Statue provenant d'un retable.
-Étude, Anne Gérard-Bendelé, 2005.
-Analyse de la polychromie Anne-Solenn Le Hô, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2007.
-Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
-Observation, Pantxika Béguerie-De Paepe, Sophie Guillot de Suduiraut, Juliette Levy-Hinstin, Éloïse Dumas, 2022.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (une demi-bille de tilleul), avec éléments assemblés.
-Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sous la base, trois entailles (L. 0,5 cm, 1 cm et 1,5 cm) ; au sommet de la tiare, une cavité (diamètre 1,8 cm environ) comblée par une pièce de bois qui a été percée d’une petite cavité (diamètre 0,7 cm environ ; P. 1,3 cm) servant peut-être à la fixation d’un élément rapporté.
-Revers évidé à l’herminette et à la gouge, des épaules au bas de la dalmatique. Deux petites cavités sur les bords de l’évidement et partie inférieure de la sculpture travaillée : évidement refermé à l’origine par une pièce de bois (?)
-Éléments assemblés à l’origine : étroite pièce latérale complétant le côté senestre (de l’épaule à la cuisse), fixée par trois chevilles ; pièce triangulaire rapportée au bord de la base à dextre.
-Trace de fixation dans le retable : une cavité cylindrique sous la base, au centre (diamètre 1,5 cm ; P. 5 cm).
-Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
-Manques : l’objet tenu dans la main droite (clé ou hampe de la croix papale) ; partie du bord inférieur de l’aube à senestre ; éclats sur le bord de la base, les fleurons de la couronne, le bord des vêtements. Bois endommagé (nœud), au revers en partie basse.
-Interventions postérieures : restitution de la partie latérale senestre de la base par une pièce de bois collée et clouée ; pose de deux cales (tilleul et noyer) collées et clouées sous la base à l’arrière pour stabiliser la sculpture ; au revers, cavité cylindrique ménagée au centre de l’évidement pour une fixation postérieure et élément métallique horizontal fixé en haut de l’évidement pour la présentation actuelle.
Polychromie d’origine et polychromies postérieures.
1.Polychromie d’origine : la polychromie a été appliquée non seulement sur la face, mais sur les côtés de la sculpture et sur la partie inférieure au revers. Surface du bois incisée localement pour faciliter l’adhérence de la polychromie (incisions visibles au revers dans le bas) et nombreuses pièces de toile encollées appliquées par endroits (notamment au revers dans le bas sur le nœud du bois). Préparation blanche (carbonate de calcium ; présence de foraminifères et de coccolithes : craie).
-Chape, bords de la dalmatique et de l’aube, couronnes et sommet de la tiare : bol rouge sombre, or ; or parti sur le côté dextre de la chape.
-Fanons : bol rouge sombre, argent.
-Dalmatique : décors moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués », usés et endommagés (dimension d’un moule : 15 x 6,5 cm) ; stratigraphie : 1. couche jaune orangé (jaune de plomb et d’étain avec silicium) liée à l’huile ; 2. couche organique brun orangé (matériau de remplissage du moule) ; 3. feuille d’étain ; 4. couche organique brune ; 5. feuille d’argent ; 6. glacis rouge (laque de la famille de la garance, particules de verres calco-potassiques).
-Revers de la chape : sous-couche bleue, couche bleue (azurite ?).
-Aube : blanc ; décor rouge de lignes, points et festons en bordure.
-Gants : blanc jaunâtre avec restes de vert.
-Chaussure : noir.
-Couverture du livre, tiare, revers des fanons et de la dalmatique : rouge (vermillon, carbonate de calcium, blanc de plomb), couche organique, glacis rouge (laque de la famille de la garance avec un peu de vermillon, de pigments au plomb et de carbonate de calcium) ; sur la couverture du livre, traces de neuf motifs circulaires (diamètre 1,8 cm environ) qui étaient dorés sur mixtion et peut-être cernés d’une ligne noire.
-Tranche du livre : argent.
-Pages du livre : blanc ; lettres rouges et noires.
-Sol : vert.
-Cheveux et barbe : gris ; stratigraphie : 1. couche blanche à grains noirs (carbonate de calcium, noir de carbone) ; 2. couche brune organique ; 3. couche grise (pigment au plomb, vermillon, quelques grains de plomb et d’étain avec silicium) ; 4. feuille d’argent (localement).
-Carnations (considérées comme originales par Anne Gérard-Bendelé) : rose ; joues : rose soutenu, et gris pour indiquer la barbe naissante ; lèvres rouges ; blanc de l’œil avec rehauts blancs autour des iris gris cernés de noir ; paupières inférieures soulignées de rose ; paupières supérieures soulignées de brun ; petits traits indiquant les cils et précisant les sourcils bruns ; mèches de cheveux peintes sur le front et les tempes, prolongeant les mèches sculptées.
2. Polychromie postérieure (19e siècle) :
-Revers de la chape : bleu (bleu de Prusse, sulfate de baryum).
-Aube : blanc (localement).
-Tranche du livre : blanc.
-Couverture du livre, tiare, revers des fanons : rouge (vermillon), glacis rouge (laque de la famille de la garance).
-Gants : gris clair.
-Chaussure : rouge.
-Barbe et cheveux : couche brune organique, couche grise (pigments au plomb, vermillon, quelques grains de plomb et d’étain avec silicium).
3. Polychromie postérieure (après nettoyage brutal des polychromies) :
-Revers de la chape : bleu sombre (couche organique contenant des oxydes de fer, du quartz, des terres, des pigments au plomb).
-Dalmatique : couche brune (pigments au plomb).
-Chape : quelques retouches rouges sur les lacunes de la dorure.
-Chaussure : rouge vif (vermillon).
-Sol : vert sombre.
-Carnations : retouches locales.
O
Initiale O
Lettres non déchiffrées peintes en noir sur les deux pages.
L’apôtre Pierre est figuré en pape en tant que fondateur de l’Église chrétienne. Coiffé de la tiare papale à triple couronne, avec fanons, il est vêtu d’une chape sur la dalmatique et l’aube, et il porte des gants. Un livre ouvert dans la main gauche, il tenait un objet cylindrique dans sa main droite aux doigts repliés, peut-être une ou deux clés (Matthieu 16, 19), ou bien la hampe de la croix papale. Le visage large aux traits affirmés, la touffe de cheveux sur le front et la courte barbe bouclée sont parmi les éléments traditionnels du type physique qui distingue saint Pierre dans les représentations de la fin du Moyen Âge.
Rhin supérieur (Oberrhein), Strasbourg
Origine inconnue. Acquisition en vente publique à Louviers, 2002
n° 94 (Rhin supérieur, Strasbourg, vers 1500).
p. 49 (idem).
p. 26 (idem).