ? (Poignet mal inséré dans la cavité) ; ajout d’un socle polygonal en bois (H. 6 cm), sur lequel la sculpture est fixée par trois chevilles ; épais comblements sur la main gauche de la Vierge et les jambes de l’Enfant ; restitution de l’index et du majeur de la main gauche de la Vierge, de l’extrémité senestre du croissant de lune et d’une partie du manteau sous l’Enfant ; au revers, plusieurs cavités pour des clous au bord de l’évidement.
Vestiges de la polychromie d’origine mêlés à des restes de polychromies postérieures.
1.Polychromie d’origine :
Préparation blanche.
- Robe rouge (polychromie d’origine ?).
- Lune : bol, argent (polychromie d’origine ?).
- Carnations : rose.
2.Polychromie postérieure (recouvre les parties vermoulues du bois) :
Épaisse préparation blanche ; épais comblements blancs, notamment sur la main gauche de la Vierge et les jambes de l’Enfant.
- Manteau : bol, or.
- Lune : bol, argent.
- Revers du manteau : bleu.
- Robe : rouge.
- Cheveux : brun.
- Carnations : rose.
3.Interventions postérieures :
- Abrasion de la polychromie et projections d’un produit (acide) pour créer artificiellement un effet d’usure et de vieillissement.
- Application localement d’une couche brune et de retouches (supprimées en 1990).
4.Polychromie de la main droite de la Vierge (restituée ou remployée ?) :
Fine préparation blanche.
- Couche rose à liant aqueux avec rehauts rose soutenu ; contours des ongles soulignés de rouge.
La Vierge à l’Enfant debout sur un croissant de lune est identifiée à la Femme de l'Apocalypse : « le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête » (Apocalypse, 12, 1). Ce type iconographique, répandu en Allemagne à la fin du Moyen Âge, évoque la croyance en L'immaculée Conception (Marie conçue exempte du péché originel).
L’attitude de l’Enfant Jésus, bénissant, qui devait probablement présenter le globe terrestre dans sa main gauche, sont caractéristiques du type iconographique du Christ Sauveur du monde (Salvator Mundi). La restitution de la main droite de la Vierge empêche de reconnaitre son geste d’origine.
Allemagne du Sud, Franconie (Franken) ?
Origine inconnue. Galerie Bresset, Paris (la sculpture proviendrait de la collection de Gustave Eiffel). Acquisition réalisée avec le soutien du Fonds régional d’acquisition pour les musées (État/Conseil régional d’Alsace), 1990.
p. 123 (Germanie méridionale, fin du 15e siècle).
p. 184 (Allemagne, vers 1500).