Marie Cléophas, Alphée et leurs quatre fils
Relief provenant d’un retable (appliqué sur la face interne d’un volet ?), élément d’une représentation de la Sainte Parenté.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (tilleul ?) avec éléments assemblés.
Ce relief représente une fille de sainte Anne, Marie Cléophas, avec son mari et ses quatre fils. Sainte Anne, la mère de la Vierge et l’aïeule du Christ, n’est pas mentionnée dans les évangiles canoniques mais sa légende, tirée des apocryphes est largement diffusée et amplifiée au Moyen Âge. Au 13e siècle dans La Légende dorée, Jacques de Voragine relate le triple mariage de sainte Anne, qui eut trois maris, Joachim, Cléophas et Salomé, trois filles, la Vierge Marie et deux autres appelées également Marie, et sept petits-enfants. Épouse d’Alphée, Marie Cléophas eut quatre fils, qui devinrent les apôtres Jacques le Mineur, Joseph le Juste, Simon et Jude. Marie Salomé épousa Zébédée et eut deux fils, les apôtres Jacques le Majeur et Jean l’Evangéliste. La représentation de cette vaste famille, dite la Sainte Parenté, en inclue tous les membres ou seulement certains parmi les époux d’Anne et de ses filles. Assis côte à côte sur un banc, Marie Cléophas et Alphée sont ici reconnaissables à leurs quatre fils, qui sont d’âges divers. La nudité du dernier, sur les genoux de sa mère, souligne son très jeune âge. Les deux époux portent des vêtements inspirés de la mode des premières décennies du 16e siècle. La guimpe formant mentonnière de Marie Cléophas et son voile, surhaussé par un bourrelet, sont d’usage pour les femmes mariées ou d’âge mûr qui se doivent de dissimuler leurs cheveux. Le chapeau à bords relevés et le manteau à large col d’Alphée sont caractéristiques du costume civil masculin. Ce relief devait être associé à d’autres personnages composant la Sainte Parenté, notamment Marie Salomé, son époux Zébédée et leurs deux fils, sainte Anne, la Vierge, l’Enfant Jésus et Joseph, et peut-être aussi les trois maris de sainte Anne.
Allemagne du Sud
Origine inconnue. Collection du comte Charles Lair (Saumur, 1841- Angers 1919). Legs Charles Lair, 1919.
œuvre inédite