Sculpture provenant de la caisse d'un retable.
Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Juliette Levy-Hinstin, 2021.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul ?) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, cavité cylindrique (Diamètre 3 cm environ) comblée ultérieurement par une pièce de bois ; plusieurs cavités (d’origine ?) sous la base.
- Éléments assemblés à l’origine : main gauche de la Vierge, bras droit de l’Enfant.
- Base à six pans.
- Percement involontaire lors de la taille : bas du manteau à senestre.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : deux pétales de la fleur senestre sur la couronne ; quelques éclats sur la couronne, les cheveux, le manteau, le bord de la base.
- Interventions postérieures : restitution des doigts du pied droit de l’Enfant, de son sexe (partiellement), de la phalange médiane du majeur de la main droite de la Vierge, de la partie dextre de la base ; sous la base, cavités pour des vis et ajout à senestre d’une cale en bois fixée par des clous.
Traces de la polychromie d’origine ; restes mêlés de deux polychromies postérieures actuellement visibles.
1.Polychromie d’origine :
Incisions sur le bois (pour faire adhérer la préparation). Préparation blanche.
- Manteau : bol, or.
- Robe de dessous : rouge mat, glacis rouge.
- Robe : préparation blanche actuellement visible
- Lune : restes de mixtion ?
- Carnations : restes de rose pâle (d’origine ?).
2.Polychromies postérieures :
- Robe de dessous : gris ?
- Manteau : bleu clair ; bleu sombre.
- Cheveux et couronne : brun
- Carnations : rose.
La Vierge à l’Enfant debout sur un croissant de lune est identifiée à la Femme de l'Apocalypse : « le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête » (Apocalypse, 12, 1). Ce type iconographique, répandu en Allemagne à la fin du Moyen Âge, évoque la croyance en L'immaculée Conception (Marie conçue exempte du péché originel). La lune, astre maléfique, est le signe des égarements du monde terrestre que domine la Vierge. La lune est ici représentée sous la forme, usuelle au Moyen Âge, d’un croissant enserrant un visage humain qui peut évoquer Ève ou le démon : la Vierge est considérée comme la « nouvelle Ève » qui écrase la tête du serpent tentateur, selon la prédiction de la Genèse (3, 15).
Allemagne du Sud
Origine inconnue. Collection de Mme Pollack, Paris. Don Robert Heitz, conservateur-adjoint des musées de Strasbourg, 1969.
p. 4, n° 19 (Rhin inférieur, Cologne, 2e moitié du 15e siècle)