Haut-relief provenant de la caisse d'un retable.
- Étude et restauration, Anne Gérard-Bendelé, 1989.
- Observation, Juliette Levy-Hinstin, Sophie Guillot de Suduiraut, 2021.
Haut-relief constitué d’une pièce principale de bois (tilleul ?) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur le dessus du relief, au centre, une cavité (diamètre 1 cm environ) ; sous la base, six (?) entailles étroites (L. 1 cm à 1,4 cm environ).
- Revers évidé à la gouge dans les zones correspondant aux plus fortes saillies sur la face (ange senestre, figures du Christ et de la Vierge).
- Éléments assemblés dès l’origine : pièce de bois constituant le côté dextre du relief ; main droite de l’ange à dextre ; main gauche de l’ange à senestre (manquante) ; épines de la couronne (bois).
- Fente verticale au milieu du relief et fente moins importante en partie basse consolidée dès l’origine par des fibres végétales encollées.
- Nombreuses cavités de fixation au revers du relief ; clou forgé au revers du bras droit de l’ange à dextre.
- Détails sculptés en léger relief : veines sur le corps du Christ.
- Forte attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : main gauche de l’ange à senestre ; extrémité du pied gauche, du pouce et un doigt du pied droit du Christ ; extrémité de l’index et auriculaire de la main droite de l’ange à dextre ; épines de la couronne ; très nombreux éclats sur les chevelures, les bords des vêtements et de la base.
- Interventions postérieures : pièce de bois côté dextre recollée.
Polychromie d’origine et restes de polychromies postérieures.
1. Polychromie d’origine :
Encollage sur le bois ; préparation blanche.
- Aubes des anges, manteau de la Vierge, périzonium du Christ : bol, or ; or parti sur les zones moins visibles.
- Encolure, bords des manches de la robe de la Vierge : bol, or, motifs poinçonnés.
- Robe de la Vierge : bleu (azurite), décors en relief moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués » avec restes d’or.
- Draperie : décors en relief moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués » très usés, feuilles d’étain perceptibles.
- Revers des aubes des anges, du manteau de la Vierge : bleu (azurite).
- Cheveux des anges : mixtion, or.
- Cheveux et barbe du Christ : brun.
- Couronne du Christ, sol : vert.
- Voile de la Vierge : blanc.
- Carnations des anges et de la Vierge : rose pâle ; yeux : iris noir avec un demi-cercle blanc entourant la pupille cernée d’une ligne noire ; sourcils bruns : une ligne épaisse encadrée de deux fines lignes ; paupières supérieures soulignées d’une ligne brune. Fines lignes ocrées avec des rehauts blancs figurant des larmes.
- Carnations du Christ : veines indiquées par de fines lignes noires parfois soulignées de bleu ; gouttes de sang : glacis rouge.
2. Couche intermédiaire perceptible entre la polychromie d’origine et la polychromie postérieure.
3. Polychromie postérieure, appliquée localement, en épargnant l'or
- Robe de la Vierge : bleu ; par endroits mixtion, or (vestiges d’étoiles dorées cernées d’une ligne noire).
- Revers du manteau de la Vierge sur la tête : bleu ; par endroits mixtion, or (vestiges d’étoiles dorées).
- Revers de la draperie : brun-rouge.
- Couronne du Christ : vert.
- Cheveux des anges : brun.
- Revers des aubes des anges : bleu.
- Voile de la Vierge : blanc.
- Carnations des anges, de la Vierge et du Christ : restes d’une couche beige clair.
4. Interventions postérieures :
Retouches locales.
L’image de la Vierge de pitié (Vesperbild en allemand), la mère se lamentant sur le corps de son fils mort, ne correspond pas à un épisode des évangiles. Elle s’inscrit entre la Descente de croix et la Mise au tombeau dans le cycle de la Passion. Le geste des mains jointes exprime la douleur maternelle.
La Vierge n'est pas ici représentée selon le type traditionnel, assise avec le Christ reposant sur ses genoux. Dans une attitude plus naturelle, elle est à demi-agenouillée à terre et sa jambe droite soutient le buste du Christ, dont le corps, tourné vers les fidèles, repose sur le sol. Cette formule iconographique est diffusée en Allemagne à la fin du Moyen Âge. La composition du relief se distingue par le motif de la draperie tenue par deux anges à l’arrière-plan. Ce « drap d’honneur », qui rend honneur à la gloire divine, est plus habituellement tendu derrière les figures du Couronnement de la Vierge ou de la Vierge à l’Enfant, souvent sur le fond de la caisse des retables.
Allemagne du Sud
Origine inconnue. Collection Édouard Aynard (Lyon, 1837-Paris, 1913). Collection Joseph Gillet (Lyon, 1843-Paris, 1923). Legs Joseph Gillet, 1923.
p. 170, n° 246 (Travail allemand, 15e siècle).
p. 102-104, n° III-64 (région de la Loire, 15e siècle).
p. 65-66, n° 36 (« Art de la région du Rhin supérieur », début du 16e siècle ; notice de Patrick Le Chanu).