Bas-relief provenant d’un volet (volet dextre ?) d’un retable marial.
- Étude et restauration, Institut français de restauration des œuvres d'art, Paris, Christiane Simon, 1982.
- Analyse de la polychromie, Institut français de restauration des œuvres d'art, Paris, Institut royal du patrimoine artistique, Bruxelles.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Laurence Brosse, 2024.
Relief constitué de deux planches de bois (tilleul) assemblées verticalement à plat-joint (planche senestre : L. 19 cm ; planche dextre : L. 26 cm) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l'étau de l'établi (?) : sur la tête d’Élisabeth, une cavité cylindrique (diamètre 1,5 cm ; P. 3 cm) ; sur la tête de la Vierge, saillie circulaire recouverte de polychromie (trace d’une cavité cylindrique ultérieurement comblée par une pièce de bois ?).
- Traces de fixation sur le volet du retable (?) : sous la base, une cheville et plusieurs deux cavités d’origine ou postérieures (diamètre 0,5 cm / 1 cm environ).
- Traces d’outils : travail au tremblé sur le sol.
- Éléments assemblés : sur les bordures des vêtements, rangées de cavités dans lesquelles étaient insérées des boules en bois imitant des perles ; deux boules sont conservées, l’une sous le poignet gauche de la Vierge, l’autre sous le poignet droit d’Élisabeth et la plupart cavités contiennent des restes de tiges de bois ; sur la bordure du manteau de la Vierge, de la manche gauche et du bas de sa robe, deux lignes de motifs poinçonnés encadrent une rangée de cavités ; la bordure du bas du manteau d’Élisabeth présente deux rangées de cavités.
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive) ; partie inférieure très endommagée.
- Principaux manques : partie supérieure du bras droit de la Vierge ; extrémité du pied gauche de la Vierge ; partie dextre de la base et du bas du manteau d’Élisabeth ; partie senestre de la base ; éclats sur les saillies des vêtements.
- Interventions postérieures : retaille du haut bras de la Vierge ; ajout de plusieurs planches de bois (chêne) certaines encastrées et superposées, d’autres fixées au revers pour renforcer les parties inférieure et centrale de la sculpture (clous forgés, 19e siècle ?) ; reprise de ces interventions lors de la restauration de 1982 : suppression et remplacement de la plupart des planches de bois ajoutées, comblements en résine synthétique sous la base, ajouts en résine synthétique de la partie centrale à hauteur de la taille des deux personnages féminins et de la partie au-dessus du pied droit d’Élisabeth formant un pied droit pour la Vierge et un drapé ; retrait en 1982 d’un ancien cartel (« Ecole de Nuremberg / XVIe siècle / La Visitation ») cloué en bas à dextre ; deux pitons à vis dans la partie supérieure du revers.
Polychromie d’origine lacunaire et usée.
Préparation blanche (carbonate de calcium).
- Manteau d’Élisabeth, robe et manteau de la Vierge : bol, or.
- Revers des manteaux d’Élisabeth et de la Vierge : bol rouge, argent, glacis jaune.
- Robe d’Élisabeth : décors en relief moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués » (stratigraphie : 1. matériau de remplissage, carbonate de calcium et de colle de peau ; 2. feuille d’étain ; 3. mixtion ; 4. or ; 5. rehauts de glacis vert, résinate de cuivre, et de rouge, laque de garance).
- Cordelière d’Élisabeth : alternance de rouge (cinabre), blanc (blanc de plomb) et bleu (azurite).
- Mantelet d’Élisabeth : rouge (minium à liant protéinique aqueux), glacis rouge (laque de garance).
- Bordure du mantelet et du bas du manteau d’Élisabeth imitant une fourrure : motifs sculptés dans la préparation, couche blanche (blanc de plomb).
- Voiles : blanc (blanc de plomb, liant protéinique aqueux).
- Sol : vert clair (malachite), vert sombre (résinate de cuivre).
- Carnations : rose (blanc de plomb, cinabre finement broyé, liant mixte), légèrement plus soutenu sur les joues ; fines lignes rouge (cinabre) sur la main d’Élisabeth ; lèvres et langues : glacis rouge (laque de garance) ; dents blanches (blanc de plomb) ; iris bleu vert (résinate de cuivre) ; sourcils bruns ; narines, globes oculaires et contours des ongles soulignés d’une fine ligne brune.
La visite de la Vierge à sa cousine Élisabeth est relatée dans l’Évangile de Luc (1, 39-45) après l’épisode de l’Annonciation. Les deux parentes, futures mères du Christ et de saint Jean-Baptiste, se saluent et aussitôt l’enfant tressaille d’allégresse dans le sein d’Elisabeth qui s’écrit « Tu es bénie entre les femmes et le fruit de ton sein est béni ! ». Selon l’usage iconographique, le relief montre les deux femmes qui s’étreignent et distingue la figure juvénile de la Vierge de celle plus âgée d’Élisabeth, représentée ici à dextre. Le sculpteur a pris pour modèle les deux personnages principaux d’une gravure sur bois de Dürer, la Visitation (vers 1504) de la suite de la Vie de la Vierge publiée en 1511.
Haute-Franconie (Oberfranken), Bamberg)
Sculpteur de l’atelier du peintre de Paul Lautensack (né en 1478, actif à Bamberg de 1501 à 1528, mort à Nuremberg en 1588).
La gravure de Dürer La Visitation (Bartsch 84), vers 1504, de la suite de la Vie de la Vierge publiée en 1511, a servi de modèle au sculpteur pour les figures d’Élisabeth et de la Vierge.
Origine inconnue. Collection Emile Peyre (Bruxelles, 1828-Paris1904). Legs Emile Peyre, 1905.
p. 46 (15e siècle).
p. 105 (école de Nuremberg, 16e siècle).
p. 53-62, 107-120, 223-233, 315-321 (attribué à l'atelier du peintre Paul Lautensack).
œuvre d'inspiration