Evangiles dits de Saint-Denis, Page pourprée, Paris, BnF, Latin 9387, f.89v

Evangelia quattuor [Evangiles dits de Saint-Denis]

Parchemin bleu/pourpre : la couleur du parchemin était obtenue au moyen d'une teinture en orseille et d'indigo.

Les mêmes matériaux ont été détectés sur le parchemin des folios suivants : 89v (haut), 200r, 200v, 201r, 201v, 208r, 208v, 245r, 245v, 247r, 247v, 248r, 248v, 250r. Il est évident qu'un double procédé de coloration a été appliqué, sur ces folios, puisque les caractéristiques spectrales de l'indigo apparaissent dans les spectres FORS du parchemin en plus de celles de l'orseille. Cette caractéristique peut être bien appréciée au f. 9r, où la partie inférieure du folio contient de grandes zones colorées en bleu foncé, peut-être parce que la couche d'orseille superposée s'est effacée. D'après les caractéristiques chromatiques de ce folio, il est possible de supposer que la séquence des opérations pourrait être 1) peinture (ou teinture) à l'indigo, 2) peinture (ou teinture) à l'orseille. La séquence inverse est peu probable car l'indigo a un pouvoir couvrant beaucoup plus élevé, de sorte qu'une sous-couche d'orseille superposée serait inutile. Il est également possible d'exclure qu'un mélange d'indigo et d'orseille ait été utilisé dans une application en une seule étape : dans le cas de la teinture, l'indigo et l'orseille ont des exigences différentes (l'orseille est un colorant direct, alors que l'indigo est un colorant de cuve, insoluble dans l'eau, ce qui exige qu'il soit d'abord réduit à une forme soluble dans l'eau) ; dans le cas de la peinture, les caractéristiques signalées ci-dessus du f. 9r ne sont pas compatibles avec une application en une seule étape. L'application de deux colorants sur le parchemin n'est pas inhabituelle, puisqu'elle a déjà été notée sur d'autres manuscrits pourpres, comme le Codex Argenteus (VIe siècle, conservé à l'Universitetsbibliotek d'Uppsala, Suède) et le Krönungsevangeliar (VIII-IXe siècle, conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne). En ce qui concerne le mode d'application des teintures, alors que dans d'autres manuscrits pourpres, il est possible de voir des signes clairs de frottement sur la surface (par ex. mss. Latin 1126, Latin 11955), probablement effectué avec un chiffon, dans le cas du ms. Latin 9387, le mode d'application a dû être plus doux car aucun signe n'est apparent sur la surface des folios.

just. 200 x 130/140 mm

Notice bibliographique - BnF Archives et Manuscrits

Gallica - numérisation d'un manuscrit original