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Cartier-Bresson, Charles

Statut
Publiée
Contributeur
jnorindr
Dernière modification
20/03/2024 17:28 (il y a 9 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Cartier-Bresson
Prénom : 
Charles
Qualificatif : 
Sexe : 
Nationalité : 
Nom : 
Cartier-Bresson
Prénom : 
Charles Bernard
Naissance et mort
Date de naissance : 
17 juillet 1852
Lieu de naissance : 
Commentaire Lieu de naissance : 

9e arrondissement

Date de mort : 
19 mai 1921
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1852 - 1872
Adresse : 

208 rue du Faubourg Saint-Denis

Code postal : 
75010
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1859
Adresse : 

128 avenue Jean Jaurès

Code postal : 
93500
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1873 - 1921
Code postal : 
88110
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1872 - 1921
Type de profession / activité : 
Type de profession / activité : 
Commentaire Type de profession / activité : 

Maire de la commune de Celles-sur-Plaine

Biographie
Commentaire biographique : 

Charles Cartier-Bresson naît le 17 juillet 1852 à Paris dans un milieu d’entrepreneurs. Les Cartier-Bresson sont une famille d’industriels, connue au XIXe siècle grâce à leur marque de fils à coudre. La fondation de l’entreprise par Claude Bresson (1802-1869), le grand-père maternel de Charles, remonte à 1824. Quand le fils de Claude, Alphonse Bresson, et son gendre Claude Cartier, en héritent, la société prend alors le nom de Cartier-Bresson. En 1872, Charles Cartier-Bresson est chargé de la branche lorraine de l’entreprise familiale et s’occupe alors de l’usine de Celles-sur-Plaine dans les Vosges. Après son mariage avec une Nancéienne, Marie-Louise Gabrielle Chenut en 1876, Charles décide de se faire construire une maison à Nancy afin de permettre à ses enfants d’entreprendre des études secondaires. La famille s’y installe définitivement à partir de 1891. Cette maison se situe au 16-18 rue de la Ravinelle. Parmi les résidents de ce quartier de la bonne bourgeoisie nancéienne, on trouve notamment à l’époque Lucien Wiener et sa grande collection éclectique dans son hôtel particulier du 28, rue de la Ravinelle.

Au rez-de-chaussée de son hôtel, Charles Cartier-Bresson installe son « salon japonais » dans lequel il est portraituré au milieu de sa collection par le peintre et futur conservateur du musée des Beaux-Arts de Nancy, Jean-Mathias Schiff (1870-1939). Dans les années 1890, il commence à intégrer la vie artistique nancéienne. Rien cependant n’atteste d’une relation avec des artistes et des collectionneurs locaux, pourtant fortement marqués par l’art japonais. Camille Martin en effet projetait avant sa mort prématurée en 1898 un voyage au pays du Soleil Levant et Charles de Meixmoron de Dombasl réunit la première collection d’estampes japonaises de la ville. Charles Cartier-Bresson commence quant à lui sa collection en 1889, principalement d’objets d’arts d’Extrême-Orient et d’estampes japonaises. Il est alors influencé par les cercles de collectionneurs parisiens, dont fait partie son beau-frère Paul Brenot (1838-1903), l’époux de sa sœur Marie, qui vit à Paris. Charles évoque le début de sa collection dans son journal : « C’est mon beau-frère, Paul Brenot, qui quelques années après son mariage avec ma sœur aînée Marie, versa dans la collection des objets d’art d’Extrême-Orient. Et c’est avec son aide que je fis mes premiers pas dans la recherche du Chine et du Japon, ancien » (Cartier-Bresson Ch., Souvenirs d’Ancêtre, ms, 1916).

Charles restera fidèle à son goût pour l’art d’Extrême-Orient jusqu’à la fin de sa vie. Sa collection compte 1 744 objets au moment de son décès. En 1894, son nom apparaît dans la liste de membres de la Société Lorraine des Amis des Arts dont la commission se compose de plusieurs personnages importants comme Roger Marx et René Wiener. En revanche, il ne devient membre de la Société d’Archéologie lorraine qu’après 1908. A partir de cette date, il effectue plusieurs donations au musée Lorrain. Il est également membre de la commission administrative du musée dès 1912. Cette volonté de s’intégrer dans la vie culturelle de Nancy et d’y laisser une trace aboutira au grand legs fait au musée des Beaux-Arts quinze ans après sa mort en 1936.

La fin de sa vie est marquée par les événements contemporains, Cartier-Bresson, maire de Celles-sur-Plaine est décoré de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur pour sa conduite durant la Première Guerre mondiale. Il meurt le 19 mai 1921 à Nancy.

Commentaire rédigé par Tomo Imai.

Commentaire biographique : 

Charles Cartier-Bresson was born on 17 July 1852 in Paris into an entrepreneurial family. The Cartier-Bressons were a family of industrialists, famous in the 19th century for their brand of sewing thread. The company was founded in 1824 by Claude Bresson (1802-1869), Charles's maternal grandfather. When Claude's son Alphonse Bresson and his son-in-law Claude Cartier inherited the business, it was renamed Cartier-Bresson. In 1872, Charles Cartier-Bresson was put in charge of the Lorraine branch of the family business, running the factory at Celles-sur-Plaine in the Vosges. After marrying Marie-Louise Gabrielle Chenut from Nancy in 1876, Charles decided to build himself a house in Nancy so that his children could go to secondary school. The family moved there permanently in 1891. The house was located at 16-18 rue de la Ravinelle. At the time, Lucien Wiener and his large eclectic collection in his private mansion at 28 rue de la Ravinelle were among the residents of this area of Nancy's upper middle class.

On the ground floor of his hotel, Charles Cartier-Bresson set up his "Japanese salon", in which he was portrayed amidst his collection by the painter and future curator of Nancy's Musée des Beaux-Arts, Jean-Mathias Schiff (1870-1939). In the 1890s, he began to take part in Nancy's artistic life. However, there is no evidence of a relationship with local artists and collectors, even though they were strongly influenced by Japanese art. Camille Martin was planning a trip to the Land of the Rising Sun before his untimely death in 1898, and Charles de Meixmoron de Dombasl assembled the city's first collection of Japanese prints. Charles Cartier-Bresson began collecting in 1889, mainly Far Eastern art objects and Japanese prints. He was influenced by Parisian collecting circles, including his brother-in-law Paul Brenot (1838-1903), the husband of his sister Marie, who lived in Paris. Charles recalls the beginnings of his collection in his diary: "It was my brother-in-law, Paul Brenot, who a few years after his marriage to my elder sister Marie, poured into the collection objects of art from the Far East. And it was with his help that I took my first steps in the search for ancient China and Japan" (Cartier-Bresson Ch., Souvenirs d'Ancêtre, ms, 1916).

Charles remained faithful to his taste for Far Eastern art until the end of his life. His collection totalled 1,744 objects at the time of his death. In 1894, his name appeared on the list of members of the Société Lorraine des Amis des Arts, whose committee included such important figures as Roger Marx and René Wiener. However, he did not become a member of the Société d'Archéologie lorraine until 1908. From that date onwards, he made several donations to the Musée Lorrain. He was also a member of the museum's administrative committee from 1912. His desire to play a part in Nancy's cultural life and leave his mark on it led to the major bequest he made to the Musée des Beaux-Arts fifteen years after his death in 1936.

The end of his life was marked by contemporary events. Cartier-Bresson, mayor of Celles-sur-Plaine, was awarded the Croix de Guerre and the Légion d'honneur for his conduct during the First World War. He died on 19 May 1921 in Nancy.

Notice by Tomo Imai.

Thèmes d'étude
Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés]

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés]

Commentaire Thèmes d'étude : 

Charles Cartier-Bresson n’a laissé aucun document concernant l’avenir de sa collection. Ce n’est pas le cas de la plupart des collections japonisantes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle qui sont souvent dispersées en vente publique après la mort de leur propriétaire. Sa collection est sauvée grâce à l’intérêt que lui porte ses proches. L’attachement familial, ainsi que le souvenir du défunt, aboutira à l’inclusion dans le testament olographe de Mme Marie Cartier-Bresson du legs à la Ville de Nancy d’environ la moitié de la collection asiatique :

« Suivant les intentions de mon mari, je lègue à la Ville de Nancy une partie de sa collection d’objets d’Extrême Orient (environ la moitié) et particulièrement les objets volumineux convenant à un Musée ainsi que des échantillons de tous les genres pouvant constituer une collection intéressante […] Ce don sera fait à la Ville de Nancy en mémoire de mon mari à la condition que ces objets soient bien classés et installés dans une salle et que cette collection porte son nom “Collection Ch. CARTIER-BRESSON … » (Archives municipales de Nancy, L2-32 dons et legs 1037).

La formulation « Suivant les intentions de mon mari » signifie que l’initiative du legs revient au collectionneur et non pas à sa famille. La volonté de ce dernier est peut-être liée à la situation institutionnelle des Beaux-Arts à Nancy à laquelle il a pris une part active. Membre de la commission administrative du musée à partir de 1912 et proche de Jean-Matthias Schiff, conservateur du musée depuis 1920, il entretenait ainsi des liens étroits avec le musée des Beaux-Arts de Nancy, qui faisait alors une large place aux objets d’art.

Selon l’inventaire du musée intitulé « Collection Cartier Bresson : Objets d’Extrême Orient », ce legs se compose de 706 numéros contenant des objets de plusieurs pays d’Asie, soit 631 objets de Japon, 65 de Chine, 3 du Tibet, 2 du Siam et 5 de provenance inconnue. L’art japonais représente donc près de 90 % de la collection. Parmi les objets chinois, 14 au moins proviennent de la collection Paul Brenot. Le goût de Cartier-Bresson pour l’art chinois a probablement été influencé par son beau-frère, qui possédait l’une des pièces majeures du musée Guimet. Néanmoins, le goût personnel de Cartier-Bresson se porte plus volontiers vers l’art japonais. La typologie de cette collection japonaise est à ce titre révélatrice ; 23 sculptures, 100 laques, 29 céramiques, 336 objets en métal, 97 objets en diverse, 27 peintures y compris 17 estampes, et 19 autres. La collection paraît tout d’abord assez diversifiée. L’on remarque cependant que les objets en métal représentent presque la moitié de l’ensemble, preuve de la volonté du collectionneur de diversifier sa collection, de ne pas s’en tenir à un seul type d’objet, mais de posséder un ensemble représentatif de « l’art japonais ».

Ces données statistiques reposent uniquement sur l’inventaire actuel du musée, ce qui pose problème. En effet, l’on n’a pas attribué de numéro à chacune des estampes de la collection, mais à des lots. Le chiffre dix-sept indique donc seulement que dix-sept lots ont été inventoriés en 1936. Un nouvel inventaire de la collection graphique de Cartier-Bresson permet d’évaluer plus justement le nombre d’œuvres, soit en réalité deux cents une estampes, auxquelles il faut ajouter sept livres illustrés et quatre peintures japonaises, ce qui, avec deux cents douze pièces, représente l’ensemble le plus important après la collection de tsuba. On pensait depuis 1936 que la collection Cartier-Bresson contenait environ sept cents pièces ; ce chiffre était donc très largement sous-estimé. Le legs de Cartier-Bresson se compose en réalité de huit cents quatre-vingts onze œuvres et constitue sans doute une des plus importantes collections japonisantes en région par sa quantité mais aussi par sa qualité, et ce, sans n’être jamais allé au Japon.

Charles Cartier-Bresson a également laissé une importante documentation et notamment son cahier d’achat encore aujourd’hui conservé dans la famille. On y découvre un amateur extrêmement minutieux. Charles Cartier-Bresson a mis au point son propre inventaire, montrant ainsi une organisation quasi-muséale. Ce « Catalogue des Chine et Japon de la Collection de C.C. » mentionne ainsi la date d’acquisition, le numéro d’inventaire, la description, la provenance et le prix d’achat des objets. Chaque numéro est reporté sur chaque pièce grâce à une étiquette découpée et collée par ses soins. Ce cahier nous fournit nombre de renseignements Lapremière ligne se présente donc ainsi : « 1889 Mars 11, n° 1, Une paire vases bronze, AN, Paris, 600.00. ». Nous pouvons donc considérer cette date comme le début officiel de la collection. Cependant, environ une cinquantaine d’objets du musée ne possèdent pas de numéro de collectionneur. On sait grâce au premier inventaire du legs conservé aux archives municipales que la plupart de ces objets proviennent de Paul Brenot ; ils possèdent un « C.B. » en lieu et place du numéro habituel. Il est possible que Cartier-Bresson eût déjà en en sa possession des objets extrême-orientaux par l’intermédiaire de son beau-frère dès avant 1889.

Après les précurseurs de l’art japonais dans les années 1870 comme Philippe Burty (1830-1891), l’inventeur du terme japonisme, et Edmond de Goncourt (1822-1896) le « découvreur » de l’estampe japonaise en France, naît une seconde génération de collectionneurs, après 1890, dont fait partie Charles Cartier-Bresson. Ce dernier a probablement rassemblé sa collection en rêvant à celle de Burty et en admirant celle de Goncourt. Très attaché à provenance des pièces, Cartier-Bresson conservera d’ailleurs précieusement toutes les étiquettes des anciens propriétaires. Selon l’inventaire du musée, quarante-huit pièces proviennent de la vente Philippe Burty de 1891. La plupart sont des gardes de sabre. Parmi elles, un inrô était déjà connu par les collectionneurs de l’époque. Burty lui consacre deux pages de son cahier de collection : « Inro de Buhot, In rou en ivoire, demi relief très doux avec le fond teinté en noir. Acheté chez Decelle vers 1869, 200 F, ce qui était alors un prix exorbitant » (Archives de Philippe Burty conservées au musée d’Ennery, tome VI Laques, p.107). En 1875, cette pièce est reproduite par Félix Buhot dans sa série d’œuvres gravées, Japonisme-Dix Eaux-Fortes, et l’est également dans l’article qu’Edmond Duranty consacre à l’Exposition universelle de 1878 dans la Gazette des Beaux-Arts (Duranty E., 1878, p. 1019) au cours de laquelle la pièce a sans doute été exposée. Cet inrô a également été présenté dans l’exposition rétrospective organisée par Louis Gonse en 1883. Il est donc très probable que Cartier-Bresson recherchait tout particulièrement à réunir des œuvres issues de grandes collections d’art japonais des années 1870-1880.

Une des pièces les plus anciennes conservée à Nancy est une boîte provenant également de la collection Burty. Il dessine par ailleurs cette pièce dans son cahier de collection. Quant à sa provenance, Burty note « Février 80, vente Margelidon » (Archives de Philippe Burty, tome VI Laques, p. 197). Il s’agit de la vente de la collection de Felix Alexis Margelidon (1837-1895), dont la famille est attestée depuis le XVIIe siècle. Elle peut être rapprochée de deux bonbonnières conservées à la Burghley House Collection en Angleterre qui sont probablement issues du même atelier, puisqu’ils portent les mêmes armoiries sur fond en fleurs de prunier. La pièce de la Burghley House apparaît dans un inventaire familial de 1835. Selon Oliver Impey et Christiaan Jörg, on peut les dater entre 1680 et 1730. La pièce de Nancy est sans doute contemporaine. Contrairement à ce que l’on croyait, il est tout à fait possible qu’elle ait été importée à une date assez haute et ait circulé entre plusieurs collectionneurs.

Le musée possède également vingt-trois pièces provenant de la vente Edmond de Goncourt, le plus remarquable représentant du japonisme en France. Un laque de la collection Cartier-Bresson faisait autrefois partie de son fameux « cabinet de l’Extrême-Orient ». C’est à l’occasion des dispersions de ces fameux ensembles en vente publique que les collectionneurs de la seconde génération comme Cartier-Bresson ont pu acquérir des objets de grande valeur ayant appartenu des amateurs célèbres. La recherche de ces pièces est un véritable hommage au goût de ces collectionneurs-découvreurs de l’art japonais.

L’époque est aussi une période extrêmement florissante du marché de l’art spécialisé dans les œuvres d’Extrême-Orient. Certains noms auprès desquels Cartier-Bresson a acquis des pièces restent encore à étudier : Mornat, Houseal, Fèvre et Deschamps et encore Antoine de la Narde (1839-1903) auprès duquel Cartier-Bresson effectue son premier achat en 1889 (il dépense 2476 francs en une seule fois). L’analyse fine du cahier du collectionneur nous permet d’améliorer nos connaissances sur ce domaine encore obscur.

Commentaire rédigé par Tomo Imai.

Liens entre personnes
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Commentaire Liens entre personnes : 

Paul Brénot (1838-1902) a épousé la soeur de Charles Cartier-Bresson (1852-1921)

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En 1894, son nom apparaît dans la liste des membres de la Société Lorraine des Amis des Arts, dont la commission se compose de plusieurs personnages importants comme Roger Marx et René Wiener. (Source : Notice Agorha "Henri Cartier-Bresson" rédigée par Tomo Imai)

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Commentaire Type de lien horizontal : 

En 1894, son nom apparaît dans la liste des membres de la Société Lorraine des Amis des Arts, dont la commission se compose de plusieurs personnages importants comme Roger Marx et René Wiener. (Source : Notice Agorha "Henri Cartier-Bresson" rédigée par Tomo Imai)

Bibliographies / archives
Sources en ligne
Date de consultation : 
22/09/2020
Date de consultation : 
15/12/2023
Date de consultation : 
15/12/2023
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Institut national d'histoire de l'art (France)
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Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Tomo Imai