Skip to main content

[1845, peinture, rapport Institut primitif 3]Rapport primitif sur les envois de Rome des pensionnair [...]

Statut
Publiée
Contributeur
system
Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1845, peinture, rapport Institut primitif 3]
Rapport primitif sur les envois de Rome des pensionnaires en 1845, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
PAGE DE TITRE : Minutes des rapports de 1845 / Institut de France / Académie Royale des Beaux-arts / Le Secrétaire perpétuel de l'Académie certifie que ce qui suit est extrait du procès-verbal de la séance du samedi 4 octobre 1845. // Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par les pensionnaires de l'Académie Royale de France pour l'année 1844 / Par M. Raoul-Rochette, secrétaire perpétuel
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 04/10/1845
COMMENTAIRE : Il s'agit d'une version manuscrite sans biffures de la séance publique annuelle du 4 octobre 1845. Ce rapport présente de nombreuses différences d'avec la version imprimée.
Descriptions
Transcription : 
C'est toujours avec regret que l'Académie se voit dans l'obligation d'attacher quelques correctifs aux éloges qu'elle voudrait pouvoir accorder sans restriction aux travaux de nos pensionnaires de Rome ; mais l'intérêt même de leur avenir exige qu'elle ne leur épargne aucun des conseils qui peuvent les prémunir contre les effets d'une négligence funeste, ou contre les écarts d'un goût mal dirigé. // M. Hébert / L'ensemble de l'envoi de la peinture n'est pas aussi satisfaisant qu'on aurait pu l'espérer. Il s'y trouve une lacune fâcheuse, celle du tableau qui doit être le couronnement des travaux du peintre pensionnaire mais dont on ne peut faire un sujet de reproche à M. Hébert, puisque l'accident cruel dont il a été victime à Florence a seul empêché cet artiste plein de zèle de satisfaire à cette partie de ses obligations. Il a pu du moins terminer sa copie, qui est le travail de quatrième année, et qui représente la Sibylle de Delphes, d'après la fresque de Michel-Ange à la chapelle Sixtine. Il n'y a que des éloges à donner à cette copie pour son exécution. Elle est bien dans le caractère de l'original. Quant à l'esquisse qui est généralement dans un sentiment fin, bien qu'elle manque du caractère grec du sujet, on regrette d'être obligé de dire que la figure d'Orphée qui était pourtant le personnage principal, est froide et insignifiante. // M. Brisset / M. Brisset a choisi, pour sa copie ouvrage de quatrième année un fragment de la bataille de Constantin de la salle de ce nom au Vatican ; et sans doute pour éviter les imperfections que peut offrir une copie à l'huile d'après une peinture à fresque, il a exécuté cette copie au crayon de plusieurs couleurs et à l'estompe ; sans paraître songer que ce mode d'opérer pouvait avoir l'inconvénient grave de rendre cet ouvrage qui appartient au Gouvernement, et qui doit rester, comme morceau d'étude dans quelqu'un de nos musées, sujet à une prompte et presque inévitable destruction sauf cette observation, on ne peut s'empêcher de reconnaître que la copie de M. Brisset est faite avec beaucoup de soin et de talent, bien qu'il soit permis de dire que le caractère du dessin, propre à la fresque originale, y parait affaibli. Mais d'ailleurs c'est un travail exécuté avec toute la conscience possible, qui forme un très beau dessin, et qui pour ce rapport ne mérite que des éloges. / L'esquisse du même artiste, Oreste poursuivi par les furies est loin d'avoir satisfait au même point l'Académie. Cette esquisse offre une composition malheureuse, privée du caractère et du style que comportait le sujet, et, nous le disons à regret, l'exécution ne rachète pas ce défaut. // M. Lebouy / M. Lebouy devait une figure peinte d'après nature et il a cru remplir le voeu du règlement, en envoyant un tableau de sa composition qui renferme un grand nombre de figures, de proportion naturelle. C'est là une erreur malheureuse, contre le retour de laquelle l'Académie ne saurait trop prémunir les jeunes artistes qui seraient disposés à y tomber, et qui croiraient qu'un excès de zèle mal entendu justifie l'affranchissement des devoirs qu'ils ont à remplir. Cette observation s'applique d'autant plus à M. Lebouy que son tableau est d'une grande faiblesse, qu'il manque tout à fait d'étude, en même temps qu'il annonce une assurance irréfléchie, et qu'il prouve combien il eut été mieux dans l'intérêt de l'artiste, d'employer aux études sérieuses qui lui étaient demandées, le temps qu'il consumé dans un tableau si peu d'accord avec les espérances qu'il avait données par son tableau de prix, et que l'Académie se plaît encore à conserver. // M. Biennoury / M. Biennoury devait pour son travail de deuxième année une figure d'étude de grandeur naturelle, et le tableau qu'il a envoyé devait représenter plutôt qu'il ne représente en effet, une nymphe antique conçue dans les données du style grec. Mais, à ne considérer que la figure en elle-même, on trouve à louer dans cette étude de la puissance de ton, et beaucoup d'harmonie, de la vérité dans le rendu des chairs et une draperie d'une exécution habile quoique de mauvais goût. En résumé, il y a dans la figure d'étude de M. Biennoury, un travail d'exécution qui signale un progrès remarquable. / Dans son tableau dont le sujet était grec, l'artiste a cherché davantage à se tenir dans les données antiques, et il en a approché assez, pour mériter pareillement des éloges. Mais, on regrette d'avoir à dire que ce tableau manque de la grandeur et de la simplicité antique surtout dans la figure de femme dont la tête est faiblement dessinée et d'intelligence dans l'effet général. L'Académie blâme aussi la proportion fausse des figures. // M. Damery / L'Académie se voit toujours avec peine dans l'obligation d'ajouter quelque correctif à des éloges qu'elle voudrait toujours pouvoir accorder sans restriction, on peut juger de la satisfaction dont elle jouit, lorsqu'elle se trouve en présence d'un ouvrage, qui donne pour la destinée d'un artiste la plus légitime espérance. C'est le sentiment que lui a fait éprouver la figure d'étude de M. Damery. Dans cette étude qui est le premier fruit des travaux à Rome de ce pensionnaire, on trouve à louer en général une excellente direction dans les études, on y voit un artiste qui cherche la vérité sans se séparer de la noblesse, il y a tout à la fois de l'étude et de l'art dans ce tableau et, sous le rapport de l'exécution, la partie supérieure de la figure a spécialement droit à des éloges. C'est, on le répète, un bien vif sentiment de satisfaction qu'a éprouvé l'Académie à la vue d'une étude qui annonce tant d'avenir, précisément parce que cette figure montre une grande naïveté de talent jointe à beaucoup de conscience et de soin. // M. Lanoue [sic] / Le paysage de M. Lanoue [sic] offre des progrès sur ses études précédentes. Mais on doit prémunir l'auteur contre des défauts dont il n'a pas su encore se corriger, contre une égalité de touche et une monotonie d'exécution qui nuisent beaucoup à l'effet de ce tableau, où l'on doit reprendre encore le manque d'air et la lourdeur de ton. / Généralement, la tendance des travaux, telle qu'elle résulte de l'envoi est satisfaisante, en ce qu'elle montre chez les artistes une disposition à s'affranchir des idées systématiques et à travailler du mieux qu'ils peuvent, dans une manière qui leur est propre. A côté des défauts qu'on a signalés, cette tendance donne des espérances et l'Académie ne saurait trop l'encourager.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 32
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1845, peinture3£ Notice créée le 04/07/2018. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter