musée du Château
Statue provenant de la caisse d'un retable (?)
Observation, Juliette Levy-Hinstin, 2013.
Sculpture taillée dans une demi-bille de bois (tilleul ?) avec éléments secondaires assemblés. Sciée sous la base ; cœur de l’arbre situé au centre, près de la face de la sculpture, et par conséquent non supprimé ; plusieurs fentes rayonnantes visibles sous la base, l’une au milieu de la face de la sculpture montant jusqu’au bord du manteau.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, deux cavités cylindriques (diamètre : 3 cm et 1,7 cm environ) ultérieurement comblées par des pièces de bois dont la surface présente des aspects différents (pour la plus grande, surface retaillée en même temps que le sommet de la tête ; pour l’autre, surface endommagée, enfoncée peut-être à coups de maillet) ; sous la base : une dizaine de petites cavités carrées (environ 0,3/0,4 cm de côté).
- Revers évidé avec une large gouge.
- Élément assemblé dès l’origine : petite pièce de bois arrondie à l’emplacement d’un nœud, dans le bas du manteau à senestre.
- Élément assemblé probablement dès l’origine : pour caler la sculpture, une pièce de bois (H. 0,2 cm) fixée par des clous en bas à dextre, présentant des traces de ripe et de gouge qui se poursuivent sur la base de la figure sculptée.
- Flipots (d’origine ?) dans la fente descendant du haut du voile jusqu’à la mentonnière.
- Traces d’outils visibles sur le sommet de la tête (ciseau dont le tranchant est irrégulier), près du bord senestre de l’évidement du revers (ripe), sur la base à dextre (ripe) et sur la base à senestre sillons creusés pour imiter un sol rocheux (petite gouge).
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques et réfections (effectuées probablement après le décapage) : en haut à dextre, éléments refaits sur la bordure du manteau et près de celle-ci ; une grande pièce rectangulaire, horizontale, de l’épaule droite à la mentonnière ; en haut à senestre, pièces rapportées dans les plis du manteau à côté du visage et sur son bord au niveau du buste ; à l’exception des pouces, doigts des mains refaits et assemblés, partie manquante à la base de l’index dextre dans le prolongement d’une grande fente sur la main droite ; plusieurs réfections en bordure du manteau dans la moitié inférieure de la figure ; plusieurs pièces rapportées et éléments manquants dans le bas du manteau et sur la base, notamment dans l’axe d’une grande fente centrale auprès du pied ; réfection, de taille trop réduite, de l’extrémité du pied.
- Intervention postérieure : barre métallique moderne vissée au revers.
Sculpture vraisemblablement polychromée à l’origine.
Bois décapé puis recouvert d’une couche teintée de cire ou de vernis, irrégulièrement assombrie et encrassée.
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étiquette endommagée
Cette statue appartenait probablement à un groupe de figures sculptées évoquant la scène de la Crucifixion au Golgotha (ou Calvaire, le « lieu du crâne »). La présence de la Vierge près de la croix où se meurt son fils n’est mentionnée que dans l’évangile de Jean (19, 25), mais elle est constante dans les représentations de la Crucifixion. Selon l’une des formules iconographiques récurrente au Moyen Âge, non narrative, la composition peut se réduire à quelques personnages : Marie et saint Jean entourent symétriquement le Christ en croix, la Vierge étant à dextre, en place d’honneur ; aux trois figures principales peuvent s’ajouter d’autres spectateurs de la Crucifixion, notamment sainte Marie Madeleine. La Vierge est inclinée à gauche, à supposer vers la croix centrale. Elle porte guimpe et voile, au bord finement plissé, qui couvre les cheveux selon l’habitude médiévale pour les femmes d’âge mûr. Vêtue d’une robe lâche et d’un manteau ample froncé posé sur la tête, autour de laquelle de gros plis sont formés par le tissu resserré à l’encolure par un galon. Ce manteau d’un type particulier, sorte de cape froncée sur les épaules, apparaît dans la seconde moitié du 15e siècle et se porte souvent au début du 16e siècle, habillant aussi bien les donatrices que les figures saintes ou mariales en écho à la mode du temps. Rarement à notre connaissance, le haut du vêtement couvre la tête comme sur la Vierge au Calvaire du château de Montaigu.
Souabe (Schwaben)
Origine inconnue. Collection Édouard Salin (Dammarie-sur-Saulx, 1889- Laneuveville-devant-Nancy, château de Montaigu, 1970), sculpture acquise à Novéant-sur-Moselle en 1931. Legs Suzanne Salin, épouse du collectionneur, 1967. Acceptation du legs par la Ville de Nancy, 1976.
n° 18 (art alsacien de la région de Colmar, seconde moitié du 15e siècle).
p. 134 (idem).
p. 144-147, n° 7 (Souabe (?), vers 1480-1490).