Portrait présumé de Galiot de Genouillac

Vendu en 1973 en tant que portrait présumé de Galiot de Genouillac par l’école française du XVIe siècle, ce panneau pourrait en effet représenter le célèbre militaire et diplomate (1465-1546). L’identification se base probablement sur d’autres représentations connues de l’homme, comme l’émail donné à Léonard Limosin (Limoges, musées des Beaux-Arts, inv. 446) ou encore les dessins de Jean Clouet qui le montre plus jeune et imberbe (Chantilly, musée Condé, inv. MN 141). Nous aurions donc affaire à une œuvre réalisée vers la fin de sa vie, autour de la décennie 1530-1540, ce qui s’accorderait avec le costume, décrit comme étant noir avec de la fourrure brune, et le couvre-chef typique de ces années.

Le style du peintre est plus difficile à localiser précisément. Sa manière pourrait l’ancrer dans des terres tourangelles : il n’est pas sans rappeler des panneaux plus précoces de la région qui regardent des suiveurs de Jean Fouquet, comme le portrait d'un chanoine non localisé (voir les notices liées à « Anonyme actif en Val de Loire - 1ère moitié du 16e siècle »). Nous savons que Genouillac obtient de François Ier la seigneurie de Montrichard en 1516 et qu'il passait du temps à la cour vers Blois (J.-P. Amalric, « La fortune d’un homme de guerre de la Renaissance : Galiot de Genouillac (1465-1546) », Vivre et mourir en temps guerre - Quercy et régions voisines, Toulouse, 2013, p. 202 ). Les nombreuses charges qu’il avait sous sa responsabilité le forçait à en déléguer certaines : il désigne par exemple son cousin, Jean de Genouillac, seigneur de Vaillac, comme lieutenant général de Quercy dont il est lui-même le sénéchal. Nous pouvons également établir des parallèles stylistiques avec l’art de Jean Clouet dans la mise en page du portrait, bien que la définition des traits morphologiques s’en éloigne distinctement par son caractère plus modelé et moins hiératique.