Amphore panathénaïque attique à figures noires

Catalogue de la vente Noël des Vergers, n° 99

A : Athéna Promachos répétée deux fois.

B : un homme enlevant une femme dans un quadrige (Borée et Orithie ?). Au-dessus, buste ailé et voilé émergeant d'un nuage.

Description du catalogue de vente Noël des Vergers (1867) :

99. — Double amphore panathénaïque à tableaux.

Vulci. Fouilles de 1857.

Hauteur, 0m,68.

Cette amphore se distingue, non-seulement par ses proportions insolites, mais, de plus, par la double image de Minerve, dont la présence n'est pas l'effet d'une restauration. L'inscription habituelle ΤΟΝ ΑΘΕΝΕΘΕΝΑΘΛΟΝ (των Αθηνηθεν αθλων) est aussi deux fois répétée.

La dualité de Minerve a été l'objet de plusieurs savantes dissertations (J. de Witte, Bulletin de l'Acad. roy. de Bruxelles, t. VIII, part. I, p. 28. — Cat. d'une coll. de vases (Canino), n° 126.— Ch. Lenormant et de Witte, Élite des monum. cér., t. 1, p. 296 et pl. XC.— Adr. de Longpérier, Revue numismatique, 1re série, 1843, p. 424. Éd. — Gerhard, Ann. de l'insl. arch., 1835, p. 39. — Zwei Minerven, zum Winckelmannsfest. Berlin, 1848, in-4°, pl. — Cf. l'opinion de M. Welcker, Bullet. lnst. arch., 1846, p. 100). Mais il ne faut pas chercher ici, à la présence de deux Minerve, une signification religieuse. Encore moins faut-il l'attribuer au caprice du peintre ou à une exigence d'ornementation. Le caractère, pour ainsi dire officiel, des amphores panathénaïques nous montre que c'est une indication de la valeur double du prix (N. des Vergers, l'Étrurie et les Étrusques, t. III, p. 5), et cette hypothèse s'accorde parfaitement avec la grandeur du vase.

Parties restaurées.

Revers. La peinture qui décore cette face est l'invention d'un restaurateur trop ingénieux. Il n'y a d'antique dans ce tableau que les chevaux attelés au char : c'en est assez pour nous faire voir qu'il représentait un aurige conduisant son quadrige dans la carrière, sujet qui fait partie de la série des compositions agonistiques invariablement tracées au revers des amphores panathénaïques (cf. Monum. inéd. de l'inst. arch., t. I, pl. XXII, 2 b. — Museo Gregoriano, t. 11, pl. XLII, n° 1 et 3). Ces vases fournissent une idée précise de ce qu'est le sujet dans son entier.

Cette amphore, à laquelle sa peinture principale et ses dimensions donnent une grande importance, fut publiée par M. F. T. Welcker (Monum. inéd. de l'inst. arch., t. VI, pl. IX et X ; Annales, 1857, p. 197 sq.), et depuis, avec des considérations nouvelles, par M. des Vergers (loc. cit., p. 4 et pl. V).

Vente Noël des Vergers 1867, n°99. Selon N. Plaoutine, en 1940, dans la collection de Melle L. Firmin-Didot à Escorpain.