Portrait d'une femme de 29 ans

Non signé, ce grand portrait de femme a été attribué de façon convaincante à Étienne de Martellange par Jean Boyer dans son article fondateur de 1971. Aujourd’hui non localisé, il est apparu pour la dernière fois sur le marché londonien, après un passage au Danemark dans les années 1950 (documentation Charles Sterling, Département des peintures, Musée du Louvre). Si nous ignorons l’identité de la femme représentée, l’inscription en latin nous donne la date de 1577, alors qu’elle était âgée de 29 ans. Étienne de Martellange est installé depuis plusieurs années à Lyon à cette époque, et a déjà fait ses preuves en tant que portraitiste apprécié d’une certaine clientèle lyonnaise et dauphinoise. Son costume la situe parmi une classe sociale aisée, à l’instar des autres commanditaires du peintre. La jeune femme arbore une coiffure en raquette typique de l’époque, tout comme sa collerette ouverte sur le décolleté. Son geste de la main gauche, qui semble désigner un élément hors-champ, combiné à son regard dirigé dans la même direction, pourraient suggérer que nous avons affaire à un pendant de diptyque, peut-être réalisé à l’occasion d’un mariage. Le tableau est intéressant à plus d’un égard, notamment par le fait qu’il s’agit du plus grand portrait connu de l’artiste. Ces dimensions imposantes lui permettent de représenter la figure presque en pied, un fait rare dans le corpus, dans une pose monumentale. Nous reconnaissons toutefois aisément la manière de Martellange, en particulier ses traits morphologiques, comme le nez de la femme qui suit le même modèle que celle de 1566 (localisation inconnue).

AETATVS SV. 29

ANNO 1577