Bas-relief appliqué sur la face interne du volet senestre d’un retable.
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
- Observation, Juliette Levy-Hinstin, Sophie Guillot de Suduiraut, Pantxika Béguerie-De Paepe, 2021.
Bas-relief composé de deux planches de bois (tilleul) assemblées verticalement par collage (planche dextre L. 21,5 cm ; planche senestre L. 17 cm).
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sous la base, deux entailles (L. 1 cm chacune) distantes de 0,8 cm ; sur la tête, plusieurs cavités (traces d’étau ?).
- Éléments assemblés à l’origine : la lame de l’épée (disparue) insérée dans une rainure et maintenue par une cheville, dont il reste le trou, au-dessus de la garde, dans le revers du manteau.
- Traces de fixation du relief sur le volet du retable (?) : clou forgé dans le bas à dextre (diamètre 1 cm) ; trou (diamètre 0,5 cm) dans le bas au centre ; près du bas du manteau, à dextre un trou, et à senestre un manque, sans doute à l’emplacement d’un autre trou, en pendant du dextre ; clou de section carrée (0,8 x 0,8 cm) sur la tête.
- Forte attaque d'insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : partie dextre du chapeau et des cheveux ; bord de l’épaule droite et du haut du bras, bord dextre du cœur ; lame de l’épée ; extrémité senestre du pan du manteau ; partie inférieure du relief endommagée : bords du sol, angles inférieurs et extrémité du pied gauche, percement à senestre sous le manteau ; éclats au bord du manteau, sur les plis et la main droite.
- Interventions postérieures : au revers, traces de fixation par des clous ou des vis (notamment trois au revers de la tête, cinq en bas au centre) ; sur la face, au bord inférieur du manteau, un comblement ovale (3 x 2 cm) correspondant au revers à une cavité (0,5 cm x 0,3 cm environ ; d’origine ?).
Polychromie d’origine avec reprises locales.
Polychromie d’origine :
Préparation blanche (débordant légèrement au revers).
- Manteau, bride du manteau et col de la robe, cœur (avec croix en glacis rouge), pommeau et quillons de l’épée : bol, or.
- Bordure (H. 4 cm environ) dans le bas du manteau, délimitée par une ligne incisée dans la dorure : couche blanche avec motifs végétaux tracés a sgraffito.
- Revers du manteau : bol, argent, glacis vert.
- Robe : décors en relief moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués » (vestiges).
- Chapeau, chausses : bol, argent, glacis jaune.
- Chaussures : rouge mat, glacis rouge.
- Fusée de l’épée : sous-couche orangée, rouge vif, glacis rouge (?).
- Sol : vert mat avec rehauts de vert-jaune clair pour évoquer des touffes d’herbe, glacis vert.
- Cheveux : restes de mixtion ?
- Carnations : rose ; rose plus soutenu sur les joues ; bouche rouge ; yeux : iris ocré cerné de noir, ligne noire au bord de la paupière supérieure, sclérotique blanc bleuté ; sourcils : ligne noire avec petits coups de pinceau au bord supérieur ; mains : veines bleutées et ongles cernés de brun.
Le cœur que tient le saint dans sa main droite permet d’identifier Pancrace, jeune homme issu d’une famille noble de Phrygie, martyrisé à Rome à l’âge de 14 ans au début du 4e siècle. Mené devant l’empereur Dioclétien, qui lui rappelle qu’il est encore un enfant facile à tromper et lui demande de renoncer à sa foi chrétienne, Pancrace répond : « Bien que mon corps soit celui d’un enfant, je porte en moi le cœur d’un vieillard, et par la vertu de notre Seigneur Jésus-Christ, la terreur que vous inspirez n’a pas plus d’effet sur nous que cette image que nous voyons […] » (Jacques de Voragine, La Légende dorée, traduction et présentation Alain Boureau, Pascal Collomb, Monique Goullet et al., Paris, Gallimard, 2004, p. 410).
L’empereur fait décapiter Pancrace. Une épée, l’instrument du martyre, est ainsi représentée dans la main droite du saint. Son jeune âge est indiqué par l’aspect juvénile de son visage imberbe, ses cheveux longs et bouclés, et son habit court. Son statut social élevé est souligné par l’élégance des vêtements civils à la mode dans les premières décennies du 16e siècle, manteau à large col et grandes manches, chapeau aux bords relevés et chaussures basses à bout arrondi.
Rhin supérieur (Oberrhein), Colmar.
Provient de l'église de Gueberschwihr (Haut-Rhin). Collection Edmond Fleischhauer (Strasbourg, 1812- Colmar, 1896). Legs Edmond Fleischhauer, n° 142, 1896.
Saint Pantaléon provenant de l'église de Gueberschwihr, conservé à la mairie de Gueberschwihr.
Le Saint Pancrace et un Saint Pantaléon provenant de l'église de Gueberschwihr, conservé à la mairie (bois polychromé, H. 97 cm ; L. 34 cm : P. 25 cm), proviennent peut-être du même retable (Béguerie, Pantxika. « Un atelier de sculpteurs à Colmar au début du XVIe siècle », Annuaire de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Colmar, 1993, p. 23).
p. 73-74, n° 51 (un noble chevalier, fin du 16e siècle).
p. 54 (Saint Sigismond, gothique tardif).
p. 212, n° 99 (Saint Pancrace ?, 16e siècle).
œuvre en rapport : Saint Pantaléon, mairie de Gueberschwihr