Tête de Christ, fragment d’une statue représentant le Christ en croix, dont le crâne lisse était coiffé d’une perruque en cheveux naturels.
- Identification du bois, Aubert Gérard, 1983.
- Étude et restauration, Pascale Klein, Institut Français de Restauration des Œuvres d’Art, 1983.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Damien Berné, Laurence Brosse, 2023.
Sculpture fragmentaire taillée dans une pièce principale de bois (tilleul) avec éléments assemblés.
- Revers évidé à la gouge.
- Trace de fixation dans l’étau de l’établi (?) : sur le dessus du crâne, un percement (diamètre : 2,5 cm environ) comblé par une pièce de bois entourée de bandes de parchemin ou de papier.
- Partie ajourée d’origine : bouche ouverte.
- Éléments assemblés à l’origine : au revers, une pièce évidée (manquante) formant la partie arrière du crâne, assemblée aux bords de l’évidement par deux tenons (2 cm X 2,3 cm environ) dont celui côté dextre encore en place ; une petite pièce de bois (5,5 cm X 2 cm environ) (jouxtant des fibres végétales noyées dans la préparation) sur le bord supérieur senestre de l’évidement ; une « perruque » en cheveux naturels (manquante) coiffait le crâne lisse ; couronne d’épines (manquante).
- Traces de fixation de la perruque : sillons (L. 0,8 cm environ) légèrement creusé à la gouge au-dessus du front après la pose de la polychromie, l’une semi-circulaire et l’autre perpendiculaire à cette dernière, au centre du dessus du crâne, un entaille (2 cm X 0,5 cm environ) ayant peut-être servie à fixer la « perruque ». ; deux percements, côté gauche à hauteur de la tempe : un percement ovale (2,5 cm X 1 cm environ) et un autre circulaire (diamètre 1 cm environ) de fonction indéterminée en lien avec la fixation des cheveux ?).
- Traces de fixation de la couronne d’épines : trois clous, l’un visible au milieu du front, les deux autres sont sur chaque.
- Fentes : sur le menton ; sur la partie supérieure de la tête, comblée par un flipot.
- Forte attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive). Surface du bois très endommagée par les galeries et les trous d’envol des insectes sur le dessus du crâne.
- Manques : bord dextre de la partie avant de la tête ; les parties assemblées (cheveux, couronne d’épines et partie arrière de la tête).
- Interventions postérieures : traces de retaille à la gouge sur le sourcil droit, le milieu du front et sur le dessus du crâne, éventuellement lors de la dépose du Christ et de son démembrement ; au revers, cavité cylindrique (diamètre 0,5 cm) sur le bord supérieur de l’évidement.
Restes de la polychromie d’origine et d’une polychromie postérieure.
1.Polychromie d’origine :
Toile (lin) encollée sur l’ensemble de la sculpture à l’exception des yeux, des ailes du nez et la barbe.
Préparation blanche (carbonate de calcium).
- Carnations : blanc rosé (blanc de plomb, minium ?).
- Coulures de sang :rouge vif (vermillon).
- Lèvres : beige rosé (blanc de plomb, minium ?).
- Paupières : rose (blanc de plomb, minium ?)
- Yeux : iris brun clair, avec larges cernes vert (vert de gris ?).
- Sourcils, moustache : brun clair.
- Barbe : brun sombre.
2.Polychromie postérieure :
- Carnations : beige rosé (blanc de plomb, pigments).
- Lèvres : supérieure, beige rosé ; inférieure, beige rosé et vert.
- Coulures de sang : rouge orangé.
- Paupières : beige rosé ; bord de la paupière supérieure brun ; bord de la paupière inférieure rose.
- Yeux : blanc de l’œil rosé, iris noir avec larges cernes vert (terre verte ?).
- Sourcils, moustache : brun foncé.
Cette tête appartenait à un Christ en croix grandeur nature. Le caractère réel et pathétique de la sculpture était à l’origine accentué par le port d’une perruque en cheveux véritables et d’une couronne de branches épineuses naturelles (éléments manquants). La bouche entrouverte, les traits émaciés et les coulures de sang sur les carnations livides du crucifié (polychromie renouvelée) augmentent encore l’expressivité du visage.
Nuremberg (Nürnberg), Franconie (Franken)
Origine inconnue. Ancienne collection Marcel Cogniet (1857-1914), legs Marcel Cogniet, 1914.
« […] très belle tête de Christ en bois sculpté du XVème siècle attribuée à Albert Dürer […] ».
« Tête de Christ. Art allemand. Fin du XVe siècle […] provenant d’un crucifix ou d’une mise au tombeau […] La barbe est courte et sculptée, mais la moustache et la chevelure manquent comme si la figure avait été autrefois garnie de postiches ».
p. 8, n° 28 (« Masque du Christ paraissant provenir d’une Mise au tombeau. Sculpture en ronde-bosse, peinte sur toile et apprêt, se complétait vraisemblablement de postiches et de draperies. Bois de tilleul. Art espagnol, ou de l’Allemagne du Sud. Vers 1500 »).