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[1841, sculpture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de sculpture de 1841TYPE : rapport d [...]

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Dernière modification
02/12/2021 03:38 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1841, sculpture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de sculpture de 1841
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Institut de France // Académie Royale des Beaux-Arts // Rapport sur l'envoi des pensionnaires du Roi à Rome pour l'année 1840, fait à l'Académie par les diverses sections et approuvé par l'Académie.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1841
Descriptions
Transcription : 
[f°2] M. Bonassieux. L'envoi de M. Bonassieux se compose de trois morceaux d'un mérite bien inégal ; d'une tête d'étude, d'une esquisse, et d'une statue en marbre. La tête d'étude manque du caractère que l'artiste a voulu sans doute lui donner, en lui mettant une couronne murale ; les cheveux sont traités dans un goût moderne qui ne s'accorde pas avec l'idée antique d'une ville personnifiée. Le style n'est pas non plus assez en rapport avec le sujet ; mais, considérée en elle même, cette tête offre assez de mérite, bien qu'on puisse y désirer plus d'étude. L'esquisse n'offre rien du sentiment et du style que devrait avoir un [f°2bis] sujet grec ; la composition en est malheureuse sous tous les rapports. Ce travail de M. Bonassieux semble n'avoir rien de sérieux, et cet artiste devait s'exposer moins qu'un autre au reproche d'avoir envoyé une esquisse qui répond si mal aux obligations du pensionnaire et au talent de l'auteur. Mais M. Bonassieux a repris tous ses avantages dans sa figure en marbre, où l'on ne peut du moins lui reprocher de n'avoir pas mis tout ce qu'il possède de sentiment et tout ce qu'il a acquis de savoir. Sous le titre de l'Amour fidèle, M. Bonassieux a représenté l'amour dans l'attitude de se couper les ailes. Ce n'est peut être pas là une idée bien antique ; mais, ce qui vaut mieux, il y a quelque chose d'antique dans la figure elle même. La composition en est originale et gracieuse ; l'exécution, pleine de vérité, se distingue par beaucoup de finesse jointe à beaucoup d'élévation. C'est donc une statue très remarquable et à laquelle l'Académie se plaît à décerner tous ses éloges, trop faible indemnité pour le malheur qui, du moins, n'a frappé qu'un seul ouvrage de l'artiste, et qui laisse entier l'avenir de gloire promis à son talent. M. Ottin. Dans la composition de son Hercule, M. Ottin n'a fait que reproduire une donnée antique. A cet égard, il n'y a donc aucun mérite d'invention de sa part. Mais cet Hercule ne pose pas bien ; le haut du torse est trop reculé en arrière ; le travail entier de la figure est lourd et maniéré, et la tête est d'un type commun. Le personnage représenté par M. Ottin n'offre que l'exagération des formes d'Hercule, sans avoir rien du caractère élevé et noble de ce personnage. M. Chambard. La figure de M. Chambard n'est qu'une réminiscence d'une statue antique, et malheureusement, d'un antique médiocre. La figure est trop rejetée en arrière ; ce qui lui donne un mouvement faux, le torse est rond et mou, et les bras manquent totalement de vérité et d'étude. La tête, qui est trop copiée de l'antique, est mal attachée au torse ; mais il y a du mérite dans les cuisses et dans les jambes, quoiqu'on puisse y trouver à redire aussi dans l'imitation trop précise de l'antique. M. Vilain. Le bas relief de M. Vilain n'a rien du caractère et du style qui conviennent au sujet. L'action qu'il a voulu rendre n'est pas comprise. Le Thésée, qui devait être représenté comme un adolescent, est un homme fait, sans aucune des formes d'un jeune héros ; c'est une figure d'Académie, qui manque tout à fait d'élévation. La composition entière est froide et sans intérêt ; et la figure d'Aethra est empruntée d'un bas relief antique. Pour tout dire, c'est un ouvrage qui n'offre ni sentiment ni étude, et qui prouve que l'auteur n'a même pas cherché à se bien rendre compte des [f°3] principales conditions du sujet qu'il se proposait de traiter. M. Gruyère. En choisissant pour sujet de sa copie, le célèbre Faune du Capitole l'une des répétitions antiques du Faune de Praxitèle, l'artiste avait déjà fait preuve de jugement et de goût. Quant à ce qui lui est propre, l'exécution même de la figure, on n'a que des éloges à donner à son travail. La statue antique est reproduite dans le marbre de M. Gruyère, avec toutes les qualités qui la distinguent ; et l'on doit savoir gré à l'artiste d'avoir, en restaurant le bras droit qui manque à l'original, substitué de son propre travail un bras dont l'exécution répond assez bien au mérite de l'antique. C'est une des meilleures copies d'après l'antique, qui aient été exécutées par nos pensionnaires ; et l'Académie n'a, sous tous les rapports, que de la satisfaction à exprimer. M. Vauthier. En choisissant pour sujet de sa copie un bas-relief antique, trop dégradé, pour qu'il n'y eût pas beaucoup à faire, afin de rendre cette copie satisfaisante, le jeune artiste s'est exposé à un danger dont il n'a pas su se tirer aussi heureusement qu'on pouvait le désirer ; car, d'ailleurs, on ne peut que lui savoir gré de cette intention même de s'exercer sur un antique, où il y avait beaucoup à restaurer. Du reste, la copie de M. Vauthier n'est pas sans mérite ; il y a de la naïveté dans le travail, et assez de fidélité dans le rendu ; mais un peu de faiblesse et de timidité dans l'exécution. L'Académie croit qu'il est de son devoir de prémunir nos jeunes statuaires contre l'entraînement qui les porte à exécuter en marbre des modèles, qui n'ont pas encore subi l'épreuve rigoureuse et nécessaire de l'exposition publique. Le marbre, cette matière si précieuse, qui nous a transmis tant de chefs-d'oeuvre de l'antiquité, semble ne devoir servir qu'à rendre des travaux sérieusement conçus et étudiés de même, dignes, en un mot, de passer à leur tour à la postérité ; et non pas de ces premières pensées, qui ne peuvent toujours offrir la réunion des qualités qu'exige l'exécution en marbre. C'est un conseil que l'Académie adresse à nos pensionnaires, et qui lui est dicté par l'intérêt même qu'elle prend à leur gloire et à leur fortune.
Localisations
Cote / numéro : 
20190056/1-1, fol. 1-6
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 
p. 264 (Ottin), p. 273, p. 274, p. 278 (Bonnassieux), p. 288 (Chambard), p. 292 (Vilain), p. 295 (Gruyère)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1841, sculpture£ Notice créée le 08/03/2003. Notice modifiée le : 17/11/2017. Rédacteur : Hélène Marraud.
Rédacteur
Hélène Marraud