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Godefroy le Batave

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cscailli
Dernière modification
11/10/2023 10:21 (il y a environ 1 an)
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Godefroy le Batave
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Peintre actif dans l’entourage de Louise de Savoie entre 1516 et 1530, il illustra des textes écrits par François Demoulins ou traduits par Symon Bourgouyn et peut-être aussi des Heures conçues par Geoffroy Tory. Il est qualifié de « batave », c’est-à-dire néerlandais, et même vraisemblablement des environs de La Haye, dans une inscription qui conclut le dernier volume des Commentaires de la guerre gallique et l’associe à un compatriote de Kampen, le théologien Albert Pigghe, et c’est à partir des signatures « Godefroy » portées en toutes lettres au folio 52 de ce même ouvrage et au folio 108 v° de celui des Triomphes de Pétrarque que l’on a reconstitué son œuvre de dessinateur et miniaturiste. L’écriture des dessins dont il orna en 1516 le manuscrit Dominus Illuminatio mea (Bnf, fr.2088) s’accordent assez avec une origine des Pays Bas du Nord (leur écriture à petits traits évoque celle de Jacob Cornelisz van Oostsanen (voir La communion, Berlin, Kupferstichkabinett, Kdz 4404) . Son style laisse ensuite deviner des contacts importants avec la culture anversoise qui n’exclut pas pour autant une connaissance vraisemblable de l’art mantouan.
On ne connait rien de précis, ni de son identité, ni de son origine, ni même de son lieu d’activité, qui n’était pas forcément Paris car il fut manifestement très proche de François Demoulins, précepteur de François Ier puis son Grand Aumônier gravitant entre son Poitou natal et la vallée de la Loire (Parot et Fourrier, 2012, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01194182) et dont les scribes n’appartenaient pas aux scriptoria parisiens. De nombreuses hypothèses d’identification ont été avancées, à commencer par une confusion avec l’imprimeur-libraire Geoffroy Tory, pourtant originaire de Bourges . Certaines se fondent simplement sur le G initial de son nom : rapproché du Guy le Flamenc cité parmi les miniaturistes de Louise (Cité par Couderc, 1910. Ce peintre assura en fait l’enluminure des majuscules des Chants royaux copiant les Puys d’Amiens et destinés à Louise de Savoie (Bnf fr. 145), dessinés à Amiens par Jacques Platel puis peints à Paris par Jean Pichore), ou du G qui apparait sur un seul des très nombreux dessins enluminés par le Maître du Monstrelet de Rochechouart . D’autres s’appuient plus précisément sur l’analogie entre Godefroy et Geoffroy, qui avait justifié la confusion avec Tory, et se portent sur Guillaume Godefroy, peintre qui, à Paris en 1532, choisit Jean Clouet pour parrain de sa fille Claude, ou encore sur Geoffroy Dumonstier, qualifié d’« excellent enlumineur et peintre » du roi , que rien pourtant ne rattachait aux Pays-Bas. Enfin, le « R » associé au « G » de part et d’autre d’une corne d’abondance dans une petite miniature emblématique de Louise de Savoie, au début du troisième volume des Commentaires de la Guerre Gallique (Chantilly , Musée Condé, Ms 764, fol. 4 v°) a d’abord été interprété comme l’initiale du mot néerlandais « rust », signifiant repos, et parfois associé aux lézards, dont Godefroy accompagne régulièrement son monogramme , puis plus récemment rapproché de la mention d’un « Gaudefroy de la Rye », de profession non précisée, couché sur les comptes de Louise de Savoie de 1522 . D’une part Rye pourrait être un toponyme, Rijen étant une localité près de Tilburg et la Rije étant une des rivières de Bruges , et d’autre part le patronyme de van der Ryt se trouve dans les archives anversoises entre 1470 et 1505 . Les listes de peintres inscrits à la gilde d’Anvers, où Godefroy put passer comme apprenti, ont été récemment relues dans l’optique de l’y trouver : un Goyvaert van Luycke (de Liège ?) devint maître en 1508 et prit un élève en 1510 ; à la même date de 1510, un Goyvaert Dux devint apprenti chez Albrecht ; enfin, en 1522, Adriaen van Overbecke prit Goyvaert van Roye comme apprenti. Cette dernière mention aurait tout pour plaire si elle datait de 1512 et non de 1522 .
L’identité de Godefroy le Batave reste donc énigmatique et son œuvre pour l’instant réduit à des dessins et des miniatures. Il est, comme le Maître d’Amiens, un des plus habiles artistes originaires des Pays Bas du Nord et marqués par le maniérisme anversois actifs en France au début du règne de François Ier.
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source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)