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[1840, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois des pensi [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a environ 2 ans)
Type de document
Description
[1840, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois des pensionnaires, sculpture, 1840
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Raoul-Rochette, Désiré
PAGE DE TITRE : Institut royal de France, séance publique de l'Académie royale des Beaux-Arts, du samedi 3 octobre 1840, présidée par M. Garnier, vice-président. Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par les pensionnaires de l'Académie royale de France, pour l'année 1839, par M. Raoul-Rochette, secrétaire perpétuel
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 03/10/1840
Descriptions
Transcription : 
M. BONNASSIEUX. / M. Bonnassieux, qui devait pour son travail de troisième année une figure de bas-relief, d'après nature, de grandeur naturelle, ou bien, à son choix, un modèle de figure en ronde-bosse, de la proportion de demi-nature au moins, n'a satisfait ni à l'une ni à l'autre de ces obligations. Entraîné par un mouvement de zèle, sans doute peu réfléchi, c'est un modèle en plâtre d'une figure de grandeur naturelle, qu'il a présenté à l'exposition de Rome, et dont il espérait pouvoir achever l'exécution en marbre pour l'époque de l'envoi. Mais le temps a manqué à l'artiste, et l'exposition s'est trouvée privée, pour cette année, des travaux de M. Bonnassieux. C'est un regret pour l'Académie, et ce doit être un utile avertissement pour l'artiste. // M. OTTIN. / M. Ottin n'ayant à jouir que de quatre années de pension, était tenu de remplir, dans le cours de ses troisième et quatrième années de pensionnat, les obligations de quatrième et cinquième. Il devait le modèle d'une figure de sa composition, de grandeur naturelle, plus une esquisse d'un groupe en ronde-bosse, d'un pied de proportion au moins. L'esquisse a été envoyée ; mais le modèle de la figure, étant sous les points, n'a pu être exposé, et c'est sans doute pour en tenir lieu, que l'artiste a envoyé une figure en marbre de demi-nature, qu'il a intitulée : une Danaïde. Les nombreux accidents arrivés à ce marbre dans le transport n'en ont pas permis l'exposition publique ; et c'est par le même motif que l'Académie s'abstient de faire connaître en détail son jugement sur cette figure qui ne réparerait pas la disgrâce arrivée au marbre. L'esquisse du même artiste ne donne malheureusement pas lieu d'atténuer par des éloges ce que cet accident a eu de fâcheux pour lui. Le sujet de cette composition est trop insignifiant ; les jambes des deux figures sont mal agencées et produisent un mauvais effet. Cependant, le mouvement de la figure de la femme ne manque pas de grâce ; mais le principal défaut de l'esquisse de M. Ottin, c'est qu'il n'en saurait résulter un groupe satisfaisant. // M. CHAMBARD. / M. Chambard a envoyé un bas-relief de trois figures, représentant Alceste reconnue par Admète, au lieu d'une figure de bas-relief de grandeur naturelle, qui était prescrite par le règlement. Sans s'attacher à cette différence, et en ne considérant que le travail en lui-même, on ne peut s'empêcher de trouver que le sujet est mal conçu ; il y a tout à la fois de la froideur et de la prétention. La figure d'Alceste, dans une pose immobile, dénuée tout à fait de sentiment, n'offre rien qui réponde au personnage dans la situation indiquée. Le personnage d'Admète n'est pas rendu avec plus d'intelligence du sujet ; il semble n'admirer qu'une statue, au lieu de revoir une épouse qui s'est dévouée pour lui. Quant à l'exécution, on doit dire que le bas-relief est mal entendu sous le rapport des plans, et que l'étude ne s'y fait sentir ni dans les draperies, ni dans le nu. Ce travail de M. Chambard n'est en réalité qu'une grande esquisse ; et l'on regrette que son auteur n'ait pas su mieux le rendre. La figure que le même artiste a jointe à son envoi, et qui est en dehors de ses obligations, fournit à l'Académie l'occasion qu'elle saisit toujours avec empressement, de louer dans les travaux des pensionnaires tout ce qu'elle y trouve d'estimable, en outre d'un devoir accompli. Cette figure de M. Chambard offre une intention heureuse et neuve ; mais elle est courte de proportion, ronde de forme ; et cette forme n'a pas toute l'élévation que le sujet comporterait. L'exécution aussi manque d'étude, et la tête n'a pas assez d'expression et de finesse. A tout prendre, cependant, c'est un motif de statue, qui, avec plus d'étude et avec un dessin plus correct, pourrait produire une figure charmante. L'Académie aime à le reconnaître, et il est à désirer que M. Chambard trouve dans cette manifestation assez d'encouragement, et dans son propre talent assez de confiance, pour perfectionner lui-même son ouvrage, et pour tirer de son idée tout ce qu'elle serait susceptible de produire entre les mains d'un habile homme. Le buste qui fait aussi partie de l'envoi de M. Chambard, est un morceau satisfaisant. Le masque ne manque pas de finesse dans certaines parties, quoiqu'on n'y sente pas suffisamment le modelé des os et des chairs. On regrette encore d'avoir à dire que les cheveux et la barbe sont d'un travail uniforme et lourd. // M. VILLAIN [sic]. / M. Villain [sic], pour son travail de première année, devait une copie d'une statue antique, à son choix, et de la grandeur de l'original. Il est à regretter que ce choix soit tombé sur la Vénus accroupie, statue si bien copiée il y a peu d'années par un pensionnaire ; car cette répétition est contraire à l'objet même de l'institution, qui tend à enrichir successivement nos écoles et nos musées de copies de toutes les belles statues antiques. Du reste, cette copie est très défectueuse et très négligée ; on n'y reconnaît pas l'original dans ce qu'il a d'antique ; et les mains, qui sont de restauration moderne très médiocre, n'ont pas été améliorées dans la copie. À ce sujet, l'Académie croit devoir exprimer le vœu que les pensionnaires s'exercent, tout en copiant des figures antiques, à y restaurer eux-mêmes les parties qui y manquent ; il y aurait là pour eux tout à la fois une étude utile et un essai intéressant de leurs propres talents ; et, pour peu qu'ils apportassent d'application et d'étude à ce travail, les originaux y gagneraient quelque chose dans leurs copies, puisqu'il est trop certain, qu'à part quelques restaurations dues à des artistes habiles, la plupart de ces travaux, abandonnés à de médiocres praticiens, ont gâté plus de monuments de l'art qu'ils n'en ont restauré. Envisagé dans son ensemble, cet envoi de la sculpture donne lieu d'exprimer le même regret que celui de la peinture a fait éprouver à l'Académie. On n'y sent pas assez le noble intérêt de l'art, qui éloigne des pensées vulgaires, en même temps qu'il porte aux études sérieuses. La sculpture est un art si grave, qui exige de la part de ceux qui le cultivent, comme de ceux qui en jouissent, un sentiment si élevé, qu'on ne saurait trop recommander aux jeunes statuaires de notre école de se pénétrer de l'importance et de la dignité de leur art, en présence de tant d'admirables monuments qu'ils en trouvent à Rome, et de réserver au moins pour d'autres temps que celui de leurs études, les applications lucratives qu'ils pourront faire de leurs talents.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1840-1841, tome 13, p. 3-24 (1840)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1840, sculpture£ Notice créée le 06/03/2003. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Hélène Marraud.
Rédacteur
Hélène Marraud