Sculpture provenant de la caisse d’un retable.
- Étude et restauration, Anne Portal, 1995.
- Analyses de la polychromie, Sylvie Colinart, Laboratoire des musées de France, 1995.
- Identification du bois, Elisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2005.
Sculpture taillée dans un quart de bille de bois (tilleul) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité cylindrique (diamètre 2,6 cm ; profondeur : 3,6 cm) et deux percements (diamètre : 0,8 cm ; 1 cm) ; sous la base, deux percements (diamètre : 1,2 cm), trois petits percements (0,4 cm) et trois étroites entailles (L : 1,1 cm).
- Revers évidé à l’herminette.
- Éléments assemblés dès l’origine : main droite ; les cornes du diable (manquantes) ; une pièce de bois rapportée au revers, à l'arrière de la jambe gauche.
- Quelques fentes comblées par des flipots ou consolidées par de la toile encollée.
- Les pieds du diable ont été retaillés à l'origine, probablement pour réduire la largeur de la sculpture et l'adapter ainsi à son emplacement dans la caisse du retable : la coupe franche de l'extrémité des pieds indique qu'ils venaient buter contre le côté dextre.
- Attaque d'insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : extrémité de l’index de la main droite ; une petite partie du livre ; les cornes du diable ; nombreux éclats, notamment au bord du manteau.
- Interventions postérieures : une pièce de bois clouée au revers, à hauteur du cou ; élément cassé et recollé du bord du manteau, à senestre ; base complétée à senestre par une pièce de bois.
Polychromie d'origine lacunaire et assombrie, avec interventions postérieures.
1. Polychromie d’origine :
Pièces de toile collées par endroits sur les nœuds et les fentes du bois.
Préparation blanche (sulfate de calcium, colle protéinique) ; les carnations ont reçu une deuxième préparation (carbonate de calcium, colle protéinique), elle-même recouverte d'une fine couche de liant organique.
- Manteau : bol ocre rouge, or ; certaines parties peu visibles du manteau ne sont pas dorées.
- Revers du manteau : bol orangé, feuilles métalliques (?).
- Bonnet d'abbé : bol brun, feuilles métalliques (cuivre dans le prélèvement examiné), glacis rouge ou brun.
- Revers du capuchon, couverture du livre : sous-couche orangée (minium), couche rouge vif (vermillon).
- Robe : décors en relief moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués », dorés avec motifs en glacis rouge.
- Diable : vert, jaune et rouge (polychromie d'origine ?).
- Sol : or, glacis vert.
- Barbe et cheveux : gris.
- Carnations : rose (blanc de plomb, avec pigments rouges ou bleus aux abords de la barbe) ; yeux et sourcils : brun.
2. Interventions postérieures :
- Revers du manteau : préparation (calcaire dolomitique), bleu.
- Bonnet d'abbé, sol, chaussures : brun sombre.
Saint Antoine, l'ermite du désert d'Égypte dont les reliques apportées en Dauphiné sont à l'origine de la fondation de l'ordre hospitalier des Antonins, est figuré selon le type iconographique habituel. Il porte une longue barbe et un bonnet d'abbé, une robe et un manteau à capuchon des moines ermites, et il tient le livre de la règle de l'ordre dans sa main gauche. De la droite, il ne tient pas le tau ou la crosse abbatiale comme à l'accoutumée, mais il esquisse un geste de bénédiction vers le petit diable à ses pieds, qui prend la place du cochon, son attribut traditionnel. Ce démon, que le saint terrasse de son pied droit, fait allusion aux tentations qui assaillirent l'ermite dans le désert. Cette variante iconographique est fréquente à la fin du Moyen Âge dans le Rhin inférieur, la Westphalie et les régions du nord de l'Allemagne, alors qu'elle est rare dans le sud. Dans les représentations, saint Antoine, le saint guérisseur de la maladie provoquée par l'ergot du seigle (le feu de saint Antoine ou mal des ardents), vénéré aussi comme guérisseur des pestiférés, peut être associé à saint Roch, invoqué contre les épidémies de peste.
Autriche, Carinthie (Kärnten)
Origine inconnue. Commerce de l'art, Paris. Acquisition, 1995.
p. 6, n° 15 (notice de Sophie Guillot de Suduiraut : Carinthie, vers 1510-1515).
(ateliers de Carinthie (Autriche), vers 1510-1515).
p. 47-52, n° 13 (Carinthie, vers 1510-1515).
Textes validés - déf (février 2021)