Verrière de la Vie de la vierge
fenêtres hautes du chœur ; côté nord ; baie 105
Baie composée de cinq lancettes et d’un tympan à treize ajours.
Lancettes : scènes de la Vie de la Vierge. Au registre inférieur sont représentés l'Annonce à Joachim, la Rencontre à la Porte Dorée, la Naissance de la Vierge (presque entièrement refaite), l'Entrée au Temple, le Mariage de la Vierge. Au registre inférieur sont figurées l'Annonciation, la Nativité, l'Assomption, l’Épiphanie, la Dormition (presque entièrement refaite).
Tympan : la Vierge reçue par la Trinité, anges musiciens.
Réalisée peu après 1500 par le Maître de la Vie de saint Jean-Baptiste (Hérold, 1993, p. 65), cette verrière a été adaptée, réparée et complétée en 1541 par le peintre-verrier Jacques Rousseau (Gatouillat et Lautier, 1993, p. 56 ; Gatouillat, 2011, p. 29).
Les neuf scènes d'origine de la Vie de la Vierge relèvent de modèles du peintre Jean d'Ypres, actif à Paris à la fin du 15e siècle, qui pourrait bien être le Maître des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne. Les cartons parisiens exécutés par l'atelier du Maître de la Vie de saint Jean-Baptiste présentent de fortes parentés avec la verrière de la Vie de la Vierge (baie 120) de l'église Saint-Merry, ainsi qu'avec les vitraux des églises normandes de Saint-Jean d'Elbeuf et de Saint-Godard de Rouen figurant le même thème et exécutés au début du 16e siècle (Hérold, 1993, p. 65-72 ; Hérold, 1999).
Le Couronnement de la Vierge (tympan) réalisé par Rousseau reprend celui d'un vitrail mis en place vers 1517 dans la chapelle axiale de l'église parisienne Saint-Gervais-Saint-Protais, signe que le peintre-verrier faisait usage d'anciens documents graphiques conservés dans son atelier (Gatouillat, 2011, p. 31-33).
Jacques Rousseau restaura plusieurs scènes, dont celle de la Dormition de la Vierge (Hérold, 1993, p. 66).
attribution de Michel Hérold (1993, p. 65)
Les scènes de la Vie de la Vierge peuvent être rapprochées des enluminures de Jean d'Ypres, comme des bois gravés tirés des modèles du peintre (Hérold, 1993, p. 66-76 ; Hérold, 1999, p. 70).
Jacques Rousseau fut chargé de remettre les anciens panneaux en plombs et de les adapter en y introduisant des compléments, qui correspondent au Couronnement de la Vierge du tympan et aux ornements du soubassement de la verrière (Leproux, 1993, p. 123 : Gatouillat, 2011, p. 29).
Le chœur de l’église Saint-Étienne-du-Mont reconstruit durant le premier tiers du XVIe siècle fut vitré entre l’été 1540 et le printemps 1542. Vingt-et-une verrières firent l’objet de douze marchés adressés à six peintres-verriers, parmi lesquels se détachent deux acteurs majeurs de la scène artistique parisienne, Jean Chastellain et Nicolas Beaurain (Leproux, 1988, p. 58-64). La fabrique fit également appel aux peintres-verriers Guillaume Rondel, Jean Vigant, Robert Roussel et Jacques Rousseau pour la création et la restauration de vitraux.
En 1541, Rousseau fut chargé par les fabriciens de remonter dans les fenêtres du déambulatoire supérieur quatre verrières légendaires déposées depuis la démolition de l'ancien chevet, dont la Vie de la Vierge (baie 105) et la Légende de saint Claude (baie 107). Les deux verrières de la Passion qu'il remploya en baies 104 et 106 ont disparu, sauf un fragment de la Déposition de croix, réutilisé dans une baie haute de la nef. Le peintre-verrier reçut 200 livres tournois pour ce travail (Gatouillat, 2011, p. 29).
immeuble par destination
p. 37-38
p. 38, note 44
p. 65-76